Nous sommes des femmes au chômage, au RSA,
travailleuses précaires, étudiantes... Comme plein d’autres femmes, nous
subissons le travail salarié et le travail domestique quotidien. La loi
travail, on se la prend dans la gueule en tant que précaires, et en
tant que femmes puisque en plus de bosser comme caissière ou animatrice,
on est chargées de produire et d’élever la main d’oeuvre de demain.
Pour commencer, quelques chiffres :81,5 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes
30 % des femmes qui ont un emploi travaillent à temps partiel, contre 6 % des hommes – pour mémoire, travail à temps partiel veut dire salaire et retraite partiels.
62 % des emplois dits non qualifiés sont occupés par des femmes
80 % des salariés à bas salaire sont des femmes.
Les femmes touchent en moyenne une retraite inférieure d’environ 40 % à celle des hommes.
Ça en dit long. Mais ça sera jamais aussi long qu’une
de nos journée de travail à faire des ménages à 06 heures le matin pour
ONET, puis deux heures d’attente à la CAF, encore deux heures à faire
manger les gamins, retourner chez Mme. Michu pour lui arroser ses
fleurs, penser à la liste des courses sur le trajet, faire du ménage
chez nous, les devoirs, la bouffe...
On est aide médico psychologique, animatrices,
chômeuses, femmes de ménage, infirmières, assistantes sociales, en CUI
CAE, caissières, on travaille avec les gamins et avec les vieux...
On travaille dans ces secteurs dits « non qualifiés »
où les salaires et la reconnaissance sociale sont faibles, parce qu’ils
feraient soi-disant appel à nos « attributs naturels ». Mais où t’as vu
que j’étais née avec un balai à la place du bras, et une oreille
fabriquée pour écouter tes problèmes ?
En plus d’être des boulots à bas salaires, on a
des horaires éclatés, flexibles, bref, de merde. Or, la forme du travail
détermine la forme du travail domestique. Ce qui veut dire que plus nos
métiers sont précaires, plus notre vie quotidienne dans son ensemble
devient impossible à gérer.
On gère l’inscription des enfants à l’école, on se
prend des litres de culpabilité si notre enfant a pissé dans l’ascenseur
en panne, on sait qu’il faut racheter de la lessive, on console les
soucis et on soigne les bobos, on pense à notre emploi du temps de
demain, on fait le ménage, c’est nous qui devons gérer la CAF, on
s’assure que notre compagnon va bien...
Ça sonne peut-être comme un état des lieux vu et
revu. Et bien la loi travail, parce qu’elle précarise toujours plus, va
aggraver encore nos situations.
Elle allonge la semaine de travail à 46 heures : 46 heures, en plus du travail domestique, ils sont sérieux ?
Elle allonge la semaine de travail à 46 heures : 46 heures, en plus du travail domestique, ils sont sérieux ?
Elle facilite les licenciements : Allez, encore une
nouvelle demande d’allocation chômage, et une file d’attente, pour un
accueil fermé.
Les heures supplémentaires sont moins payées ou
rattrapées sous forme de RTT : Super ! Des RTT en plus pour prendre un
deuxième boulot...
Elle supprime les onze heures de repos d’affilée, les
patrons pourront fractionner, trois heures par-ci, trois heures par
là : Ah, bah finalement pas possible le deuxième boulot, va falloir
prendre une nounou, et merde, elle aussi elle a un emploi du temps
ingérable...
C’est pour toutes ces raisons qu’on est contre cette
loi. Et c’est parce que cette loi légalise un état de fait déjà existant
qu’on ne peut pas se contenter de son retrait.
Aujourd’hui, c’est le capital qui nous fait bosser,
qui nous précarise, qui nous contraint à être des épouses, des mères, et
des salariées.
A bas le capital, à bas le travail
Pas de retrait, coupons le mal à la racine !
des manifestantes contre la loi travailA bas le capital, à bas le travail
Pas de retrait, coupons le mal à la racine !
Source : https://mars-infos.org/nous-femmes-ne-sommes-pas-contre-889
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