par Claire Heuchan (Sister Outrider), sur son blog
Un bref avant-propos : Ce texte est le premier d’une
série d’essais sur le sexe, le genre et la sexualité. Si vous êtes
d’accord avec ce que j’ai écrit, très bien. Si vous n’êtes pas d’accord
avec quoi que ce soit dans ce texte, c’est aussi très bien. Quoi qu’il
en soit, votre vie restera intacte après avoir fermé cet onglet,
indépendamment de ce que vous pensez de ce billet.
Je refuse de me taire de peur d’être associée au
mauvais type de féministe. Je refuse de rester silencieuse au moment où
d’autres femmes sont harcelées et maltraitées pour leurs opinions sur le
genre. Dans l’esprit de la sororité, ce billet est dédié à Julie
Bindel. Il se peut que nous ayons parfois certaines divergences
d’opinion, mais je suis très heureuse de son travail pour mettre fin à
la violence masculine infligée aux femmes. Pour citer feue la grande
Audre Lorde : « Je suis décidée et je n’ai peur de rien. »
Quand je me suis inscrite pour la
première fois en Études de genre, mon grand-père m’a appuyée ; il était
ravi que j’aie trouvé une orientation dans la vie et acquis une éthique
de travail qui ne s’était jamais matérialisée au cours de mes études de
premier cycle. Par contre, il s’est dit stupéfait par le sujet.
« Pourquoi avez-vous besoin d’étudier ça ? », demanda-t-il. « Je peux te
dire ceci gratuitement : si tu as des *parties masculines, tu es un
homme. Si tu as des *parties féminines, tu es une femme. Il n’y a pas
beaucoup plus à en dire. Tu n’as pas besoin d’un diplôme pour savoir
cela. »(* Les conventions sociales empêchaient mon grand-père et moi
d’utiliser les mots pénis ou vagin / vulve dans cette conversation, ou
dans tout autre échange que nous eûmes.)
Ma réaction initiale en a été une de choc : après
avoir passé un peu trop de temps sur Twitter, et avoir été témoin de
l’extrême polarité du discours entourant le genre, j’étais consciente
qu’exprimer pareilles opinions dans les médias sociaux risquait
d’exposer son auteur à une campagne de harcèlement soutenue. Puis, comme
il était blanc et mâle, je me suis dit que si mon grand-père
septuagénaire devait s’aventurer sur Twitter, il resterait sans doute à
l’abri de ce genre d’agressions, qui sont presque exclusivement
adressées à des femmes.
Par ailleurs, le fait d’entendre ce point de vue
exprimé avec une telle désinvolture dans le jardin où nous étions
ensemble, constituait une échappée des tensions caractérisant le monde
numérique, la peur qu’éprouvent les femmes d’être stigmatisées comme
étant du « mauvais genre » de féministe et lapidées publiquement en
conséquence . Cet échange m’a poussée à considérer non seulement la
réalité du genre, mais le contexte du discours entourant le genre.
L’intimidation est une puissante tactique de censure : un environnement
régi par la peur ne se prête ni à la pensée critique ni à la parole
publique ni au développement des idées.
Jusqu’à la fin de sa vie, mon grand-père est demeuré
béatement ignorant du schisme que l’idée de genre a créée dans le
mouvement féministe, un fossé qui a été surnommé les guerres de TERF.
Pour les non-initiées, le mot TERF signifie Radical Feminist
Trans-Exclusionary – un acronyme utilisé pour décrire les femmes dont le
féminisme critique le genre et préconise l’abolition de sa hiérarchie.
La façon dont on devrait aborder le genre est sans doute la principale
source de tension entre les politiques féministe et queer.
LA HIERARCHIE DU GENRE
Le patriarcat dépend de la hiérarchie du genre. Pour
démanteler le patriarcat – l’objectif de base du mouvement féministe –
il faut aussi abolir le genre. Dans la société patriarcale, le genre est
ce qui fait du masculin la norme de l’humanité et du féminin, l’Autre.
Le genre est ce pourquoi la sexualité féminine est strictement contrôlée
– les femmes sont qualifiées de salopes si nous accordons aux hommes
l’accès sexuel à nos corps, et de prudes si nous ne le faisons pas –
alors qu’aucun jugement de ce type ne pèse sur la sexualité masculine.
Le genre est la raison pour laquelle les femmes qui sont agressées par
des hommes sont blâmés et culpabilisées – elle « a couru après » ou
« elle l’a provoqué » – alors que le comportement des hommes agresseurs
est couramment justifié avec des arguments comme « un homme, c’est un
homme » ou « c’est fondamentalement quelqu’un de bien ». Le genre est la
raison pour laquelle les filles sont récompensées de penser d’abord aux
autres et de rester passives et modestes, des traits qui ne sont pas
encouragés chez les garçons. Le genre est la raison pour laquelle les
garçons sont récompensés de se montrer compétitifs, agressifs et
ambitieux, des traits qui ne sont pas encouragés chez les filles. Le
genre est la raison pour laquelle les femmes sont considérées comme des
biens, passant de la propriété du père à celle du mari par le mariage.
Le genre est la raison pour laquelle les femmes sont censées effectuer
le travail domestique et émotionnel ainsi que la vaste majorité des
soins, bien que ce travail soit dévalué comme « féminisé » et par la
suite rendu invisible.
Le genre n’est pas un problème abstrait. Une femme
est tuée par un homme tous les trois jours au Royaume-Uni. On estime que
85 000 femmes sont violées chaque année en Angleterre et au pays de
Galles. Une femme britannique sur quatre éprouve de la violence aux
mains d’un partenaire masculin, chiffre qui s’élève à une sur trois à
l’échelle mondiale. Plus de 200 millions de femmes et de filles vivant
aujourd’hui ont subi des mutilations génitales. La libération des femmes
et des filles de la domination masculine et de la violence utilisée
pour maintenir cette disparité de pouvoir est un objectif féministe
fondamental – un objectif qui est incompatible avec l’acceptation des
limites imposées par le genre comme frontières de ce qui est possible
dans nos vies.
« Le problème avec cette détermination sexuelle,
c’est qu’elle vous dicte ce que vous devez être au lieu de prendre en
compte qui vous êtes. Vous imaginez à quel point nous serions plus
heureux, plus libre d’être nous-mêmes, sans le poids de ces conventions.
(…) Les différences biologiques entre garçons et filles sont
incontestables, mais la société les exacerbe. Et c’est le point de
départ du processus qui s’auto-alimente. » Chimamanda Ngozi Adichie,
Nous sommes tous des féministes.
Les rôles de genre sont une prison. Le genre est un
piège construit socialement en vue d’opprimer les femmes comme classe de
sexe pour le bénéfice des hommes comme classe de sexe. Et l’importance
du sexe biologique ne peut pas être négligée, en dépit des efforts
récents pour recadrer le genre comme identité plutôt que comme
hiérarchie. L’exploitation sexuelle et l’exploitation reproductive du
corps féminin sont la base matérielle de l’oppression des femmes – notre
biologie est utilisée comme moyen de domination par nos oppresseurs,
les hommes. Même s’il existe un très faible nombre de personnes qui ne
s’inscrivent pas parfaitement dans la structure binaire du sexe
biologique – les personnes qui sont intersexuées – cela ne modifie pas
la nature structurelle et systématique de l’oppression des femmes.
Les féministes critiquent la hiérarchie du genre
depuis des centaines d’années, et avec raison. Lorsque Sojourner Truth a
déconstruit la féminité, elle a critiqué la misogynie et le racisme
anti-Noirs qui façonnaient la définition de la catégorie de femme. Se
basant sur ses prouesses physiques et sa force d’âme comme preuve
empirique, Truth a observé que la condition de femme ne dépendait
aucunement des traits associés à la féminité et a contesté
l’altérisation des corps féminins noirs qui était requise pour élever la
fragilité perçue de la féminité blanche au statut d’idéal féminin. Son
discours « Ain’t I A Woman ? » (Ne suis-je pas une femme ?) est l’une
des premières critiques féministes connues de l’essentialisme de genre ;
Le discours de Truth était une reconnaissance de l’interaction entre
les hiérarchies de race et de genre dans le contexte de la société
patriarcale raciste (bell hooks, 1981). Simone de Beauvoir a elle aussi
déconstruit la féminité en affirmant que « l’on ne naît pas femme, on le
devient ». Avec Le Deuxième sexe, elle a soutenu que le genre n’était
pas inné, mais qu’il créait des rôles que nous sommes socialisé-e-s à
adopter conformément à notre sexe biologique. Elle a souligné les
limites de ces rôles, en particulier celles imposées aux femmes en
raison de l’essentialisme de genre, l’idée que le genre est inné.
Comme l’a fait remarquer Beauvoir, l’essentialisme de
genre a été utilisé contre les femmes pendant des siècles dans une
tentative d’entraver notre entrée dans la sphère publique, de nous
refuser une vie indépendante de la domination masculine. Les prétentions
d’un manque de capacité intellectuelle des femmes, de leur passivité
inhérente et de leur irrationalité innée étaient toutes utilisées pour
restreindre la vie des femmes à un contexte domestique au nom du
principe que c’était l’état naturel de la femme. L’histoire démontre que
l’insistance sur l’hypothèse d’un « cerveau féminin » est une tactique
patriarcale utilisée pour maintenir entre les mains des hommes le
suffrage, les droits de propriété, l’autonomie corporelle et l’accès aux
études. Vu la longue histoire de misogynie basée sur des a priori
concernant un cerveau féminin, le neurosexisme (Fine, 2010), en plus
d’être scientifiquement faux, est contradictoire à une perspective
féministe.
Pourtant, le concept d’un cerveau féminin est une
fois de plus mis de l’avant – non seulement par des idéologues
conservateurs, mais dans le contexte des idées politiques queer et de
gauche, que l’on présume généralement être progressistes. Les
explorations du genre en tant qu’identité, par opposition à une
hiérarchie, reposent souvent sur la présomption que le genre est inné –
« dans le cerveau » – plutôt que socialement construit. Par conséquent,
le développement de la politique transgenre et les désaccords
subséquents sur la nature de l’oppression des femmes – ce qui en est la
racine et comment la femme est définie – sont devenus une ligne de
faille (MacKay, 2015) au sein du mouvement féministe.
FÉMINISME ET IDENTITÉ DE GENRE
Le mot transgenre est utilisé pour décrire l’état
d’un individu dont la perception personnelle de son sexe diffère de son
sexe biologique. Par exemple, une personne née avec un corps de femme
qui s’identifie comme un homme est qualifiée de « transhomme ». Une
personne née avec un corps d’homme qui s’identifie comme femme est
qualifiée de « transfemme ». Être transgenre peut impliquer un certain
degré d’intervention médicale, pouvant inclure une thérapie de
remplacement d’hormones et une chirurgie de réaffectation de sexe. Ce
processus de transition est alors entrepris pour aligner le moi matériel
avec l’identité interne d’une personne transgenre. Toutefois, parmi les
650 000 Britanniques qui entrent dans la catégorie transgenre, on
estime à seulement 30 000 le nombre de personnes ayant effectué une
transition chirurgicale ou médicale.
Le terme trans a d’abord décrit les personnes nées
hommes qui s’identifient comme femmes, ou vice versa, mais il est
maintenant utilisé pour désigner une variété d’identités ancrées dans
une non-conformité de genre. À ce titre, l’étiquette de trans comprend
aussi bien l’identité non binaire (quand une personne ne s’identifie ni
comme homme ni comme femme), la fluidité de genre (quand l’identité d’un
individu est susceptible de passer du masculin au féminin ou vice
versa), et le statut de « genderqueer » (quand un individu identifie à
la fois au masculin et au féminin ou à aucun de ces deux pôles), pour ne
citer que quelques exemples.
L’antonyme du concept de transgenre est celui de
cisgenre, un mot utilisé pour désigner l’alignement du sexe biologique
et du rôle de genre assigné. Le statut de cisgenre a été qualifié de
privilège par le discours queer, en désignant les personnes cis comme
une classe d’oppresseurs et les trans comme les opprimés. Bien que les
personnes trans soient indéniablement un groupe marginalisé, aucune
distinction n’est faite entre les hommes et les femmes cis en
considération des manifestations de cette marginalisation. Pourtant, la
violence masculine est systématiquement responsable des meurtres de
transfemmes, un motif tragique que Judith Butler identifie comme étant
le produit du « … besoin des hommes de satisfaire aux normes culturelles
du pouvoir masculin et de la masculinité ».
Dans l’optique queer, c’est le genre auquel on
s’identifie et non la classe de sexe à laquelle on appartient qui dicte
si on est marginalisé par l’oppression patriarcale ou si on en
bénéficie. À cet égard, la politique queer est fondamentalement en
contradiction avec l’analyse féministe. Le point de vue queer situe le
genre dans l’esprit, où il existe comme identité auto-définie de façon
positive – et non comme hiérarchie. Du point de vue féministe, le genre
est compris comme un moyen de perpétuer le déséquilibre de pouvoir
structurel que le patriarcat a établi entre les classes de sexe.
« Si vous ne reconnaissez pas la réalité matérielle
du sexe biologique ou son importance comme axe d’oppression, votre
théorie politique ne peut incorporer aucune analyse du patriarcat. La
subordination historique et pérenne des femmes n’est pas apparue parce
que certains membres de notre espèce choisissent de s’identifier à un
rôle social inférieur (et le suggérer serait un acte flagrant de blâme
des victimes). Elle a émergé comme moyen permettant aux hommes de
dominer la moitié de l’espèce qui est capable de porter des enfants et
d’exploiter leur travail sexuel et reproducteur. Nous ne pouvons pas
comprendre le développement historique du patriarcat et la persistance
de la discrimination sexiste et de la misogynie culturelle sans
reconnaître la réalité de la biologie féminine et l’existence d’une
classe de personnes biologiquement féminines. » (Rebecca Reilly-Cooper,
What I believe about sex and gender)
Comme la théorie queer s’articule sur la pensée
poststructuraliste, , elle est par définition incapable de fournir une
analyse structurelle cohésive d’une oppression systématique. Après tout,
si le moi matériel est arbitraire dans la définition de la manière dont
on ressent le monde, il ne peut alors être pris en compte dans la
compréhension d’une classe politique quelle qu’elle soit. Ce que la
théorie queer n’arrive pas à saisir, c’est que l’oppression structurelle
n’est pas liée à la façon dont un individu s’identifie. Le genre en
tant qu’identité n’est pas un vecteur dans la matrice de domination
(Hill Collins, 2000) ; que l’on s’identifie ou non à un rôle de genre
donné n’a aucun rapport avec la position que nous assigne le patriarcat.
LE PROBLÈME AVEC LE CONCEPT DE « CIS »
Être cis signifie « s’identifier au genre qui vous a
été assigné à la naissance ». Mais l’assignation des rôles de genre
basés sur les caractéristiques sexuelles est un outil dont se sert le
patriarcat pour subordonner les femmes. L’utilisation des limites
imposées par le genre pour définir la trajectoire du développement
d’un-e enfant est la première manifestation du patriarcat dans sa vie,
et c’est particulièrement préjudiciable aux filles. L’essentialisme qui
sous-tend l’a priori que les femmes s’identifient aux moyens de notre
oppression repose sur la conviction que les femmes sont intrinsèquement
adaptées à cette oppression, que les hommes sont intrinsèquement adaptés
à nous imposer leur pouvoir. En d’autres termes, classer les femmes
comme « cis » équivaut à de la misogynie.
Dans l’optique postmoderne de la théorie queer,
l’oppression des femmes en tant que classe de sexe est reconfigurée
comme un privilège. Mais, pour les femmes, être « cis » n’est pas un
privilège. À l’échelle mondiale, la violence masculine est une des
principales causes de décès prématurés des femmes. Dans un monde où le
féminicide est endémique, où un tiers des femmes et des filles peuvent
s’attendre à subir la violence masculine, être née de sexe féminin n’est
pas un privilège. La question de savoir si une personne née femme
s’identifie à un rôle de genre particulier n’a aucune incidence sur si
elle sera soumise à des mutilations génitales, si elle aura du mal à
accéder à des soins de santé génésique, ou si elle sera ostracisée quand
elle aura ses règles.
L’on ne peut se désengager par identification
personnelle d’une oppression qui est matérielle à la base. Par
conséquent, l’étiquette de « cisgenre » n’a peu ou rien à voir avec le
lieu qu’impose le patriarcat aux femmes. Présenter le fait d’habiter un
corps féminin comme un privilège exige une méconnaissance totale du
contexte sociopolitique de la société patriarcale.
La lutte pour les droits des femmes s’est avérée
longue et difficile, avec des avancées réalisées à grand prix pour
celles qui ont résisté au patriarcat. Et ce combat n’est pas terminé.
L’évolution significative de la reconnaissance des droits des femmes,
provoquée par la deuxième vague du féminisme, a entraîné un mouvement
délibéré de ressac sociopolitique (Faludi, 1991), qui se répète
aujourd’hui dans la mesure où la capacité des femmes à accéder
légalement à l’avortement et à d’autres formes de soins de santé
génésique sont mis en péril par la généralisation d’un fascisme
conservateur partout en Europe et aux États-Unis. Les intersections des
enjeux de race, de classe, de handicap et de sexualité jouent aussi leur
rôle dans la définition des façons dont les structures de pouvoir
agissent sur les femmes.
Pourtant on voit aujourd’hui, au nom de
l’inclusivité, les femmes être dépouillées des mots nécessaires pour
identifier et ensuite défier notre propre oppression. Les femmes
enceintes deviennent des « personnes enceintes ». L’allaitement devient
le « chest-feeding ». Bref, les références à la biologie féminine sont
traitées comme une forme d’intolérance, ce qui interdit, sous peine de
transgression, d’aborder directement les politiques entourant la
procréation, la naissance et la maternité. En outre, neutraliser le
langage en en supprimant toute référence au sexe n’empêche ni ne
conteste pas l’oppression des femmes en tant que classe de sexe. Effacer
le corps féminin ne modifie pas les moyens par lesquels le genre
opprime les femmes.
L’optique queer attribue fermement aux gens
s’identifiant comme trans la propriété du discours sur le genre. En
conséquence, le genre est maintenant un sujet que beaucoup de féministes
tentent d’éviter, malgré le rôle fondamental joué par la hiérarchie
dans l’oppression des femmes. Les invitations à « boire de l’eau de
Javel » ou à « mourir dans un incendie » s’avèrent, sans surprise, une
tactique de bâillon efficace. Les blagues et les menaces – souvent
indiscernables les unes des autres – au sujet des violences contre les
femmes sont couramment utilisées comme façon de supprimer les voix
dissidentes. De telles agressions ne peuvent être considérées comme une
violence à l’endroit de dominants par des dominés. C’est au mieux une
forme d’hostilité horizontale (Kennedy, 1970), au pire une légitimation
de la violence masculine contre les femmes.
La politique identitaire queer ne tient pas compte
des façons dont les femmes sont opprimées en tant que classe de sexe ;
elle fait parfois l’impasse à leur sujet de façon délibérée. Cette
approche sélective de la politique de libération est fondamentalement
déficiente. Dépolitiser le genre, en adoptant une approche acritique des
déséquilibres de pouvoir qu’il crée, ne profite à personne – et surtout
pas aux femmes. Seule l’abolition du genre permettra de se libérer des
restrictions qu’il impose. Les chaînes du genre ne peuvent être
recyclées en poursuite de la liberté.
BIBLIOGRAPHIESimone de Beauvoir. (1949). Le Deuxième sexe
Susan Faludi. (1991). Backlash : La guerre froide contre les femmes
Cordelia Fine. (2010). Delusions of Gender
bell hooks. (1981). Ne suis-je pas une femme ? Femmes noires et féminisme
Florynce Kennedy. (1970). Institutionalized Oppression vs. the Female
Finn MacKay. (2015). Radical Feminism
Chimamanda Ngozi Adichie. (2014). Nous sommes tous des féministes, Folio, 2015
Rebecca Reilly-Cooper. (2015). Sex and Gender : A Beginner’s Guide
Sojourner Truth. (1851). Ain’t I a Woman ?
Version originale de ce texte : https://sisteroutrider.wordpress.com/2017/02/07/sex-gender-and-the-new-essentialism
Traduction : TRADFEM
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