par Marie Michaud
survivante et membre du CAFES
Source : enquête de Kajsa Ekis Ekman : L’être et la Marchandise
Source : https://ressourcesprostitution.wordpress.com/2016/03/14/lindustrie-du-sexe-sest-organisee-en-tant-que-groupe-de-pression/
survivante et membre du CAFES
« L’industrie contemporaine du sexe est née aux
milieux des années soixante dix pendant la guerre du Vietnam. Les
États-Unis avaient fait construire pour leurs soldats de grands
complexes bordeliers a Pattaya et à Bangkok en Thaïlande. Ces complexe
récréatifs ont été édifié en 1967 en vertu d’un accord passé entre le
gouvernement de la Thaïlande et l’armée des États-Unis après la guerre a
commencé à accueillir la première vague de tourisme masculin. D’ancien
soldats venus des États-Unis ont acquis des cafés et des maisons de thé à
Bangkok et ont fait fonctionner des boites de nuit et des bordels. Les
lois réprimant la pornographie ont été supprimées dans de grandes partie
du monde capitaliste ce qui a ouvert la voie au développement d’un
gigantesque marché c’est à cette époque que des lieux de prostitution
comme le redligth district a Amsterdam et la reeperbahn a Hambourg se
sont transformés de simple coin de rue douteux en des quartiers entiers
dévolus au sexe avec des clubs de danses nues, des sexshops et des
cinémas pornographiques.
En 1970 un grand nombre de groupes politiques ont vue
le jour et des mouvements ont été crées pour défendre l’égalité des
sexes et la libération des gays. Plusieurs organisations ont pris
positions à propos de la prostitution. Selon toute vraisemblance, un
seul de ces mouvements a réussi à obtenir un appui économique, aussi
bien de la part de l’église que des magazines pornographiques. Il s’agit
du mouvement État-Uniens Coyote.
Coyote a été créé en 1973, né des segments les plus
libéraux du mouvement hippie, cette organisation professait l’idée que
la prostitution était une expression de la liberté sexuelle. Coyote
était composé d un mélange de libéraux sexuels, de beatniks et de femmes
ayant eu une expérience de la prostitution. Parmi ses dirigeantes
toutefois, il y avait également des proxénètes notoires qui utilisaient
l’organisation pour élargir leur marché. Très vite l’église méthodique
de Californie et le magazine Playboy ont financé Coyote. L’organisation a
grandi rapidement. En huit ans d’activité, elle prétendait avoir
recruté 30 000 membres mais cachait que seul trois pour cent était des
prostituées. Malgré tout le mouvement était systématiquement désigné
comme première organisation nationale pour prostituées et syndicat de
putes. Le terme travailleur-se du sexe a été inventé par la dynamique
Priscilla Alexander de Coyote. Une fois la figure de « la pute »
solidement installée dans le paysage médiatique par ce moyen, elle a
acquis de l’influence, notamment au niveau politique. Alexender a
ensuite été embauchée par l’organisation mondiale de la santé et a pu,
de cette façon, contribué a l’élaboration de la politique de l’Oms sur
la prostitution. L’accent a été mis sur la légalisation de la
prostitution en tant que travail. Coyote a lancé des slogans comme
‘’travail du sexe un métier de femmes qui doit être reconnu’’ et ‘’le
droit de se prostituer’’. À compter de cette époque de plus en plus
d’arguments se voulant féministes furent développés aux profits de la
prostitution.
L’expression « travail du sexe » est couramment
utilisée aux Pays-bas depuis les années 80 et le gouvernement
néerlandais a financé différents projets visant a normaliser la
prostitution et ainsi, semble-t-il, combattre le VIH. Le mouvement pro
travail du sexe est effectivement devenue une force internationale
importante grâce à l’épidémie de Sida vers la fin des années 90. La
recherche de solutions pour l’enrayer permettait d’obtenir d’importantes
subventions de la part des gouvernements, et des organisations
internationales pro travail du sexe ont donc mis sur pied des projets de
prévention basé sur la réduction des méfaits. Avec ces fonds, de
petites associations et groupes favorables à la prostitution pouvait
devenir de véritables réseaux internationaux composés de travailleurs
sociaux et de bénévoles. Coyote a immédiatement reçue 50 000 dollar pour
financer son projet de formation de prostituées en matière de sexe. Le
network off sexworkproject a été mis en place en 1993 grâce a ces fonds
et divers gouvernements et fondations l’ont financé.
Aujourd’hui, ce réseau existe dans quarante pays et
s’active surtout à former les prostituées à l’utilisation sécuritaire du
préservatif, aux façons d’être prostituée de la façon la moins
dangereuse qui soit et à la normalisation de la prostitution en tant que
travail. Plutôt que de remettre en question l’existence et la raison
d’être de la prostitution, de nombreux gouvernements et différentes
organisations internationales ont choisi de soutenir le système
prostitutionnel, et des mouvements ayant une attitude favorable face à
la prostitution ont reçu des millions pour enseigner le sexe sans risque
et faire du lobbying pro travail du sexe. Il n’existe pas dans les
circonstances actuelles d’obstacles légaux pour la création d’une
organisation syndicale, pas plus d’ailleurs que pour le paiement des
impôts. La revendication de la légalisation de la prostitution est
parfaite pour l’industrie du sexe, c’est à dire les propriétaires de
bordels, les entremetteurs, les proxénètes et les personnes qui tirent
des profits de cette industrie.
Peu de personnes se sont données la peine de savoir
s’il existait réellement des syndicats de prostituées, ce qu’ils
faisaient en tant que ‘’syndicat’’ et qui était derrière ces dites
organisations syndicales. Dans les faits, il n’y a pas d’employeurs avec
qui négocier différentes demandes et conditions de travail et cette
idée de syndicat du travail du sexe n’est rien d’autre qu’un autre moyen
de faire valoir la prostitution en tant que travail.
« Les putes », un mouvement né à Paris, dit être une
organisation indépendante unique ouverte aux prostituées. Le but de cet
organisation est d’instaurer un système semblable à celui qui existe aux
Pays-bas où la prostitution est considérée comme un travail. Dans le
manifeste « fière d’être pute » ont lit, en réponse aux arguments
abolitionnistes prétendant l’inverse, ‘’nous n’avons pas de proxénètes,
nous n’avons pas été violées étant enfant ni plus tard, nous ne somme
pas des droguées’’. Elles qualifient de putophobes des féministes
reconnues comme étant abolitionnistes de prostitution et les
discréditent de diverses façons.
Peu de gens ont tenté de savoir qui est derrière
cette organisation et la plupart considèrent que ce mouvement est
important et significatif de la réalité des femmes prostituées, mais les
abolitionnistes ne sont pas d’accord, d’où cette ‘’guerre’’ que leur
fait l’industrie du sexe, sous le couvert d’organisations de défenses
des putes.
Comme dans bien d’autres organisations semblables,
peu de femmes sont effectivement actives dans la prostitution, et la
légalisation de la prostitution est présentée comme étant la solution
aux dangers qui y sont reliés. Dans les faits peu de femmes prostituées
sont réellement indépendantes, la grande majorité devant verser des
montants forfaitaires à au moins une personne, souvent liée au crime
organisé.
Selon une étude du Mouvement du nid, une organisation
de soutien aux personnes prostituées prônant l’abolition de la
prostitution, 95 pour cent des prostituées en France sont contrôlées par
un ou plusieurs proxénètes.
Le strass est une autre organisation s’allouant le
titre de syndicat, or, il ne s’occupe aucunement de questions
syndicales, mettant surtout ses énergies à défendre l’industrie du sexe
et la légalisation de la prostitution. Disant compter 500 membre
(chiffre avancé en 2012), la plupart aussi membres Des Putes, il permet à
l’industrie du sexe de ne pas avancer a visage découvert depuis la fin
des années 80, mais de le faire sous le couvert d’une organisation
défendant les intérêts des femmes concernées.
L’industrie du sexe s’est organisée en tant que
groupe de pression plutôt qu’en tant que commerce d’exploitation, ce qui
lui a permit d’évoluer sans que cet aspect n’apparaisse évident, même
s’il l’est pour la plupart des femmes y ayant cheminé et en étant
sorties, et pour celles qui y sont encore prises. Nul discours et
échanges ne peuvent être fertiles entre ces groupes et les groupes
abolitionnistes de prostitution, qu’ils intimident souvent lors de
rassemblements et de réunions, ainsi que sur internet, ce qui a pour
effet de faire taire plusieurs survivantes abolitionnistes qui
aimeraient militer mais n’osent pas, déjà fragilisées par leur vécu
prostitutionnel.
Plusieurs aspects de l’industrie du sexe ne sont pas
ce qu’elle semble être. Les syndicats ne sont pas des syndicats, les
groupes de défenses pour les prostituées rassemblent aussi des
propriétaire de bordels et, le plus frappant, le discours sur les droits
des travailleuses du sexe ne vise pas a changer la prostitution en soi.
Ce discours ne s’adresse pas aux hommes qui achètent du sexe pour
qu’ils comprennent qu’elles méritent le respect mais s’apparente
davantage à un récit féministe trompeur et dirigé contre le féminisme.
Conséquemment, la réalité de la prostitution se
retrouve enjolivée et le féminisme est dénigré et dépeint comme s’il
agissait contre lui-même ou pour que les femmes deviennent plus fortes
et non égales aux hommes. Ce discours a réussi à troubler les
féministes, certaines se sont senties incapables de continuer à lutter
contre la prostitution. Parmi les personnes portant ce discours
masculiniste, le trait le plus commun est sans doute l’incapacité à se
responsabiliser face à la conscience de la misère des femmes dans la
prostitution.
Un taux de mortalité quarante fois supérieur à la
moyenne et des violences de plus en plus démontrées ne sont pas normaux
au sein d’un emploi syndicable et la légalisation ne constitue pas une
protection contre cette violence, au contraire.
Qu’ils soient regroupés sous forme de syndicats,
d’unions, d’alliances ou d’autres associations de mouvement de défense
pour les prostituées, ces groupes sont une arnaque servant surtout à
manipuler la masse afin de légitimer et de banaliser l’industrie du
sexe. Cela donne plus de pouvoir au proxénètes et aux prostitueurs et ne
donne en rien plus de pouvoir aux femmes prise dans cette pratique, peu
importe les raisons qui les y ont emmenées. La décriminalisation
totale donnerait peut-être accès à des avantages syndicales mais bien
peu d’intéressées y participeront afin de conserver un anonymat qui
donne un semblant de sécurité et qui est facile à comprendre. Cela est
démontré clairement dans les pays ou la prostitution est légalisée. Les
femmes ne se déclarent que très peu et les conditions de vie des femmes
prostituées ne se sont pas améliorées puisqu’elles doivent concurrencer
l’industrie qui y trafique des femmes à moindre coût et qui y fait
preuve d’une violence plus accrue pour soumettre les femmes aux désirs
toujours plus violents des hommes. »
Marie Michaud d’après :Source : enquête de Kajsa Ekis Ekman : L’être et la Marchandise
Source : https://ressourcesprostitution.wordpress.com/2016/03/14/lindustrie-du-sexe-sest-organisee-en-tant-que-groupe-de-pression/
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