Nous subissons la non-mixité
dans nombre de circonstances de la vie quotidienne, a contrario on la
choisit rarement. Notre construction sociale sexuée influence nos choix
et nos actions tout au long de notre vie, c’est ce qui crée, notamment,
de la non-mixité.
A l’intérieur d’un groupe non-mixte, choisi ou non, se retrouvent souvent d’autres schémas de domination que ceux liés au genre.
Cependant, la non-mixité choisie et liée au genre
peut s’avérer être un outil intéressant pour prendre conscience des
mécanismes de domination, pour les expliciter et inventer collectivement
des contre pouvoirs. La non-mixité est utile dans certaines luttes,
avec une finalité précise. C’est un outil qui peut s’avérer
indispensable pour les personnes qui subissent une oppression ultra
violente.
Par contre, il suffit d’observer les positions
défendues par des organisations mixtes et des organisations non-mixtes
pour se rendre compte que ni la mixité ni la non-mixité ne sont vraiment
déterminantes concernant les orientations politiques et idéologiques.
Aucune des deux « formules » n’est une garantie en quoi que ce soit.
Plusieurs organisations non-mixtes se revendiquant toutes également
féministes ont des positions diamétralement opposées entre elles. Et il
en de même du côté des organisations mixtes. Si on prend, par exemple,
la thématiques de la prostitution, il y a des organisations
abolitionnistes et des organisations pro-prostitution des deux côtés.
Cela démontre finalement que le genre est bien une
construction artificielle qui n’influence pas, fondamentalement, les
orientations éthiques, philosophiques et idéologiques d’une personne.
Cela démontre aussi qu’un groupe est le produit de ce qu’en font les
personnes qui en font partie, chacune d’entre elle, individuellement,
est responsable de ce que ce groupe devient indépendamment de leurs
sexes, de leurs genres et de leurs sexualités.
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