Comment s’en étonner quand le viol est utilisé comme arme de guerre depuis des années dans ce pays..!
Plutôt interdire le film consacré au Dr Mukwege et
justement, plutôt invisibiliser son engagement auprès des femmes et
enfants victimes de ces horreurs.
Le compte en banque d’un footballeur vaut mieux que la vie de centaines de femmes détruites.
La véritable mauvaise image de la République
démocratique du Congo est bien là : corruption, népotisme, pays à
l’abandon de bandes organisées qui le pillent et maltraitent,
assassinent sa population.
La malédiction de la RDC pour les femmes et les enfants, c’est que son sous-sol soit riche.Paroles et témoignage d’une femme dans le documentaire : « L’homme qui répare les femmes ».
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Deux femmes congolaises violées dans le village de Nakiele le 3 juillet 2011. Crédit photo : TONY KARUMBA / AFP |
La République démocratique du Congo (RDC), des
milliers de femmes congolaises sont marquées dans leur chair par les
viols de miliciens, d’ex-rebelles ou de soldats de l’armée régulière.
Des centaines de récits ont déjà narré les atrocités commises par des
violeurs dans ce pays parmi les plus pauvres au monde et grand comme
presque cinq fois la France où de nombreuses régions échappent au
contrôle des autorités. Sur Slate.fr, Lauren Wolfe, journaliste et
directrice de Women Under Siege, racontait il y a quelques mois les
viols de masse de fillettes dans le petit village de Kavumu, dans la
région de Bukavu.
Sur Slate Afrique, nous rapportions également comment
les abus sexuels de masse avaient attiré de nombreuses ONG dans l’est
du pays, et certaines d’entre elles ont clairement fait du viol « une
industrie » en gonflant notamment les chiffres d’agressions sexuelles
pour attirer toujours plus de donateurs et d’argent…
C’est le grand problème que rencontrent les femmes
victimes de viols en RDC. Si elles voient aujourd’hui leur statut de
« victime » reconnue par l’Etat, ce ne sont pas elles qui bénéficient de
la manne d’argent des donateurs et des autorités pour tenter de
reconstruire leur vie.
L’argent versé à de « fausses » victimes
Dans un article édifiant publié sur le site Foreign
Policy, Lauren Wolfe, encore elle, raconte comme une enveloppe de plus
de 150.000 dollars prévue par le gouvernement de Kinshasa en faveur de
femmes violées a profité à de fausses victimes de viols – alors que les
véritables femmes violées avaient été identifiées.
Le 21 décembre 2003 d’anciens rebelles qui devaient à
l’époque intégrer l’armée régulière se mutinent en raison de salaires
impayés et violent 119 femmes dans le village de Bongandanga dans le
nord du pays. En 2006, une cour de justice de la région condamne les
coupables à la prison à vie et ordonne le paiement de dommages-intérêts à
hauteur de 5.000 dollars à 29 femmes violées.
« Cependant, dix ans plus tard aucun
dommages-intérêts n’a été payé à l’une des victimes, écrit Lauren Wolfe
sur Foreign Policy. Et même pire, aucune compensation financière n’a
jamais été payée à une femme violée suite à une décision de justice au
Congo, jamais ».
Un véritable scandale dont les différents ministères
concernés se renvoient la responsabilité. Mais pire que tout, en 2014,
après des années de négociations entre les ministères de la Justice et
de la Finance congolais, un paiement de 155.000 dollars aux victimes est
finalement acté.
« Et puis ils dédommagèrent les mauvaises personnes », poursuit Foreign Policy.60.000 dollars par footballeur
Par l’intermédiaire d’un avocat véreux, 30 fausses
victimes se présentent pour bénéficier de l’argent versé par le
gouvernement, « et personne ne réagit alors que les 30 fausses victimes
disent toutes avoir perdu leur carte d’identité », ironise Lauren Wolfe.
Un cas flagrant de la corruption qui ronge jusqu’à la
moelle la justice et l’administration congolaise. Et ce n’est pas le
seul exemple de l’incurie des autorités : alors que les victimes de
viols doivent se battre des années pour se voir reconnaître une
indemnisation avant d’être finalement flouées, le président Joseph
Kabila a offert à chacun des footballeurs de l’équipe nationale une
voiture Prado d’une valeur de 60.000 dollars – alors que les autorités
répètent ne pas avoir d’argent pour indemniser les femmes violées –
après une victoire contre le Ghana lors de la dernière Coupe d’Afrique
des nations, comme le rapportait la BBC.
Une injustice sans nom.À lire aussi : Dans l’est du Congo, des ONG profitent du « business du viol »
slateafrique.com
Source : https://sanscompromisfeministeprogressiste.wordpress.com/2016/04/17/le-gouvernement-congolais-prefere-verser-de-largent-a-des-footballeurs-qua-des-femmes-violees/
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