Qu’est ce que la sexualité ? Le genre est la donnée fondatrice de la
vision actuelle de la sexualité. On ne parle pas de personnes mais de
femmes et d’hommes avec toutes les contraintes et l’enfermement
identitaire que cela entraîne. Dans une démarche de déconstruction des
genres, on ne devrait pas parler d’hétérosexualité, d’homosexualité, ou
même de bisexualité, qui sont des notions normatives et vectrices
d’enfermement, mais de relations entre des personnes. La sexualité d’une
personne lui appartient. Elle ne devrait pas servir à la catégorisation
des individus (que ce soit dans un objectif de discrimination ou
d’affirmation identitaire). Dans notre société, la représentation
dominante de la sexualité est réduite à la pénétration, d’une femme par
un homme. Cette normalisation de la sexualité est fondée sur un rapport
patriarcal instaurant une hiérarchie dominant/dominée. La personne qui
pénètre est perçue comme active et dominante, et celle qui est pénétrée
comme passive et dominée. Hiérarchie que l’on retrouve aussi dans la
description d’un rapport sexuel entre personne de même sexe. On peut
constater une demande de machisme de la part de certaines femmes. Ces
dernières ont été conditionnées par leur « éducation » et la propagande
machiste omniprésente dans tous les espaces de la société pour se
soumettre à ces rapports de pouvoir. Cette propagande a pour finalité de
leur faire croire qu’elles tirerons des bénéfices à être identifiées à
des objets. La domination, qu’elle soit consentie ou non par la personne
dominée, produit un processus de chosification de cette dernière. C’est
bien pire que la négation de son humanité, c’est la négation de son
état d’être vivant-e doté-e d’une vie psychique. Au sein d’une société
machiste, telle que la notre, la sexualité est un domaine d’expression
fondamental de la domination, mais ce constat n’est pas une fatalité à
laquelle il faudrait se résigner. La sexualité, ou plutôt les
sexualités, peuvent se décliner de façons diverses et variées. Chaque
personne a un rapport unique et évolutif à la sexualité, en fonction de
son histoire, de son éthique, de ses désirs, de son rapport aux autres,
etc... Aucune pratique sexuelle n’est, en soi, condamnable ni
dégradante, tant qu’elle ne s’appuie pas sur une logique de
chosification d’un être vivant. Par contre, certaines « pratiques »,
comme la prostitution, l’inceste, la pédocriminalité et la zoophilie
sont, par définition, fondées sur la chosification et ne doivent, en
aucun cas, être cautionnées ni reconnues comme relevant d’une quelconque
liberté. Ces pratiques n’engagent pas des « partenaires » qui y
prendraient part librement et volontairement dans un cadre égalitaires.
Elles ne sont que des déclinaisons du viol de dominé-e-s par des
dominant-e-s. Les victimes de ces « pratiques » ne disposent pas, de
part leur état, leur situation où leur statut, de la marge de manœuvre
nécessaire pour se défendre ni même exprimer leur refus d’être ainsi
traitées comme des objets. La notion de plaisir ne doit pas être limitée
à celle d’orgasme, ni celle de désir à celle d’envie. En effet, un
orgasme peut être vécu comme déplaisant lorsqu’il est provoqué par un
rapport contraint et/ou lorsqu’il réveille des souvenirs traumatisants.
Alors que le plaisir intégral inclus un sentiment de bien être autant au
niveau sensoriel que psychique. L’envie correspond à la convoitise de
l’autre en tant qu’objet, à l’avidité égoïste et possessive alors que le
désir est davantage une aspiration à ce qu’un événement/une situation
advienne, comme une rencontre, un moment de partage, un enchantement
dans la découverte d’un-e autre dont on ne souhaite pas entraver le
libre arbitre. La notion de consentement n’est pas suffisante pour
délimité ce qui nous semble acceptable en matière de sexualité. En
effet, le consentement désigne bien trop souvent une résignation à
accepter un sort que l’on a pas choisi et encore moins désiré. De plus,
il y a de nombreux cas de viol dans lesquels la victime est dite
« consentante » parce qu’ayant été précédemment manipulée et
psychologiquement vulnérabilisée par l’agresseur, elle n’est pas/plus en
capacité de s’exprimer librement et clairement au moment de
l’agression. Elle est souvent piégée dans un état de sidération qui
l’empêche de se défendre.
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