Un livre qui brasse la cage au sujet des droits des enfants
“Au Royaume-Uni, comme dans d’autres pays, on assiste
à une pression sur les parents pour qu’ils et elles acceptent des
pratiques médicales appelées à transformer le corps de leurs enfants qui
ne se conforment pas aux règles du genre.”
Born in Your Own Body (Né·e dans votre propre corps)
est un important nouvel ouvrage, coordonné par les Britanniques Heather
Brunskell-Evans et Michele Moore et publié par la maison Cambridge
Scholars. Il rassemble une sélection variée d’autrices et d’auteurs que
préoccupe la tendance actuelle à orienter vers un changement social et
médical de sexe des enfants et des adolescent·e·s, en faisant taire
l’expression de tout examen critique*. Chaque signataire de chapitre –
parents, universitaires, militantes, spécialistes, une transsexuelle
adulte, une lesbienne et une jeune fille ayant mis fin à sa transition –
exprime son point de vue en toute indépendance.
Avec l’autorisation des directrices de publication,
TRADFEM vous présente en version française un court extrait de chaque
chapitre de ce livre pour vous encourager à vous le procurer ou à en
réclamer la traduction à un éditeur :
Chapitre Un : La fabrication de « l’enfant transgenre », par
Heather Brunskell-Evans et Michele Moore, directrices de publication
« Ce livre vise à étendre la conversation sur le
transgenrisme. L’absence de débat ouvert sur le changement de sexe des
enfants est une conséquence de notre culture actuelle d’indignation
sélective et de politique identitaire qui a eu de graves répercussions
sur de nombreux aspects de la liberté d’expression. Un engagement et une
éthique progressistes devraient certainement nous obliger à réfléchir
et à discuter des théories et des pratiques qui peuvent mener à la
transformation chimique et chirurgicale des corps en bonne santé
d’enfants et d’adolescent·e·s. Nous sommes tous et toutes, à titre de
société, moralement responsables de nos jeunes et il y a selon nous
dérogation à notre responsabilité si, en tant qu’adultes, nous ne
parlons pas ouvertement d’un sujet aussi important. »
Chapitre deux : L’expérience transgenre menée sur les enfants, par Stephanie Davies-Arai
« En utilisant le terme ‘enfants transgenres’, ce ne
sont pas les enfants que nous protégeons et que nous défendons, mais
l’idéologie en cause. De façon plus sinistre, cette expression est
utilisée par les organisations transgenristes comme un terme générique
regroupant tous les enfants dont on peut dire qu’ils ou elles dérogent
aux stéréotypes de leur genre ou les remettent en question, ce qui
inclut tout enfant qui ne se conforme pas totalement à ces stéréotypes.
Le label « transgenre » traite tous les enfants « dysphoriques de
genre » comme un groupe homogène ; la raison pour laquelle un garçon qui
aime jouer avec des poupées croit qu’il est vraiment une fille devient
exactement la même raison pour laquelle une adolescente inscrite sur le
spectre de l’autisme pense qu’elle est vraiment un garçon : ‘parce
qu’ils sont transgenres’. »
Chapitre trois : Inintelligence sexuée : la fabrication de « l’enfant transgenre », par Heather Brunskell-Evans
Chapitre trois : Inintelligence sexuée : la fabrication de « l’enfant transgenre », par Heather Brunskell-Evans
« Je démontre que la figure de ‘l’enfant transgenre’
n’est pas plus objective et pas moins politique que les stéréotypes de
‘l’homosexuel pathologique’, de ’l’homme macho’ ou de la ‘femme
inférieure’, des clichés que la vision libérale conventionnelle se
réjouit maintenant de consigner aux poubelles de l’histoire. Je propose
que ‘l’enfant transgenre’ soit également compris comme une identité
socialement construite qui devrait être rejetée. Au lieu de faciliter la
liberté de choix, la théorie du genre offerte par la doctrine
transgenriste aux enfants, aux parents et à la société dans son
ensemble, a pour effet de renforcer les normes très genrées de
‘masculinité’ et de ‘féminité’ qu’elle prétend révolutionner, en
insistant sur l’idée que le genre est inné plutôt qu’une construction
sociale. »
Chapitre quatre : Je ne suis pas un parent atrocement intolérant qui ne comprend rien à rien, par le blogueur Gender Critical Dad (Papa critique du genre)
Chapitre quatre : Je ne suis pas un parent atrocement intolérant qui ne comprend rien à rien, par le blogueur Gender Critical Dad (Papa critique du genre)
« Je rédige mon blog en partie, parce que c’est mieux
que d’avoir la poitrine emplie d’émotions que je n’arrive pas à
comprendre en tant que parent d’une fille qui dit qu’elle veut être un
homme. Si je peux transcrire mes sentiments de confusion, il devient
plus facile de me comprendre. J’écris ce blog, en partie, pour faire
savoir aux autres qu’elles et ils ne sont pas les seuls à remettre en
question le dogme trans. Mon histoire personnelle semble être liée à
certaines personnes et les a parfois aidées, ce qui est merveilleux.
J’écris ce blog en partie pour contribuer à la réflexion transcritique,
c’est-à-dire pour ‘défaire la doctrine transgenre et le dogme de
l’Identité de Genre’. »
Chapitre cinq : Enfants ‘trans’ : des adultes LGB sortent du placard, par Josephine Bartosch
« Ma partenaire et moi avons eu de nombreuses
conversations sur le fait que si nous faisions notre ‘coming-out’
aujourd’hui, ce serait probablement en tant que « transgenres », parce
qu’aucune d’entre nous n’entrerait dans la catégorie rigide du
‘féminin’. Alors qu’à 13 ans, mes paires regardaient l’émission Friends
et s’aspergeaient de spray corporel Impulse, je sentais la fumée d’un
feu de camp et lisais des bandes dessinées d’aventures. Ma partenaire
adorait ses bottines de base-ball et dansait sur des musiques de groupes
rock marginaux. Je suis reconnaissante du fait que nous soyons devenues
des femmes en bonne santé et que nous nous soyons trouvées l’une
l’autre. Nos cicatrices ont guéri et nous avons appris à accepter et
même aimer nos corps féminins, et nous ne correspondons toujours pas au
moule féminin conventionnel. »
Chapitre six : Le langage de la psyché : symptômes et symboles, par Lisa Marchiano
« Prendre quelque chose au sérieux, cependant, ne
signifie pas le prendre à la lettre. Il existe un espace d’entre-deux où
la métaphore prolifère et la curiosité se cultive. Si nous ne pouvons
pas accéder à cet entre-deux, soit nous rejetons les expressions de
l’âme comme une simple illusion, soit nous prenons ces expressions à la
lettre. Le contenu symbolique que la psyché voudrait nous présenter
devient concrétisé et aplati, ou écarté comme ‘rien d’autre que…’. De
toute façon, nous perdons la capacité de percevoir une plus grande
signification psychique et symbolique. Le travail d’attention à l’âme
signifie essayer d’habiter soigneusement ce milieu, cet entre-deux du
royaume symbolique. »
Chapitre sept : La fabrique de corps : histoires du vingtième siècle sur le changement de sexe, par Susan Matthews
« Le vingtième siècle a marqué une tendance
croissante à percevoir le vécu ‘dans un cadre médical où le point de vue
de la médecine est considéré comme faisant autorité, sinon
hégémonique’. Le premier roman décrivant un changement de sexe physique
est peut-être Myra Breckinbridge de Gore Vidal, publié en 1968, peu
après que la clinique d’identité de genre John Hopkins ait commencé à
pratiquer des réaffectations chirurgicales de sexe. Des textes de
fiction publiés au vingtième siècle montrent que l’histoire du
‘transgenre’ est une invention récente et que le ‘soi authentique’
réalisé à travers ‘l’affirmation du genre’ est, historiquement, aussi
récent que les technologies qui le rendent possible. »
Chapitre huit : Une vie réussie ininterrompue par la transition, par Miranda Yardley
« Si nous pouvons accepter que ‘l’identité de genre’
soit une préférence pour les conventions culturelles applicables à un
sexe particulier, est-il excessif de suggérer que, pour les filles qui
sont masculines (ou les garçons qui sont féminins), de tels traits de
personnalité sont actuellement interprétés comme indicateur que
‘l’identité de genre’ de l’enfant ne correspond pas au sexe de
l’enfant ? Cela ne revient-il pas à suggérer que la personnalité
détermine le sexe ? Bien sûr, les préférences des enfants peuvent
changer soudainement et, tout comme les idées culturelles sur le genre
ne sont pas stables au fil du temps, il en est de même pour les
comportements juvéniles non conformes aux règles du genre. »
Chapitre neuf : Voix inouïes de celles et ceux qui interrompent une transition de genre, par Carey Maria Catt Callahan
Chapitre neuf : Voix inouïes de celles et ceux qui interrompent une transition de genre, par Carey Maria Catt Callahan
« Nous avons parlé de toutes les manières dont nous
nous étions fait du mal. La transition n’était qu’un moyen parmi
beaucoup d’autres. Il y avait eu la drogue, le fait de cesser de manger,
les relations violentes déguisées en relations transgressives. Il y
avait les groupes d’’amis’ dont nous pensions qu’il était normal d’avoir
peur, normal de constater qu’un jour vous étiez celle qui serait
dénoncée, et que ce jour-là, il serait normal de perdre d’un coup toutes
vos relations importantes. Il y avait les milieux queer radicaux, où
notre crédibilité dépendait de notre disponibilité sexuelle – participer
aux bonnes soirées sexuelles, prouver que vous étiez prête à sortir ou
du moins coucher avec tous les sexes dans tous les types de corps. Nous
avons parlé des fois où nous nous étions données pour tenter d’être à la
hauteur, de nous afficher en fières représentantes d’une politique
queer qui exigeait, plus que notre action, plus que notre intelligence,
plus que notre solidarité, notre accessibilité sexuelle. »
Chapitre dix : Vue de la salle de consultation, par Robert Withers
« Quels sont certains des facteurs psychologiques
inconscients qui peuvent sous-tendre la dysphorie de genre ? Je me rends
compte que le simple fait de poser cette question m’expose à des
accusations de ‘transphobie’. Mais je crois que de telles accusations
rendent un mauvais service aux personnes trans en les décourageant
d’envisager des solutions de rechange au traitement hormonal à vie et à
la chirurgie. Elles perpétuent aussi la stigmatisation culturelle de la
maladie mentale en cédant face à elle. Cette stigmatisation provient
probablement d’une peur profonde de notre propre folie. La publication
de livres comme celui-ci s’accompagne de l’espoir que le vent tournera à
mesure qu’un nombre croissant de professionnel·le·s de la santé, de
personnes trans et de leurs ami·e·s et familles accepteront d’envisager
des alternatives à la médicalisation des états transgenres. »
Chapitre onze : Utopies trans : Transhumanisme, transfémisme et fabrication du Soi, par Jen Izaakson
« Dans le cas habituel d’imposition du genre, la
personne est chosifiée par quelqu’un d’autre : par exemple, un jeune
corps féminin est scruté et contraint à s’aligner sur les attentes
genrées concernant ‘la fille’, ‘la femme’ et la féminité. Les affects du
genre sont attribués au sexe. Le contrôle de toute non-conformité de
genre par ceux qui imposent les hypothèses de la théorie de l’identité
de genre vous encourage à vous chosifier : les affects de genre
attribués à votre sexe sont-ils désynchronisés ? Êtes-vous un individu à
corps féminin qui échoue à la féminité ? Si oui, changez de sexe ou
trouvez une identité qui dissipe cette incohérence. Ce manque ou déficit
appelle un remède. »
Chapitre douze : Tenir tête au nom des filles et des garçons, par Michele Moore
« Au Royaume-Uni, comme dans un certain nombre
d’autres pays, on assiste à une pression sur les parents pour qu’ils et
elles acceptent les pratiques médicales qui interviennent pour
transformer le corps de leurs enfants qui ne se conforment pas aux
règles du genre. Bien qu’il n’existe aucune base de données au sujet de
la transition médicale des enfants, les parents inquiets de cette
médicalisation se voient dire par plusieurs sources (médias, médecins,
enseignants, activistes transgenres) que le fait de soumettre leur
enfant à une correction de genre sociale et physique habilitera leur
enfant, les rendra moins anxieux quant à leurs choix personnels, leur
permettra de s’intégrer socialement en vieillissant et, par voie de
conséquence, les aidera à créer des liens sexuels confortables à
l’adolescence et à l’âge adulte. »
Si ces extraits piquent votre curiosité et que vous
voulez en savoir plus, ce livre est disponible à 50 % de rabais en
décembre ; vous pouvez même obtenir 20 % de réduction supplémentaire en
inscrivant sur votre commande le code TRANSGENDER20. Nous sommes
heureuses d’annoncer que la raison pour cette offre incroyable de
l’éditeur est que les ventes de cet ouvrage ont jusque ici dépassé
toutes les attentes. Nous espérons que cela indique un changement dans
la conscience publique sur la question de la transition médicale des
enfants et une prise de conscience de la nécessité d’un débat ouvert.
Commandez-le au http://www.cambridgescholars.com/transgender-children-and-young-people
Version originale : https://www.transgendertrend.com/born-in-your-own-body-new-book-transgender-children/Traduction : TRADFEM
https://transgendertrend.com/
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