Par MANUELA SCHON
Christine Bergman et Felicitas Schirow célèbrent, verre en main, le passage de la loi prostitution.
Bert Wollerscheim fait visiter son bordel à Sylvia Pantel
L’underground allemand
La prostitution dans le système éducatif
Prostitution et pornographie sont liées en Allemagne
Les annonces de prostitution sont partout
A Berlin, vous pouvez voir des bus portant des annonces pour le bordel Artémis.
Le lobby de la prostitution dans la culture populaire
Bert Wollersheim
Mais malgré tout, RTL II continue à diffuser ce show occasionnellement.
La légalisation et la libéralisation ne rendent pas la prostitution plus sûre.
La version anglaise originale de ce texte a été publiée sur le site « Feminist Current » http://www.feministcurrent.com/2016/05/09/legalization-has-turned-germany-into-the-bordello-of-europe-we-should-be-ashamed/
Source : https://revolutionfeministe.wordpress.com/2018/01/01/la-legalisation-a-fait-de-lallemagne-le-bordel-de-leurope-et-nous-devrions-avoir-honte/
Manuela Schon est une sociologue et militante
politique allemande. Elle a co-fondé « Abolition 2014 – Für eine Welt
ohne Prostitution » et « LINKE für eine Welt ohne Prostitution » (« La
gauche pour un monde sans prostitution »). Elle écrit sur le blog
féministe radical « Die Störenfriedas ».
Lorsque les abolitionistes allemands parlent de la
situation de la prostitution en Allemagne, nous entendons constamment
les mêmes réactions : « vous plaisantez ? » ou « comment est-ce
possible ? » Quand nous faisons des présentations dans d’autres pays,
les personnes dans le public se mettent à pleurer ou demandent à faire
un break un quart d’heure après le début pour respirer un peu d’air
frais. Les mêmes présentations en Allemagne peuvent choquer aussi mais
nous avons observé que les gens sont tellement habitués à la situation
que leur réponse émotionnelle est plus réservée. En fait, les hommes
allemands vont souvent révéler fièrement qu’ils sont des acheteurs de
sexe lors des débats abolitionnistes. Il n’y a aucune honte à être
client en Allemagne. C’est un signal évident et alarmant qui montre que
des décennies de prostitution légalisée ont profondément modifié la
société.
C’est facile de fermer les yeux sur les dégâts causés
par la prostitution si on n’y est pas confronté directement. Et bien
que toutes les femmes subissent l’impact de la prostitution, la plupart
des gens non directement impliqués ont une connaissance limitée de ce
qui s’y passe. Nous devons nous demander honnêtement quelles sont les
conséquences sociétales de la normalisation de la prostitution, et si
nous avons fait assez pour la combattre. Ce n’est pas acceptable de dire
« je ne suis pas affecté-e directement par la prostitution, et il y a
des choses plus graves ». Quand nous découvrons de graves violations des
droits humains, comme c’est le cas dans la prostitution, c’est notre
responsabilité de faire quelque chose à ce sujet. Si nous examinons
honnêtement la situation en Allemagne, c’est clair qu’une action
s’impose.
La politique et les profiteurs de la prostitution
Contrairement à la croyance populaire, et sauf
pendant une courte période au début du XXème siècle, la prostitution a
été légale en Allemagne plus d’un siècle avant le passage de la loi
prostitution de 2001 (Prostitutiongesetz). Le projet de loi a été
proposé par le parti Social- démocrate allemand et les Verts (Bündnis
90/Die Grünen) et a été soutenu par le Parti libéral, le Parti
démocratique libre, et le Parti socialiste démocratique (maintenant
appelé Die Linke). Seuls les conservateurs se sont opposés à ce projet.
La loi, qui en fait légalise surtout le proxénétisme,
dit que la prostitution n’est plus considérée comme contrevenant à la
« bonne moralité » du pays. Alors que dans le passé, la notion de
« violation des lois morales » signifiait que les affaires judiciaires
impliquant une exploitation étaient traitées comme contraires à la
moralité publique, cette loi ne s’applique plus dans le contexte de la
prostitution. Malgré son nom désuet, la violation de cette loi de
moralité a été pratiquement la seule façon de s’attaquer à des
situations d’exploitation ou de pratiques immorales dans le domaine des
affaires quand ces pratiques n’étaient pas interdites explicitement par
la loi—comme des salaires très bas, des augmentations de loyer abusives
ou des taux d’intérêt très élevés. La décision d’exempter la
prostitution de cette « loi de moralité » a pu paraître progressiste,
mais elle a considérablement facilité l’exploitation des femmes.
Nos politiciens ont célébré ce « grand succès » verre
de champagne à la main, tout à fait en phase avec cette nouvelle
normalité. Même l’Union sociale chrétienne a été impliquée dans la
construction d’un bordel… à Dachau, déclarant que c’était « une
entreprise tout à fait ordinaire ». Le conseiller Elmet Erhorn, qui
travaillait comme électricien sur le projet, a dit : « je crois que nous
construisons une chose formidable, un sauna magnifique, un jacuzzi pour
se relaxer… Ce sera le plus bel établissement à Dachau … Nous avons
besoin d’endroits comme ça dans notre ville ».
Christine Bergman et Felicitas Schirow célèbrent, verre en main, le passage de la loi prostitution.
Le propriétaire de bordel Bert Wollersheim a fait
visiter son bordel à Sylvia Pantel, députée du Parti conservateur au
Parlement. Elle a dit : « Je sais que Monsieur Wollersheim est une
personne très sympathique ».
L’underground allemand
Dans leurs efforts pour discréditer le modèle
nordique, les opposants disent qu’en Suède, la prostitution n’a pas
réellement décliné mais qu’elle est devenue clandestine. Bien sûr, ce
n’est pas vrai. Les policiers et les travailleurs sociaux en Suède, où
le modèle nordique est en place depuis plus de 10 ans, disent qu’ils
n’ont aucun problème à localiser les prostituées et les clients, le seul
problème étant de trouver l’argent pour gérer ces situations.
En plus de légaliser le proxénétisme, la loi
prostitution offre aux personnes prostituées la possibilité de devenir
des employé-es ordinaires, payant des impôts et ayant accès aux aides
sociales. Mais seulement 44 personnes prostituées sur un total de 400
000 à 1 000 000 ont choisi de se faire enregistrer comme prostituées
afin d’avoir accès à ces aides.
A Wiesbaden, la ville où j’habite, capitale de l’état
de Hesse (population 280 000), l’administration n’a aucune idée du
nombre de prostituées exerçant dans les limites de la ville. Leur
estimation est de 250 femmes, et ils disent que « Wiesbaden est trop
bourgeoise, donc la demande est faible ». Mais j’ai fait ma propre
recherche et j’ai trouvé le chiffre d’environ 1 000 femmes prostituées
(et trans) « travaillant » dans cette ville. C’est un nombre beaucoup
plus réaliste que 250. Il y a seulement deux bordels (relativement
petits) identifiables dans la ville, l’un est un « sauna club » et
l’autre un « flatrate » (prix fixe) récemment ouvert. Mais la plus
grande partie de la prostitution a lieu dans des appartements répartis
dans toute la ville, même dans les zones où les bordels n’ont pas le
droit de s’installer. Il y aussi des cinémas porno où les hommes peuvent
trouver des prostituées, des « tea clubs » qui servent surtout des
hommes turcs et marocains, et où les prostituées sont surtout roumaines
et bulgares, il y aussi des escorts, et bien sûr, de la prostitution en
ligne. La plupart des gens sont surpris d’apprendre que des mini-bordels
existent juste à côté de chez eux, parce que ces établissements n’ont
pas la visibilité des mega-bordels comme les « Paradise » et les
« Pascha ».
Et il y a la question du crime organisé. Des gangs de
crime organisé comme les Hell’s Angels, les Mongols, les Bandidos, les
United Tribuns etc. contrôlent la prostitution et les zones « red
light » (quartiers chauds) dans différentes villes allemandes. Hambourg
et Francfort, par exemple, sont aux mains des Hell’s Angels, tandis que
les United Tribuns contrôlent la prostitution à Stuttgart et
Villingen-Schweningen. Malgré cette réalité, le discours courant sur la
légalisation est centré sur le « libre choix » des femmes et non sur
l’implication lourde du crime organisé dans l’industrie du sexe.
Quand on considère ça, de pair avec le fait que peu
de personnes prostituées reçoivent les supposés bénéfices sociaux liés
au fait que l’industrie du sexe est censée opérer de façon
« transparente », est-ce qu’on ne devrait pas plutôt parler de la
dimension « clandestine » de la prostitution en Allemagne ?
Pro Familia, un membre de la Fédération
internationale « Planned Parenthood » (IPPF) est une organisation qui
conseille les écoles pour le choix de leur matériel pédagogique
d’éducation sexuelle. Dans ce matériel recommandé pour les adolescents,
il y a un livre appelé « Sexualpädagogik der Vierfalt » (dont la
traduction serait à peu près « Pédagogie sexuelle de la diversité »). Ce
texte inclut des suggestions et du matériel pour des projets dans
lesquels les étudiants doivent nommer des positions sexuelles et faire
des propositions pour « moderniser un bordel ». En petits groupes, ils
sont censés discuter quels services une « maison de plaisir » devrait
offrir aux clients. Et ceux qui ont protesté contre l’introduction de ce
genre de contenu dans le curriculum scolaire ont été traités de
« réactionnaires », de « conservateurs » et de « prudes ».
Entre 2006 et 2015, des membres du syndicat des
professeurs (GEW) dans l’état de Hesse se sont vu proposer des cours de
formation avancée donnés par un groupe de lobbying pro-décriminalisation
de la prostitution nommé « Dona Carmen ». Les professeurs pouvaient
accumuler des crédits de formation professionnelle en participant à ces
cours. Finalement l’année dernière, ils ont été éliminés du programme
éducatif.
La normalisation de la prostitution en Allemagne,
même parmi les enfants d’âge scolaire, amène des jeunes gens à célébrer
leur succès à l’Abitur (examen de fin d’études secondaires similaire au
baccalauréat NDLT) en allant ensemble au bordel. Ici ce n’est pas un
problème que des garçons de 16 se rendent en groupe dans des lieux de
prostitution pour acheter du sexe–c’est quelque chose que je vois
régulièrement dans mon propre quartier.
Greed is hot
« Geiz is Geil » est une phrase utilisée couramment
en Allemagne, dans les publicités et les campagnes de marketing, ce qui
signifie « greed is hot ». Et bien sûr, cette idée—que le public devrait
essayer d’avoir tout au moindre prix—est transférée au marché de la
prostitution. Les femmes sont vendues comme des produits, donc en tant
que produits, elles devraient être aussi bon marché que possible. Les
propriétaires de bordel font le maximum pour offrir les meilleures
affaires :
« De nouvelles filles au bordel « Caligula » à
Berlin. Offre spéciale pour les bêtes de sexe ». « Sting House : 38,50
Euros, « glory hole » : 20 Euros, masturbation dans le « glory hole » :
12,50 Euros ; box du voyeur : 28,50 Euros ». Les « bordels à prix fixe,
offrent des « menus tout compris » similaires à ceux des « buffets à
volonté », mais là c’est « all you can fuck » (baiser à volonté). Dans
certains cas, la nourriture et les boisons sont comprises.
Un bordel à prix fixe, appelé « Pussy Club » a fait
les grands titres des journaux quand, lors de son jour d’ouverture le 9
juin 2009, une file d’attente de 1 700 hommes s’est massée devant la
porte pour pouvoir entrer. Les files d’attente ont continué devant les
chambres des femmes jusqu’à la fermeture, quand les prostituées se sont
effondrées, épuisées de fatigue, terrassées par la douleur, les
blessures et les infections, en particulier souffrant d’irritations
vaginales et de mycoses qui, de leurs organes génitaux, se sont
propagées à leurs jambes. Ce bordel a été fermé un an plus tard pour
trafic d’êtres humains.
Les bordels à prix unique sont très courants en
Allemagne, de même que ceux qui affichaient « tabuslos » (« sans
tabous »). En pratique, cela se traduit par ‘tout sans préservatif ». Le
résultat, c’est que les MSTs sont en augmentation en Allemagne (les
taux d’infection au VIH sont en train de remonter après plusieurs années
de stagnation, et il est courant que les hommes mariés transmettent des
infections à leur femme) (1).
La concurrence entre bordels pour attirer les clients
signifie que les chaînes de bordels comme le Pascha à Cologne offrent
aussi des jeux de hasard-machines à sous etc—où les joueurs peuvent
gagner une « passe » gratuite avec une femme prostituée. Un bordel à
Berlin donne à ses clients des « cartes de fidélité » : 5 visites au
bordel donnent droit à une réduction de 50% sur la sixième visite, et
votre onzième visite est gratuite.
Pour ceux qui veulent allier pratique et pas cher,
les hommes peuvent aller sur des places de parking pour des relations
sexuelles en « drive in » ou visiter des boxes appellés
« Verrichtungsbox » » (les boxes pour faire des choses). Ils peuvent
même commander des femmes comme on commande une pizza grâce à une
application pour téléphone portable sortie récemment.
Prostitution et pornographie sont liées en Allemagne
Une compagnie nommée Uschi Haller Fun héberge et
filme des « gangsbang parties » sur différents thèmes, qu’ils vendent au
public comme pornographie. Chaque participant paye 35 Euros, ce qui
inclut la nourriture et les boissons. Le port du préservatif est
explicitement banni, mais des masques sont fournis pour protéger
l’identité des hommes participants. Les hommes doivent soit fournir un
test HIV récent, soit accepter de faire un test rapide sur les lieux.
Des exemples de titres de vidéos pornographiques de Uschi Haller
incluent « L’ado Tina, enceinte de 6 mois », « Festival golden shower »,
ou le « Club des torchées » (où les hommes font boire les femmes
jusqu’à ce qu’elles soient complètement ivres et d’autant plus dociles).
Il y a aussi le thème « La grande bouffe », où les femmes doivent
ingurgiter d’énormes rations de spaghettis entre deux fellations,
jusqu’à ce qu’elles vomissent.
La compagnie publie des photos des femmes après ces
gangbangs, montrant leurs yeux vitreux et leurs orifices enflammés. Ces
images contrastent avec leurs commentaires élogieux affirmant que les
femmes ont adoré. Dans le cas de Tina, une description de ses organes
génitaux publiée sur le site dit qu’ils avaient l’air « d’un cul de
babouin, tout rouge et enflé ».
Les annonces de prostitution sont partout
Si vous allez à Cologne par le train, la première
chose que vous voyez quand vous sortez de la gare, ce sont des taxis
affichant une publicité pour le bordel Pascha.
A Berlin, vous pouvez voir des bus portant des annonces pour le bordel Artémis.
Dans les zones où ces publicités sont interdites, des
panneaux d’affichage mobiles sont installés et déplacés dans toute la
ville, ou des camions et des camionnettes affichant ces publicités sont
garés jusqu’à ce que les résidents se plaignent, et alors ils sont
déplacés vers la rue voisine.
Le lobby de la prostitution dans la culture populaire
En Allemagne, il y a plusieurs émissions de
télévision qui font la promotion de la pornographie et de la
prostitution. Le journal allemand FAZ appelle justement ces programmes
de la « publicité éditoriale ».
Une chaîne nommée RTL II diffuse des émissions qui
proposent une vue positive de la prostitution, montrant des prostituées
ravies disant combien elles aiment ce qu’elles font et qu’elles trouvent
ça excitant. En 2010, RTL II a diffusé une émission sur un bordel
appelé « Teenyland » à Cologne, spécialisé dans les fantasmes
pédophiles. Des femmes qui ont l’air d’être mineures et qui sont
habillées comme des fillettes sont disponibles dans des chambres nommées
« la chambre de la princesse » ou « la salle de classe ». Une vidéo sur
youtube montre la fête donnée pour célébrer le cinquième anniversaire
de ce bordel, à laquelle ont assisté de nombreuses célébrités.
Bert Wollersheim
En 2011, un reality show nommé « Les Wollersheims » a
suivi le propriétaire de bordel Bert Wollersheim et « la nouvelle
fiancée du propriétaire de bordel le plus iconique d’Allemagne ». Durant
les années 90, Wollersheim a été accusé de trafic d’êtres humains. Une
prostituée a été kidnappée (sur ses instructions) parce qu’elle ne
voulait plus « travailler » dans un de ses bordels, et que son nouveau
petit ami (ou proxénète ?) avait refusé de payer une « indemnité de
transfert » à Wollersheim.
Cela n’a pas endommagé son image publique. En fait,
quelques jours après les agressions du Nouvel an de Cologne, le maire de
Düsseldorf, Thomas Geisler, a participé à la fête du carnaval costumé
en Wollersheim. Sa femme était habillée—avec fausse poitrine—en
« fiancée » de Wollersheim.
Michael Beretin, le manager de la fameuse chaîne de
bordels « Paradise » participe à deux émissions de télé réalité mettant
en scène des bordels allemands. Dans « Rotlicht Experten » (« experts
des rues chaudes »), des bordels demandent à être testés pour obtenir un
label de qualité grâce au show, et ils sont notés sur les prestations
des femmes, l’atmosphère, l’hygiène et la propreté. Dans un autre show,
« Bordell S.O.S », les bordels qui participent reçoivent les conseils
d’une équipe d’experts pour attirer plus de clients et augmenter leurs
profits.
Dans un documentaire révélateur de la chaîne anglaise
Channel 4, intitulé « The Mega Brothel », Beretin déclare à propos de
prostituées en face des caméras « regardez un peu ces salopes paumées et
sans âme. Avant, les femmes faisaient ce job avec passion, mais
maintenant, c’est fini ». Berretin a été arrêté en 2015 et accusé de
trafic d’êtres humains, de prostitution forcée et de fraude fiscale.
Beretin et Jürgen Rudloff, le propriétaire de la
chaîne « Paradise », sont souvent invités à participer à des débats
politiques sur la prostitution dans les media. Ils sont présentés comme
des « hommes d’affaires prospères « qui gagnent leur argent dans la
« prostitution propre ». Des acteurs, des chanteurs, des athlètes
visitent ses établissements sans aucune gêne, et posent en photo avec
Beretin et Rudloff.
D’autres proxénètes allemands célèbres sont traités
comme des stars. Par exemple, et bien qu’il ait fait de la prison pour
blanchiment d’argent, fraude fiscale et trafic d’être humains, plus de 4
millions d’usagers de Facebook ont liké la page du propriétaire de méga
bordel, le prince Marcus von Anhalt. Un des plus grands propriétaires
de bordels en Allemagne, le prince Marcus a plus de 1 000 femmes
prostituées qui « travaillent » pour lui.
Comme le rappelle le site « Sex Industry Kills »
(« La prostitution tue »), au moins 69 femmes prostituées ont été tuées
depuis 2 000 en Allemagne. Ces meurtres sont seulement les cas
répertoriés, et il est probable que d’autres meurtres n’aient pas été
enregistrés. Il y a eu au moins 22 tentatives de meurtre sur des
prostituées, deux personnes ont été portées disparues et une autre est
morte dans un bordel d’une overdose. Il n’y a pas une semaine sans que
des reportages dans les medias parlent de femmes prostituées, violées,
menacées ou victimes de vol.
Nous avons un long chemin devant nous, un dur combat à
mener et les abolitionnistes allemandes ne peuvent pas le mener seules.
Nous avons besoin de personnes extérieures pour dire aux Allemands :
« êtes-vous devenus complètement fous ? » Des documentaires et des
reportages ont commencé à dire la vérité sur la situation en Allemagne.
Même les lobbyistes du « travail du sexe » disent que le « modèle
allemand » n’est pas satisfaisant. Il est temps que l’Allemagne cesse de
défendre fièrement son modèle et que les Allemand-es soient honteux de
cette situation.
Les bordels à « prix fixe » et les gangbangs viennent d’être interdits par la nouvelle loi prostitution de 2017.
(Traduction Francine Sporenda)La version anglaise originale de ce texte a été publiée sur le site « Feminist Current » http://www.feministcurrent.com/2016/05/09/legalization-has-turned-germany-into-the-bordello-of-europe-we-should-be-ashamed/
Source : https://revolutionfeministe.wordpress.com/2018/01/01/la-legalisation-a-fait-de-lallemagne-le-bordel-de-leurope-et-nous-devrions-avoir-honte/
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