Selon Ahmadi Néjad [1] « en Iran il n’y a pas d’homosexuel-les ».
Cette énormité prononcé par le président iranien,
pourtant, ne fait pas franchement rire. La vie des femmes en Iran est
très difficile car la violence contre les femmes est encouragée par
l’Etat. L’homosexualité y est considéré comme un crime. La misogynie, la
lesbophobie et l’homophobie sont répandues sur la planète entière. En
France la violence contre les femmes est présente dans tous les milieux
sociaux (cf. l’Enquête Nationale sur les Violences Envers les Femmes de
2000) et est accentuée par la montée des extrémismes religieux. Les
débats actuels autour du droit au mariage pour les couples homosexuels
montrent bien l’union sacrée (c’est le cas de la dire), des religions
entre elles, et leur convictions communes avec les franges les plus
droitières et réactionnaires de l’échiquier politique.
Nous avons rencontré, à Paris, certaines de ces
femmes féministes, lesbiennes, dont certaines sont originaires d’Iran.
Suite à une discussion informelles dans un café de la capitale, elles
ont bien voulu répondre à nos questions. Nous les en remercions
chaleureusement.
Interview réalisée par Bibo pour le Monde Libertaire hors-série n°47 (janvier-février 2013)Site web du Collectif lesbiennes-féministes-ba-ham : https://lesbiennesfeministesbaham.wordpress.com/
Tout d’abord, pouvez-vous nous expliquer qui vous êtes ?
Nous sommes des militantes féministes laïques. Toute
femme, née femme, féministe et laïque peut faire partie du Collectif
lesbiennes-féministes-ba-ham, quelques soient ses croyances, sa
sexualité, sa nationalité, son origine sociale et géographique. Nous
privilégions une gestion horizontale des groupes de lutte. Nous sommes
indépendantes de toute organisation, parti, syndicat...
Nous ne revendiquons aucune nationalité ni
communauté, ni quelconque autre fiction (race, couleur de peau,
religion, culture, État...) inventée par les hommes.
Nous définissons notre lesbianisme féministe comme une
attirance et un amour solidaire envers les femmes dans leur intégrité
et le respect. Il s’agit pour nous d’une forme d’épanouissement en
dehors du modèle patriarcal qui force les femmes à la haine
d’elles-mêmes, à leur soumission aux hommes et aux institutions
masculines.
Nous luttons contre l’invisibilisation et la haine
des lesbiennes, violences qui ont pour but de les supprimer. La
lesbophobie fait partie du continuum des violences faites aux femmes.
Nous parlons des lesbiennes dans le but de visibiliser une oppression,
pas pour diviser ou opposer les femmes entre-elles. CLFBH ne fait pas
d’opposition entre des femmes qui seraient hétérosexuelles d’un côté et
des femmes qui seraient lesbiennes de l’autre côté. On ne demande pas à
une femme si elle est hétérosexuelle ou non avant de la marier de force.
Comment ce collectif a été créé ?
L’idée de créer un collectif a germé en 2008, lorsque
Ahmadi Nejad déclara “en Iran il n’y a pas d’homosexuels !” (sic !). En
2010, des lesbiennes, des homosexuels et des trans ont voulu créer un
mouvement international LGBT d’Iran. Très rapidement les lesbiennes
féministes, qui d’ailleurs étaient à l’origine de ce mouvement, se sont
rendues compte que ce n’étaient pas possible de lutter contre le
patriarcat dans un mouvement mixte et ont tenu leur première rencontre
internationale des lesbiennes d’Iran en novembre 2010 à Frankfort en
Allemagne.
Puis l’idée a été reprise en 2012 pour créer en
France un collectif de lesbiennes féministes qui lutte plus largement
pour l’émancipation des femmes contre la misogynie des religions. En
hommage aux luttes des femmes en Iran contre l’apartheid sexiste
islamiste, nous avons nommée le collectif Collectif
lesbiennes-féministes-ba-ham (CLFBH). "Lesbiennes-Féministes" ( لزبین
فمینیست ) se prononce de la même manière en persan et en français.
"Ba-ham" ( با هم ) signifie "ensemble" en persan.
Quels sont vos positionnements politiques ?
En tant que féministes, notre objectif est de lutter
contre l’oppression des femmes. Toute société qui institue la domination
des hommes sur les femmes, ainsi que l’appropriation et le contrôle de
la procréation, du corps et des productions des femmes, est une société
patriarcale.
Nous dénonçons donc : la culture du viol et des
violences contre les femmes et les enfants, l’enrichissement de la
société et de la famille patriarcale sur le travail des femmes,
l’institution du mariage et de la famille, le contrôle du corps des
femmes pour la reproduction, l’esclavage domestique, le système
prostitutionnel.
Il faut cesser d’adhérer aux fables et fictions (pays, nation, communauté, culture, tradition, religion, institutions, mariage, famille, État, patrie, race, couleur de peau, partis politiques etc…) inventées par les hommes pour diviser les femmes. C’est à cette seule condition que nous pourrons nous unir dans le mouvement de libération des femmes pour enfin se débarrasser du patriarcat et de ses institutions qui organisent les violences contre les femmes.
Il faut cesser d’adhérer aux fables et fictions (pays, nation, communauté, culture, tradition, religion, institutions, mariage, famille, État, patrie, race, couleur de peau, partis politiques etc…) inventées par les hommes pour diviser les femmes. C’est à cette seule condition que nous pourrons nous unir dans le mouvement de libération des femmes pour enfin se débarrasser du patriarcat et de ses institutions qui organisent les violences contre les femmes.
Notre émancipation passe donc par la réappropriation
et le respect de notre corps, par l’indépendance économique et
politique, par la réappropriation de notre travail, la libération de la
contrainte à l’hétérosexualité et à la procréation.
Quels sont vos buts ?
Dénoncer et combattre les violences contre les femmes, la misogynie et la haine des lesbiennes.
Dénoncer les violences misogynes spécifiques aux sociétés sous la loi musulmane.
Combattre la montée de tous les intégrismes religieux, en France et partout dans le monde. Défendre la laïcité.
Combattre la montée de tous les intégrismes religieux, en France et partout dans le monde. Défendre la laïcité.
Nous demandons aux féministes que le combat pour la
laïcité et contre les intégrismes religieux fasse systématiquement
partie des programmes de lutte contre le patriarcat. La laïcité est
l’espace qui garantie à chaque individu-e la liberté de croire ou de ne
pas croire, et où l’Etat ne revendique ni ne subventionne aucune
religion. La religion doit être réduite à la sphère intime.
Promouvoir un féminisme athée qui combat toutes les
religions et leur misogynie. Tant que dans le monde il y a UNE femme qui
est obligée de porter le voile, nous demandons votre soutien actif dans
la lutte féministe contre le voile. (Il faut savoir que la
revendication pro-voile en France est utilisée par le régime
facho-islamiste d’Iran pour dire aux femmes qu’elles ont la chance de
pouvoir se voiler en Iran et ainsi justifier sa répression contre le
"mauvais héjab" (بد حجاب.).)
La situation des femmes, des lesbiennes et
des homosexuels en Iran et dans les pays sous la loi musulmane, est
parfois relayée dans la presse française et internationale. Au-delà de
ces faits souvent tragiques, pouvez-vous nous décrire concrètement ce
que cela signifie d’être lesbienne en Iran ?
En Iran, on ne peut pas se dire lesbienne, même si on
vit l’amour des femmes. L’homosexualité est considérée comme un crime
donc se dire lesbienne, c’est risquer sa vie. Dans une société où le
seul horizon possible pour les femmes, c’est vivre à l’ombre d’un homme,
les femmes sont coupées d’elles-mêmes, de leurs sentiments, de leur
corps. Il n’y a pas de visibilité pour l’homosexualité, donc pas de
modèle. C’est au prix de beaucoup de souffrances et de risques que les
femmes se découvrent lesbiennes. Et elles vivent leur lesbianisme dans
l’ombre totale.
La société propage la haine des lesbiennes et des
homosexuels. Depuis des décennies, les opposants politiques sont
systématiquement « accusés » de « homosexualité, espion d’Israël... »
pour les diaboliser, les décribiliser et « justifier » la sentence de
peine de mort. De plus, les islamistes font exprès l’amalgame entre
homosexualité et pédocriminalité.
Si on découvre qu’une femme est lesbienne, elle peut
être contrainte au mariage forcé par sa famille. Souvent la police du
régime arrête des lesbiennes, les viole et les emprisonne. Beaucoup de
fois ils les font disparaître et plus personne n’a de nouvelles d’elles.
Dans la loi islamique, si quatre hommes témoignent de
l’homosexualité d’une femme ou d’un homme (relation intime entre deux
personnes de même sexe), la personne est condamnée à mort. En
Afghanistan, aussi bien le gouvernement que les Talibans enterrent les
personnes homosexuelles et font s’écrouler un mur sur elles. En Iran le
régime islamiste les tue par pendaison. Exécutions, tortures, viols,
emprisonnements, persécutions, mutilations psychologiques et corporelles
(électrochocs, injections d’hormones et de psychotropes,
culpabilisation fondée sur les croyances religieuses...) menacent la vie
des hommes et femmes homosexuelles depuis plus de 30 ans en Iran.
En Iran, le « changement » de sexe est largement
imposé et pratiqué par tout l’appareil d’État islamiste (Ayatollahs,
médecins, administrations...). Car le régime islamiste dit que si une
femme en aime une autre, c’est qu’elle aurait dû naître homme (c’est
donc une erreur de la nature qu’il faut corriger !). Donc il oblige la
femme lesbienne à prendre l’apparence d’un homme : par des injections
hormonales, ablation des seins... Les hommes homosexuels subissent
largement ces mutilations.
Devant toutes ces menaces, pour préserver leur
intégrité psychologique et physique, certaines femmes lesbiennes
prennent le chemin de l’exil.
En quoi la situation des homosexuel(le)s est-elle spécifique ?
La situation pour les femmes homosexuelles est très
différente de celles des hommes homosexuels. Un homme a beaucoup plus de
possibilité d’être autonome matériellement, il n’est en général pas
obligé de se marier et ne dépend pas d’un tuteur du point de vue de la
loi. Avant de pouvoir se dire lesbienne, une femme doit pouvoir
bénéficier d’un minimum d’autonomie dans sa vie (ne pas craindre de
violences, se libérer de l’autorité de la famille, accéder à l’autonomie
légale, juridique, financière...).
Pour les femmes lesbiennes, il n’y a pas d’un côté la
misogynie et de l’autre l’homophobie. L’invisibilisation et la haine
des lesbiennes fait partie des violences et du lavage de cerveau
patriarcal pour empêcher les femmes d’être indépendantes des hommes. La
lesbophobie fait partie du continuum des violences faites aux femmes.
L’Iran n’a pas toujours été un régime théocratique soumis à la règle de la charia. Comment cela se passait avant ?
Avant la récupération de la révolution par les théocrates islamistes, les femmes et les hommes avaient les mêmes droits :
L’âge du mariage était fixé à 18 ans. Or, en 1979 les
islamistes ont fixé le mariage des filles à 9 ans. Les luttes des
femmes ont permis de ramener l’âge à 13 ans seulement. Cela signifie que
régime légalise et encourage pédocriminalité. Les mariages forcés et la
prostitution ont beaucoup augmenté.
Beaucoup de professions sont interdites aux femmes
dont juge. La loi oblige les femmes à se voiler. Les femmes n’ont pas le
droit de voyager toutes seules, il faut l’autorisation du mari pour
sortir du pays.
De nombreuses polices des « mœurs », « de lutte
contre mauvais héjab, et corruption sur terre », « orientation
islamiste », « lutte pour la sécurité nationale » existent uniquement
pour harceler les femmes, contrôler leur corps et les contraindre au
voilement. Lorsque les femmes accusées de « mauvais héjab » ( بد حجاب )
sont arrêtées, elles peuvent subir : le viol en prison, de longues
peines de prison, des amendes...
Les femmes représentent 63% des personnes qui
étudient à l’université. L’État islamiste imposent chaque année des
quotas supplémentaires pour restreindre l’accès des femmes à la
formation et au savoir. Depuis 2012, la moitié des secteurs
universitaires sont complètement interdits aux femmes.
Avant 1979, les femmes pouvaient légalement gagner
leur vie, voter, divorcer, voyager sans être soumise au tutorat. Aucun
poste ni enseignement ne leur était interdit : sportive, parlementaire,
juge, sénatrice...
Le Shah d’Iran avait la peur du communisme au ventre,
c’est pourquoi il n’a jamais voulu combattre les islamistes comme
l’avait fait Atatürk en Turquie. Symboliquement il laissait beaucoup de
pouvoir aux mollahs. C’est pourquoi, malgré leur minorité numérique, les
mollah ont pu récupérer la révolution. C’est à cause de cela que nous
en sommes là aujourd’hui.
La révolution iranienne a été soutenue par
des hommes et femmes qui appartenaient aux franges progressistes de
l’échiquier politique [2] :
comment ces forces ont-elles pu perdre face aux religieux ? Infériorité
numérique ? Erreurs stratégiques ? Compromissions idéologiques avec les
islamistes ?
A l’époque du Shah, les opposants politiques étaient
composés majoritairement par différents courants de gauche, à droite les
islamistes étaient une minorité infime. Lorsque la révolution (dans
laquelle les femmes se sont pleinement investies) a été récupérée par
les islamistes, ils ont pour première mesure imposé le voile à toutes
les femmes. Les femmes ont manifesté massivement pendant trois semaines
contre le voile en criant les slogans : « on n’a pas fait la révolution
pour voir nos droits en régression », « non au voile », « ou la mort ou
la liberté », « on va lutter jusqu’à la mort mais on ne veut pas se
soumettre », « la liberté n’est ni orientale, ni occidentale, elle est
internationale ». Ceux que les femmes révolutionnaires croyaient être
leurs camarades de lutte, leur ont dit : « Vous n’allez pas mourir en
mettant un morceau de tissu sur votre tête. Arrêtez de manifester,
Khomeyni est anti-impérialiste. Il faut le soutenir. ». De manière
générale, l’histoire montre que à chaque fois que les femmes ont
participé aux mouvements révolutionnaires sans organisations ni
revendications féministes propres, le nouveau pouvoir attaque les droits
des femmes.
Aujourd’hui, alors que la situation est tragique pour les femmes, les lesbiennes et les homosexuels, avec le recul, comment ces organisations analysent-elles cela ?
En plus d’être dans les mouvements mixtes de gauche,
les femmes iraniennes de gauche s’organisent aujourd’hui dans les
mouvements féministes non-mixtes, ce qui n’était pas la cas au moment de
la révolution. Les femmes de gauche ont fait leur auto-critique, et
continuent d’en faire. Mais les hommes de gauche n’ont jamais eu le
courage de critiquer leurs erreurs. A moins qu’ils pensent qu’ils n’ont
commis aucune erreur ?!
Est-ce qu’être une femme étant donné la
situation d’oppression et la violence qui se déchaîne contre elles en
Iran permet d’acquérir le statut de réfugiée politique ? Quelle est la
situation des exilées, et dans quelles conditions parviennent-elles à
échapper à l’État iranien et à quitter le pays ?
Les violences basées sur la misogynie ne sont pas
stipulées dans la convention de Genève pour le droit d’asile. L’Office
Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) prend très
rarement en compte les persécutions misogynes. Il nie la véracité des
récits de violences ou alors demande aux femmes iraniennes pourquoi
elles n’ont pas demandé la protection de leur pays alors que la loi
islamique iranienne est misogyne. La majorité des violences que
subissent les femmes ont lieu au sein de la famille. Dans le système
patriarcal, la famille est considérée comme une sphère privée. Or
l’OFPRA ne prend pas en compte les violences qu’il ne considère pas
comme politiques. [3]
Ces dernières années les persécutions homophobes
commencent à être prises en compte par l’OFPRA. La très grande majorité
des personnes qui demandent l’asile pour homosexualité sont des hommes.
En effet, dans beaucoup de pays les femmes ont tellement peu accès à une
autonomie dans leurs choix de vie que la question du lesbianisme ne se
pose même pas.
Vous avez participé, lors des Jeux Olympiques de Londres, à des actions. Pouvez-vous nous expliquer en quoi cela a consisté, et quelles étaient les raisons de ces actions ?
En Iran avant l’instauration de l’islam d’État, les
femmes pratiquaient le sport librement sans aucune contrainte. Pendant
longtemps le régime islamiste s’est tout simplement opposé à la pratique
du sport féminin, l’accusant d’être porteur de valeurs occidentales. Le
bien-être des femmes par le sport ne l’intéresse absolument pas. Mais
dès 1991, il a su se saisir de ce moyen pour véhiculer son idéologie.
Dans ce but, le régime islamiste d’Iran a créé les Islamic Countries
Women Sport Solidarity Games (Jeux sportifs de solidarité pour les
femmes des pays islamiques). Où, dans des salles fermées sans aucun
homme, les femmes jouaient les matches voilées. Certains pays européens
comme l’Allemagne ont aussi participé à ces matches en portant le voile.
Méprisant ainsi la lutte des Iraniennes, qui luttent contre le voile au
prix de leur vie.
La FIFA (Fédération Internationale de Football
Association) trahit depuis des années son objectif qui est de développer
la pratique du sport dans le respect des règles qu’elle a elle-même
établies. Dans les statuts de la FIFA il est écrit : « Toute
discrimination d’un pays, d’un individu ou d’un groupe de personnes pour
des raisons d’ethnie, de sexe, de langue, de religion, de politique ou
pour toute autre raison est expressément interdite, sous peine de
suspension ou d’exclusion. » En juillet 2012 la FIFA a autorisé le port
du hijab sur les terrains de foot, alors que le hijab, imposé uniquement
aux femmes, est clairement une discrimination sexiste.
Depuis des années le Comité international olympique
(CIO) accepte l’apartheid sexiste imposé par les pays islamistes. Ils
n’envoient pas des femmes dans leur délégation ou alors elles sont
envoyées voilées et vêtues de la tête aux pieds. Depuis 1994 le régime
islamiste d’Iran fait du lobbying auprès du CIO pour imposer des
athlètes avec ce qu’il appelle une « tenue islamique correcte pour les
femmes ». Cette année pour la première fois toutes les délégations
comportaient des femmes. Mais on reste dans la ségrégation sexiste
puisque l’absence de femmes a été remplacée par le voilement des femmes.
Les J.O. de 2012 comportaient 17 délégations de femmes vêtues d’un
costume dit islamique [4]
[couvertes entièrement des pieds à la tête en plein été !] contraire à
la neutralité du sport exigée par la Charte Olympique (règle 50). Pour
ces délégations les pays islamistes ont exigé la présence d’un gardien
mâle pour les athlètes féminines, et le refus de toute mixité Dans les
pays islamistes les femmes ne peuvent pratiquer que certains sports et
toujours cachées dans des salles. En Arabie Saoudite aucun sport n’est
autorisé aux femmes.
Le 25 juillet 2012 à Londres, le collectif « Justice pour les femmes » [5] a mené des actions pour dénoncer l’apartheid sexiste aux J.O. :
cérémonie d’ « enterrement fluvial » de la Charte Olympique jetée dans la Tamise puisque ses valeurs sont bafouées,
remise à chacun des membres du Mouvement Olympique de la brochure énonçant les 7 revendications du collectif [6]
Le Collectif lesbiennes-féministes-ba-ham était
présent à Londres ce jour-là pour relayer à travers ce combat la lutte
des femmes sous la loi islamique qui résistent et revendiquent les
droits universels. A l’aide de l’argent du pétrole, le régime islamiste
de Téhéran et les dirigeants corrompus des pays arabes autour du Golf
persique imposent le voile aux femmes jusque dans les institutions
sportives internationales. Ils universalisent ainsi leur idéologie
misogyne au mépris de l’universalisme des droits des femmes.
La présence de femmes voilées aux J.O. a
parfois été défendue avec l’argument suivant : « si elles ne participent
pas voilées, elles ne participeront pas du tout, donc c’est déjà ça ».
Comment réagissez-vous à ça ?
Cela fut aussi le discours de la ministre française
du sport, Valérie Fourneyron. Au lieu de réaffirmer les valeurs
universelles du sport, au lieu de soutenir la lutte d’émancipation des
femmes, elle a préféré verser dans le compassionnel, déclarant qu’ « Il
s’agit de permettre à certaines femmes et équipes féminines qui étaient
exclues de la pratique sportive de participer à la compétition » [7].
Or les femmes qui se battent au péril de leur vie pour se libérer, pour
s’émanciper, pour vivre dignement n’ont pas besoin de pitié mais de
respect.
Imposer aux femmes de revêtir un « costume sportif
islamiquement correct » pour concourir, c’est littéralement les
condamner à étouffer sous le patriarcat. Il faut savoir que nos amies
sportives iraniennes disent « Pour sentir comment nos corps sont meurtri
sous le voile lors des matches, mettez sur votre corps un drap et
courez 100m. »
Au lieu d’exclure des femmes du sport, il faut
exclure les délégation des pays qui pratiquent l’apartheid sexiste.
Comme cela avait été fait contre l’Afrique du sud.
Mais lorsqu’il s’agit des femmes, ce n’est pas
important de respecter la règle olympique de neutralité fixée pour tous
(tous = les hommes). Les femmes ne font pas partie de l’humanité des
hommes, alors ce n’est pas grave si des pays impose que « leurs » femmes
portent une tenue « islamique », signe politique, religieux et surtout
sexiste. Lorsque il s’agit des femmes, on ne va pas exiger de faire
respecter les règles de dignité, on accepte l’apartheid, et on se
contente de l’option qu’ils appellent « la moins pire ». Toujours on
nous mène vers le bas, vers le moins pire. Ils nous demandent d’accepter
le mal à la place du pire. Le pire c’est l’apartheid sexiste. C’est le
voile qui sexualise et visibilise cette apartheid sexiste.
Dans un monde gouverné par les valeurs patriarcales
(argent, compétition systématique, nationalisme...), on constate sans
étonnement que la dignité des plus de 3 milliard de femmes vaut moins
que les 16 milliard d’euro de bénéfices espérés par le Royaume-Uni et
les 11,3 milliard d’euros de budget des J.O. de 2012.
Avez-vous le sentiment d’une
certaine incompréhension de la part de certaines féministes en France
vis-à-vis de la question religieuse ?
En Europe, les mouvements de gauche en général ne
comprennent pas l’enjeu de la lutte contre le voile et contre les
extrémismes religieux. Si la tactique des islamistes pour propager leur
idéologie en Europe était d’interdire l’alcool, le tabac, le cinéma...
les hommes le verraient comme une attaque à leur liberté et feraient
bloc contre l’islamisme. Mais les islamistes ont comme priorité
d’imposer le voile aux femmes. Cela ne menace en rien les hommes et donc
la plupart d’entre eux ne réagissent pas et même les soutiennent. Si
les sociétés n’étaient pas si misogynes, jamais l’islamisme ne
pourraient s’imposer.
Les organisations féministes qui luttent depuis des
années contre les violences faites aux femmes n’ont jamais transigé avec
aucun extrémisme religieux. En France quelques groupes médiatiques qui
se disent féministes (la plupart sont du courant queer, idéologie qui
sous des apparences féministes porte des valeurs misogynes et
androcentrées) sont tombés dans le panneau des islamistes et se sont mis
à défendre le voile. [8]
Ce n’est pas possible d’être féministe sans critiquer
la misogynie de toutes les religions et sans lutter contre tous les
extrémistes religieux dont la véritable religion est le machisme. Celles
qui mettent leur croyances ou l’appartenance à une quelconque
communauté avant la lutte pour l’émancipation des femmes ne sont pas
féministe. Le « féminisme islamique » n’existe pas car on ne peut à la
fois être féministe et promouvoir la haine des femmes.
Il faut savoir que celles qui se disent féministes et
qui défendent le voile utilisent des techniques de répression dans les
milieux féministes. Si une féministe isolée se prononce contre le voile,
les pro-voile commencent par se victimiser en déclarant qu’elles se
sentent opprimée par un discours de critique du voile. Puis les
pro-voile attaquent en traitant la féministe de raciste, islamophobe et
en exigeant une inquisition déguisée en procès politique. Dans les
milieux d’extrême-gauche, la présence de « féministes » pro-voile est
telle que la plupart du temps ce n’est pas possible de s’exprimer contre
l’islamisme lors des rencontres politiques.
De nombreuses organisations qui se disent de gauches,
d’extrême gauche, anarchistes, pour les droits humains... font le jeu
des islamistes, soit par un soutien actif, soit par refus de critiquer
le voile et l’extrémisme religieux islamiste.
Certains groupes instrumentalisent le féminisme afin
d’interdire toute critique du voile et de l’islam. Ces groupes (Maman
toutes égales, Une école pour toutes, Féministes contre
l’islamophobie...) disent en gros « nous sommes des femmes qui avons
choisi librement de porter le voile, donc le voile n’opprime pas les
femmes ; si vous critiquez le voile, vous êtes contre les femmes
musulmanes, vous êtes antiféministes. ». Or faire librement un geste de
soumission n’est pas un geste de liberté mais de soumission.
D’autres groupes instrumentalisent les luttes contre
la xénophobie (Les Indigènes de la République, Les Indivisibles, Les
mots sont importants...), toujours dans le même but, avec cette fois le
chantage à la « discrimination des musulmans » : « critiquer les
extrémismes religieux ou le voile discrimine les musulmans, c’est du
racisme, de l’islamophobie... » « les féministes blanches sont racistes
de dénoncer le voile ». Il s’agit d’une instrumentalisation de
l’antiracisme à des fins antiféministes. Non le voile n’est pas
culturel, ni un moyen de lutter contre la xénophobie. Quelque soit la
raison invoquée, le voile a toujours été un moyen de sexualiser les
femmes, d’exiger qu’elles se cachent. Depuis 1979, les islamistes
luttent de toutes les manières (violences, manifestations, enseignement
religieux et la peur de l’ « au-delà », victimisation, plaintes devant
la Cour Européenne des Droits de l’Homme...) pour répandre le voile sur
le corps des femmes et ainsi propager leur idéologie de dictature
religieuse dans le monde.
Ces groupes sont soutenus par de pseudo intellectuels qui se font passer pour progressistes [9].
Il est déjà inquiétant de constater leur visibilité médiatique. Mais
c’est encore plus inquiétant de voir leurs textes diffusés dans des
groupes, qui se prétendent de « gauche » et « féministes », qui
utilisent leurs livres pour nous assommer avec des idéologies pro-voile
anti-femmes.
Les religions existent pour organiser la vie en
société de manière hiérarchique, et en premier lieu soumettre les femmes
aux hommes :
Tout d’abord une stricte hiérarchie entre les sexes,
hiérarchie sur laquelle se fondent toutes les autres hiérarchies :
Toutes les religions déclarent que les femmes seraient inférieures aux
hommes, qu’elles leur devraient obéissance, ils ont le droit de vie et
de mort sur elles. Les femmes sont déclarées impures, cause du péché
originel... [10]
Les prophètes ne sont que des hommes, ce qui montre bien qui crée les
religions ! L’unité de base de la société est la cellule familiale
patriarcale, dans laquelle les hommes imposent leur loi aux femmes. Les
femmes y subissent toutes sortent de violences (viol par le mari, viol
par inceste, violences physiques et psychologiques...). Elles y sont
contraintes de servir les hommes et leur famille, leur corps est utilisé
contre leur gré pour la procréation et la maternité.
Ensuite une hiérarchie religieuse : les dieux
dominent les hommes du clergé, qui eux dominent tous les hommes
croyants, qui eux-mêmes dominent tous les « mécréants » (mauvais
croyants, païens, croyants d’une autre religion, athées...), et tous
dominent toutes les femmes et en particulier « leurs » femmes qu’ils
obligent à se soumettre à leurs préceptes religieux patriarcaux (se
voiler, faire la prière...) ;
Enfin, une hiérarchie sociale entre les hommes : la
plupart du temps, les pouvoirs, quelque soient leur forme (féodalisme,
État royaliste, État républicain...), se revendiquent d’une légitimité
religieuse (« de droit divin ») ou cherche à s’associer au religieux
(subvention au culte...). Les religions profitent et renforcent les
inégalités sociales pour se propager. En effet, elles demandent aux
opprimé-e-s de ne pas se révolter et d’accepter leur sort en attendant
un hypothétique paradis dans « l’au-delà ». La religion est un outil
puissant pour soumettre les populations, et en premier lieu les femmes.
On
a récemment vu certains courant d’extrême gauche, voire libertaire, au
nom de la lutte contre l’islamophobie, défendre la « liberté » de porter
le voile. Cette prise de position considère que le féminisme laïque et
athée serait une position « néo-coloniale » occidentale, voire une
posture « bourgeoise ». Qu’en pensez-vous ?
Tout d’abord, porter le voile n’est pas une liberté
mais un geste millénaire de soumission des femmes aux hommes et à leurs
dieux misogynes. Cette manière d’essayer de dénigrer le féminisme,
révèle la lame de fond anti-féministe qui existe dans toutes les
sociétés.
L’anti-féminisme n’a rien d’étonnant dans les
discours des islamistes puisque leur idéologie mortifère est basée sur
la misogynie. Ce sont eux qui ont commencé à marteler que le féminisme
serait occidental pour empêcher les femmes de se libérer. L’émancipation
des femmes n’est ni occidentale, ni orientale, elle est
internationale !
Dans les milieux de gauche l’anti-féminisme est plus
diffus et déguisé. Ils ne disent jamais qu’ils sont contre le féminisme
en soi, mais « juste » contre un féminisme « trop » quelque chose : trop
féministe, trop radical, trop lesbien, trop non-mixte femmes, trop
abolitionniste contre le système prostitutionnel... et maintenant trop
universaliste, trop laïque, trop athée, trop contre le voile, trop
contre l’islamisme... Et bien trop c’est trop !
Nous, féministes universalistes, nous en avons assez
d’être systématiquement insultées dans notre combat pour l’émancipation
de toutes les femmes. Dans les années 70 la plupart des milieux de
gauche faisaient passer les féministes pour conservatrices et moralistes
lorsqu’elles luttaient contre le viol, la pédo-criminalité et la
pornographie. Aujourd’hui on nous fait passer pour raciste et
d’extrême-droite lorsque nous dénonçons le voile islamique et les
violences des islamistes contre les femmes !
Les groupes de gauche qui reprennent ce genre de
discours méprisants contre les féministes laïques universalistes sont
clairement anti-féministes et pro-islamistes. Selon eux certaines
femmes, qu’ils assignent uniquement d’après l’apparence physique au
genre nouveau de « femmes musulmanes », devraient porter
systématiquement un voile sans pouvoir jamais l’enlever, comme si elles
étaient nées avec. Méprisent-ils tant les femmes que ça, et les femmes
« musulmanes » en particulier, pour se taire et encourager
l’obscurantisme quand il s’agit de l’émancipation des femmes
« musulmanes » ? Pourquoi les mêmes qui luttent contre l’extrémisme
catholique, se mettent-ils à soutenir l’extrémisme musulman ? Savent-ils
si peu ce qu’est l’antiracisme pour penser qu’en défendant le voile
islamique ils s’achèteront une bonne conscience « antiraciste » ? Et
s’ils doivent piétiner au passage les luttes des femmes des sociétés
sous la loi musulmane, ils gardent leur bonne conscience puisque c’est
la culture des femmes d’être opprimées, voilées, enfermées, prostituées,
mariées de force, mutilées, lapidées...
Le Collectif lesbiennes-féministes-ba-ham dénonce
l’utilisation d’expressions du type "islamophobie-raciste" pour nous
faire taire et interdire tout critique de l’islam. Le mot "islamophobie"
a été utilisé dans un but de propagande islamiste en 1979 par Khomeyni [11]
pour condamner les luttes des Iraniennes contre le voile. Les
islamistes par les meurtres, violences, menaces, insultes... instaurent
la terreur et empêche toute liberté d’expression et de critique de
l’islam.
Les religions profitent et renforcent les inégalités sociales pour se
propager. Parler de "discrimination des musulmans" au lieu de dénoncer
les discriminations sociales et la xénophobie fait le jeu des
islamistes. De plus enfermer une personne dans l’étiquette "musulman"
sous prétexte de son origine sociale est une forme de discrimination.
Toutes les femmes, quelque soit leur origine sociale, ont le droit
d’être laïque, d’être athée, de se battre pour l’émancipation. Ce n’est
la culture d’aucune femme de subir des violences.
Pour conclure, les accusations de « néo-coloniale », « occidentale »,
« bourgeoise » ne sont destinées qu’à culpabiliser les féministes et
les personnes de gauche pour tenter de les empêcher de lutter
solidairement avec celles et ceux qui subissent les extrémismes
religieux. Et pour ceux qui clament, sans savoir, que la laïcité serait
spécifiquement occidentale, voici des pays qui ont inscrit la laïcité
dans leur constitution : Turquie, Japon, Mexique, Uruguay, Éthiopie,
Bolivie, Portugal, Brésil, Norvège, France...
Être féministe, laïque, athée n’est donc pas, contrairement à
ce que certains croient, le monopole idéologique des femmes
occidentales …
Cette croyance et prétention révèle un certain centrisme et mépris.
Dire que la pensée appartient à une zone géographique, c’est ignorer
l’histoire de la pensée et nier à l’humanité sa réflexion et son libre
arbitre. Omar Khaim le poète-mathématicien et philosophe iranien il y a
déjà mille ans composait des poésies dans lesquelles il chantait son
athéisme.
Oui, en Orient aussi les femmes sont et peuvent être athées, féministes et lutter pour la laïcité. En Iran en 1830, Ghoratol Eien enlève son voile en public et va de ville en ville pour défendre son action en tant qu’acte politique. Non, la lutte pour s’émanciper du patriarcat, dont les religions, n’est absolument pas réservée à l’Occident.
Oui, en Orient aussi les femmes sont et peuvent être athées, féministes et lutter pour la laïcité. En Iran en 1830, Ghoratol Eien enlève son voile en public et va de ville en ville pour défendre son action en tant qu’acte politique. Non, la lutte pour s’émanciper du patriarcat, dont les religions, n’est absolument pas réservée à l’Occident.
Est-ce qu’en Occident tous les individu-es sont pour la liberté des
êtres humains ? Pour l’émancipation des femmes ? Pour la laïcité ? Aussi
bien en Occident qu’ailleurs, il n’y a pas de beaucoup de monde qui
défende les valeurs de liberté, de solidarité et l’émancipation des
femmes.
Que veux dire « occidental » ? L’Occident est grand. Entre les pays d’Occident il y a de très grandes disparités au niveau des droits des femmes, des droits sociaux, de la situation économique. Avoir une démarche politique constructive, c’est refuser les analyses simplistes et avoir le courage de confronter les contradictions, se renseigner par soi-même, consulter l’histoire... Si on le fait, alors on se rend compte qu’il n’existe pas UNE religion, culture, économie, pensée « occidentale ». L’Occident ne peut être vu comme un mono-bloc ou tout serait uniforme.
Que veux dire « occidental » ? L’Occident est grand. Entre les pays d’Occident il y a de très grandes disparités au niveau des droits des femmes, des droits sociaux, de la situation économique. Avoir une démarche politique constructive, c’est refuser les analyses simplistes et avoir le courage de confronter les contradictions, se renseigner par soi-même, consulter l’histoire... Si on le fait, alors on se rend compte qu’il n’existe pas UNE religion, culture, économie, pensée « occidentale ». L’Occident ne peut être vu comme un mono-bloc ou tout serait uniforme.
Le régime islamiste d’Iran et les défenseurs du relativisme culturel
disent que les droits humains, l’athéisme, le féminisme, l’homosexualité
sont des valeurs occidentales. Dans les pays sous la loi islamique,
c’est justement en se basant sur des croyances et prétention identiques
qu’ils exécutent les homosexuel-les. Car, l’homosexualité, selon eux,
serait une « maladie des occidentaux » !
Le 5 août 1990, au Caire, les pays membres de l’Organisation de la
Conférence islamique ont adopté un texte qu’ils ont baptisé "Déclaration
des Droits de l’Homme en Islam". la majorité des articles ont une
vision totalement rétrograde de la dignité et de la liberté des êtres
humains [12].
Quant aux articles qui laissent envisager une égalité entre femmes et
hommes, ils ne sont évidemment absolument pas appliqués dans les États
qui se disent islamiques. Cette déclaration islamique des droits humains
n’est qu’une mascarade médiatique destinée à marquer le refus de tout
universalisme des droits.
Toutes les femmes, quelque soit le lieu où elles vivent, ont le droit
à la dignité. C’est-à-dire ne pas subir de violence (psychologique,
physique, sexuelle) ; avoir le droit et les moyens de se soigner, se
loger, manger, apprendre ... Ces revendications doivent être
universelles et non pas restreintes à certaines zones géographiques où à
certains groupes de personnes.
Vous revendiquez-vous donc d’un féminisme universaliste ou bien relatif aux cultures locales ?
Nous pensons que toutes les femmes ont le droit de vivre sans
violence, dans la dignité, le respect et d’accéder à l’autonomie pour
leurs choix de vie. Sachant qu’actuellement toutes les cultures sont
patriarcales, faire primer la culture avant l’universalisme du droit des
femmes ne peut qu’aller à l’encontre de l’émancipation des femmes. Seul
un féminisme universaliste peut lutter pour l’émancipation de toutes
les femmes.
Le féminisme est un mouvement politique, qui a une définition et un
objectif, l’émancipation de toutes les femmes. Ce n’est pas parce qu’une
personne est une femme et qu’elle se proclame féministe, que ce qu’elle
dit et fait est forcément féministe. Si quelqu’un dit « je veux fonder
un Etat anarchiste » ou « je suis anarchiste capitaliste » ou « j’aime
être torturé », personne ne le prendra au sérieux. Alors, si une femme
porte le voile et qu’elle dit « j’aime porter le voile, je suis libre,
je suis féministe islamique » ou « je m’épanouis dans la pornographie,
je suis féministe pro-prostitution », pourquoi est-ce que certains les
prennent au sérieux et leur offrent un espace médiatique ? Le fait de
penser que chacun-e peut donner sa définition, même la plus aliénante,
du féminisme, montre à quel point le féminisme est méprisé et n’est pas
considéré comme un mouvement politique.
Aujourd’hui le féminisme est attaqué par deux mouvements patriarcaux
qui ont la particularité de s’infiltrer jusque dans les milieux
progressistes grâce à un discours qui relativise le féminisme et qui
fonctionne en se victimisant et en culpabilisant :
Le courant queer [13],
issu du courant post-moderne, proclame que le féminisme n’a pas de
définition, que tout dépend du vécu et ressenti de chacune. Avec ces
discours, un signe d’oppression (les tenues qui sexualisent le corps des
femmes, le voile...) peut devenir un signe de libération « à partir du
moment où c’est moi qui l’ai choisi ». Depuis les années 1990, le
courant queer fait du lobbying pour les industries sexistes
(prostitution, pornographie, strip-tease...). Le courant queer muselle
toute critique féministe en se victimisant « nous aussi nous sommes
féministes, qui êtes vous pour dire ce qui est féministe et ce qui ne
l’est pas ? », « les féministes abolitionnistes sont putophobes, elles
nous oppriment ».
Le courant pro-voile, issu du courant islamiste, proclame que le
voile est bon pour les femmes musulmanes. Il attaque les féministes
laïques en les traitant de « occidentales, racistes, islamophobes... »
Il impose à la place un « féminisme islamique ». Actuellement le courant
queer, soutient le courant pro-voile. Soutient totalement aveugle
puisque jamais les pro-voile ne soutiendront les revendications des
queers.
L’utilisation du relativisme culturel contre les droits des femmes
n’est pas spécifique aux islamistes. Le même argument ressort pour
empêcher de lutter contre les mutilations sexuelles féminines, le
mariage forcé, la polygamie... En France pendant l’affaire DSK, on a
beaucoup entendu que des comportements qui relèvent du harcèlement
sexuel et du viol, « draguer les femmes », « courir les jupons »,
« avoir une sexualité active de mâle dominant », sont dans la culture de
la galanterie française !
Le mot « féministe » ne fait pas nécessairement consensus non plus, certaines personnes lui préférant le terme « anti-sexiste » (par exemple, pour trouver une analogie, on peut être « antiraciste » sans pour autant être « noiriste »). Comment vous situez-vous par rapport à ça ?
Le mot « féministe » ne fait pas nécessairement consensus non plus, certaines personnes lui préférant le terme « anti-sexiste » (par exemple, pour trouver une analogie, on peut être « antiraciste » sans pour autant être « noiriste »). Comment vous situez-vous par rapport à ça ?
Ici l’analogie entre sexisme et racisme est fausse car les « races » n’existent pas alors que les sexes oui [14].
Antisexiste est un mot large pour dire « contre les discriminations
sexistes » que cela touche les hommes ou les femmes. Or nous vivons dans
une société patriarcale où globalement ce sont les hommes qui
détiennent les pouvoirs décisionnels, économiques, juridiques et qui
exercent des violences sexuelles, physiques et morales contre les
femmes. La plupart du temps ce qui est appelé « sexisme » relève en
réalité de la misogynie, idéologie de mépris et de haine des femmes.
Remplacer systématiquement le mot « féministe » par « anti-sexiste »
peut avoir des effets pervers. Depuis les années 1980, le mouvement
masculiniste [15]
se développe et a concrètement pour but de détruire les avancées
juridiques du mouvement féministe. Certains masculinistes avancent
masqués, se déclarant officiellement « contre tous les sexismes », pour
obtenir des temps de paroles dans les forums organisés par l’État pour
l’égalité homme-femme [16].
Dans les milieux de gauche et dans la société en général, on observe que beaucoup de femmes des jeunes générations disent qu’elles ne sont pas féministes mais antisexistes. A toutes celles qui ont honte de se dire féministes, nous rappelons que c’est grâce aux luttes des féministes depuis des siècles, qu’elles ont accès à un compte en banque personnel, à l’avortement, accès aux études.
Dans les milieux de gauche et dans la société en général, on observe que beaucoup de femmes des jeunes générations disent qu’elles ne sont pas féministes mais antisexistes. A toutes celles qui ont honte de se dire féministes, nous rappelons que c’est grâce aux luttes des féministes depuis des siècles, qu’elles ont accès à un compte en banque personnel, à l’avortement, accès aux études.
Devant le déferlement d’attaques contre les musulmans de
France, ou les musulmans français, au nom de la lutte pour la laïcité,
comment vous positionnez-vous ?
La droite et l’extrême droite, animés par leur xénophobie, sèment
sciemment l’amalgame entre les personnes supposées « musulmanes », les
migrants, et les habitants de quartiers pauvres, justement pour ne pas
s’attaquer aux islamistes. La droite et l’extrême droite, soutenus par
des lobbys extrémistes chrétiens, ne dénoncent pas les extrémismes
religieux puisqu’ils sont pour le soutien aux religions. Le Conseil
Français du Culte Musulman (initié sous le gouvernement Jospin !) a été
créé en 2003 par le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy [17].
Grâce à l’argent public, le CFCM fait la promotion de l’Islam et son
site web fait des liens vers des sites clairement contre la laïcité et
communautaristes.
L’extrême droite en France a toujours été contre la laïcité. Elle
contient des courants extrémistes chrétiens qui attaquent sans cessent
la laïcité : prière dans les hôpitaux lors de leurs brutales actions
contre l’avortement, plaintes en justice pour blasphème, pressions pour
conserver le concordat en Alsace-Lorraine où la loi de 1905 n’est
toujours pas appliquée...
Ce n’est pas l’extrême droite qui défendra la laïcité. Tout comme ce
ne sont pas les islamistes qui lutteront contre la xénophobie et le
capitalisme. Il faut savoir qu’au plan international, le Front National,
les islamistes et le Vatican avancent main dans la main [18].
L’extrême droite et l’islamisme sont deux idéologies patriarcales qui
ont pour premier objectif de contrôler le corps des femmes : voilement
des femmes, contre l’avortement, politique nataliste, promotion de la
prostitution, retour des femmes au foyer, contre le divorce, contre
l’homosexualité...
Dans ce registre, on voit des organisations clairement communautaristes et pro-religion bénéficier de quelques soutiens à l’extrême gauche. Comment expliquez-vous cette alliance pour le moins étrange alors que ces mouvements tentent sans cesse de diviser les populations selon leur couleur de peau ? [19]
Dans ce registre, on voit des organisations clairement communautaristes et pro-religion bénéficier de quelques soutiens à l’extrême gauche. Comment expliquez-vous cette alliance pour le moins étrange alors que ces mouvements tentent sans cesse de diviser les populations selon leur couleur de peau ? [19]
Le soutien actif de certain groupes d’extrême gauche aux islamistes
relève de la lâcheté et de l’ignorance politique. Ce soutien aux
islamistes méprise les millions de femmes et d’hommes qui cherchent à se
libérer du poids de la religion, de l’obscurantisme, de la violence,
des tyrans religieux.
Dans ces conditions, est-il encore possible de s’affirmer
féministe, laïque, sans être accusé de faire le jeu de la droite et de
l’extrême droite ? Comment faut-il s’y prendre selon vous ?
C’est désespérant qu’aujourd’hui les seuls qu’on entend dans les
média « défendre la laïcité » soit le Front National. Or le FN est un
parti réactionnaire qui soutien les extrémistes chrétiens. Le FN et le
régime islamiste d’Iran se soutiennent mutuellement. En tant que
féministes et laïques, nous défendons la laïcité et nous condamnons les
violences contre les femmes, la xénophobie et les discriminations
sociales.
Votre collectif est non-mixte. La mixité et la non-mixité
font aussi parfois débat en France, y compris chez les anarchistes.
Comment justifiez-vous votre non-mixité ?
La non-mixité féministe est une non-mixité choisie dans un but
émancipateur. Cela n’a rien à voir avec la non-mixité imposée par le
patriarcat dans la cuisine, dans les métiers féminisés, dans les pays
qui pratiquent officiellement l’apartheid sexiste...
La non-mixité du Collectif lesbiennes-féministes-ba-ham est un choix politique mais aussi une nécessité politique. Il est avant tout nécessaire de pouvoir se retrouver entre femmes féministes pour définir une politique féministe et des stratégies de lutte contre le patriarcat. Ensuite, il est important que les hommes de gauche soutiennent sincèrement les luttes féministes.
CLFBH peut recevoir ponctuellement le soutien matériel et politique d’hommes, ainsi que mener des actions avec des groupes mixtes. Mais le collectif restera toujours non-mixte afin de conserver son autonomie de pensée et d’action.
La non-mixité du Collectif lesbiennes-féministes-ba-ham est un choix politique mais aussi une nécessité politique. Il est avant tout nécessaire de pouvoir se retrouver entre femmes féministes pour définir une politique féministe et des stratégies de lutte contre le patriarcat. Ensuite, il est important que les hommes de gauche soutiennent sincèrement les luttes féministes.
CLFBH peut recevoir ponctuellement le soutien matériel et politique d’hommes, ainsi que mener des actions avec des groupes mixtes. Mais le collectif restera toujours non-mixte afin de conserver son autonomie de pensée et d’action.
Seuls les espaces non-mixtes féministes permettent aux femmes de
prendre conscience de leur oppression, de prendre la parole sans
crainte, de dénoncer sans se censurer, de prendre confiance en elles,
d’apprendre à se connaître, de découvrir la force et la solidarité des
femmes, d’imaginer un monde sans misogynie, de créer d’autres rapports
sociaux que ceux imposés par le patriarcat, d’élaborer des réflexions
féministes...
La non-mixité entre femmes n’est absolument pas comparable aux
non-mixités revendiquées par les mouvements communautaristes puisque les
femmes n’ont jamais eu de communauté, de nation, de culture communes.
Ce que nous créons dans les espaces féministes de femmes c’est la
solidarité entre femmes qui n’existe nulle part dans la société. Tandis
que les hommes, quelque soit leur milieu social, sont systématiquement
solidaires entre eux lorsqu’il s’agit de réprimer les femmes. C’est la
raison pour laquelle les espaces non-mixtes féministes sont absolument
nécessaires à la vitalité de tout mouvement féministe.
Participez-vous aux Marches de nuit féministes et non mixtes ? Que pensez-vous de cette initiative pour se réapproprier l’espace public globalement dominé par les hommes ?
Participez-vous aux Marches de nuit féministes et non mixtes ? Que pensez-vous de cette initiative pour se réapproprier l’espace public globalement dominé par les hommes ?
Ces dernières années, la plupart des groupes qui organisent des
marches de nuit « féministes non-mixtes » en France ne sont pas clairs
par rapport à la question du voile. Certaines marches de nuit
soutiennent officiellement le voile et même la burqa [20]. La plupart des autres groupes refusent de prendre position [21] et impose ainsi le silence sur le sujet.
Pendant qu’ici il y a une lâcheté à ne pas dénoncer le voile, dans
les pays sous la loi musulmanes, les femmes manifestent au péril de leur
vie pour refuser le voile. Le 6 octobre 2012 plusieurs centaines de
femmes ont bravé les interdits et manifesté contre les agissements de la
police islamique des mœurs de Tombouctou [22].
Au Nord Mali les femmes luttent courageusement contre les islamistes
qui veulent leur imposer le voile et la charia. Le 7 juin 2012 à Kidal
dans le Nord du Mali, les femmes qui manifestaient contre l’instauration
de la charia se sont défendu des islamistes qui les agressaient en leur
jetant des pierres, et elles les ont mis en fuite ! [23]
Quels sont vos projets ?
Quels sont vos projets ?
Faire connaître CLFBH et les idées que nous défendons : Être
présentes dans les événements politiques et dans l’espace public. Éditer
de nouveaux textes, affiches... Faire connaître les luttes des femmes
contre les extrémismes religieux et le patriarcat en général.
Comment peut-on vous contacter ?
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Vous pouvez lire nos communiqués, télécharger nos brochures,
visualiser nos affiches « féministes athées infernales » sur notre site
web https://lesbiennesfeministesbaham.wordpress.com/
. Nous écrire à clfbh@riseup.net. Nous rencontrer dans les festivals,
rencontres et manifestations ou vous pourrez nous soutenir par votre
présence et aussi en achetant diverses affiches et brochures féministes à
nos tables de presses. Diffusez nos textes et affiches autour de vous.
Nous recherchons des personnes qui pourraient imprimer gratuitement nos
brochures.
Notes
[1] Phrase prononcée en 2008, lors d’un débat à l’université de Columbia aux Etats-Unis.
[2] Sur ce sujet, nous vous conseillons, si ce n’est pas déjà fait, la lecture de Persepolis, de Marjan
[3] Pour soutenir juridiquement les femmes dans leur demande d’asile, il existe différents réseaux :
Double violence http://doubleviolence.free.fr/, regroupement d’associations et collectifs qui luttent contre les violences faites aux femmes et pour les droits des migrant/e/s et demandeur/se/s d’asile.
Le RAJFIRE, Réseau pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées http://rajfire.free.fr/ 0144755127
La LFID Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie 01 40 24 17 90 _ lfid2@wanadoo.fr
L’ARDHIS (Association pour la Reconnaissance des Droits des personnes Homosexuelles et transsexuelles à l’Immigration et au Séjour) http://www.ardhis.org 06 19 64 03 91
Double violence http://doubleviolence.free.fr/, regroupement d’associations et collectifs qui luttent contre les violences faites aux femmes et pour les droits des migrant/e/s et demandeur/se/s d’asile.
Le RAJFIRE, Réseau pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées http://rajfire.free.fr/ 0144755127
La LFID Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie 01 40 24 17 90 _ lfid2@wanadoo.fr
L’ARDHIS (Association pour la Reconnaissance des Droits des personnes Homosexuelles et transsexuelles à l’Immigration et au Séjour) http://www.ardhis.org 06 19 64 03 91
[4] Nous
dénonçons aussi le dénudement du corps des femmes, le cas le plus
flagrant étant le beach-volley avec des joueuses en bikini. Par
contraste à Londres leur match était arbitré par une Egyptienne en tenue
« islamiquement » correcte.
[5] cf. site web de la Ligue du Droit International des Femmes (LDIF) http://www.ldif.asso.fr/?theme=sport et le livre Femmes voilées aux Jeux Olympiques, de Annie Sugier (édition Jourdan, 2012)
[7] Dans
une lettre de réponse à la LDIF avant l’élection de François Hollande,
Valérie Fourneyron tenait un discours totalement contraire et bien plus
féministe, cf. http://www.ldif.asso.fr/?theme=sport&n=358
[8] Mais
ces compromis avec les islamistes sont beaucoup plus le fait de groupes
de gauches. Il faut savoir qu’une partie de la Gauche Révolutionnaire
s’est engagée dès 1994 au côté des islamistes pour défendre le voile.
Les Jeunes Contre le Racisme en Europe, dont la branche française a été
crée en 1993 par les Jeunesses Communistes Révolutionnaires (JCR) se
sont engagés en 1994 dans la défense d’élèves portant le foulard
islamique à Mantes-la-Jolie et en 2003 dans le collectif pro-voile « Une
école pour toutes ». (source : Le sabre et le coran, Tariq Ramadan et
les Frères musulmans à la conquête de l’Europe, Paul Landau, éd du
Rocher, p,121)
La Gauche Révolutionnaire (GR) a été créé en 1992 à la suite de l’exclusion des JCR de leur organisme père la Ligue Communiste Révolutionnaire en raison de leur soutien aux islamistes. GR intègre le NPA de 2009 à 2012
La Gauche Révolutionnaire (GR) a été créé en 1992 à la suite de l’exclusion des JCR de leur organisme père la Ligue Communiste Révolutionnaire en raison de leur soutien aux islamistes. GR intègre le NPA de 2009 à 2012
[9] Christine Delphy, Pierre Tevanian, Tariq Ramadan qui soutient les Frères musulmans : http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2005/01/31/281-tariq-ramadan-et-les-freres-musulmans
[10] Misogynie dans les textes religieux : http://atheisme.org/femmes.html et http://atheisme.free.fr/Themes/Femme.htm ; Réseau international de solidarité Femmes sous la loi musulmane http://www.wluml.org
[11] Certes,
Khomeyni n’a pas inventé ce mot. Mais il s’en est servi, et le régime
iranien continue d’utiliser ce mot et ce concept.(ndlr)
[12] extraits
de la "Déclaration des Droits de l’Homme en Islam" : (préambule) « ...
Réaffirmant le rôle civilisateur et historique de la Communauté
islamique (oummah), la meilleure communauté que Dieu ait créée ... »_
Art.1- « Tous les êtres humains forment une famille dont les membres
sont unis par leur soumission à Dieu, et par le fait qu’ils descendent
d’Adam. ... » Art.5- « La famille est l’élément de base dans la
construction de la société ;le mariage est le fondement de sa
constitution. ... » Art. 10 - « L’Islam est la religion naturelle de
l’homme. Il n’est pas permis de (...) le convertir à une autre religion
ou à l’athéisme. » Art.17- « Tout individu a le droit de vivre dans un
environnement sans vices et fléaux moraux ... » Art.22- « … Il est
interdit (...) de s’attaquer aux choses sacrées et à la dignité des
Prophètes.... » Art.24- Tous les droits et libertés énoncés dans ce
document sont subordonnés aux dispositions de la Loi islamique.
[13] cf. les articles de Sheila Jeffreys La théorie "queer" et la violence contre les femmes http://sisyphe.org/spip.php?article1051 et son livre Débander la théorie queer http://sisyphe.org/spip.php?article1050
[14] L’histoire
humaine est faite de migrations géographiques et par conséquent de
brassages génétiques. A tel point qu’on a autant de chance de trouver un
donneur compatible pour une greffe à des milliers de kilomètres qu’à
proximité. Les différences anatomiques que l’on perçoit entre un
individu-e-s ne sont que l’expression plus ou moins forte de gènes
communs. (cf. http://www.hominides.com/html/dossiers/race.php).
Les sexes ont une réalité biologique lié au mode de reproduction de
l’espèce humaine. D’ailleurs, la différenciation entre femmes et hommes
du point de vue des organes génitaux n’est pas absolue, il y a par
exemple des personnes intersexes qui naissent avec une indifférenciation
sexuelle.
[15] Les
masculinistes fondent des lobbys auprès des États et tribunaux pour les
« droits des pères », « des hommes divorcés »... cf. http://oooutilsfeministes.wordpress.com/2012/01/22/la-percee-de-la-mouvance-masculiniste-en-occident-helene-palma-2/ pour connaître leurs stratégies et apprendre à les déjouer
[16] C’est le cas du « Groupe d’étude sur les sexismes »
[17] cf. brochure Sarkozy : La république, les religions, l’espérance
http://oooutilsfeministes.wordpress.com/2011/07/04/le-sarkozy-sans-peine-vol-1-la-republique-les-religions-lesperance/
http://oooutilsfeministes.wordpress.com/2011/07/04/le-sarkozy-sans-peine-vol-1-la-republique-les-religions-lesperance/
[18] ean-Marie
Le Pen et Ahmadinejad se soutiennent régulièrement politiquement. Le
Vatican et les pays islamistes forme un lobby à l’ONU pour la
régularisation de la prostitution et contre l’avortement...
[19] C’est
le cas des Indigènes de la République, dont la porte-parole, Houria
Bouteldja déclarait en 2006 « N’importe quel Blanc, le plus antiraciste
des antiracistes, le moins paternaliste des paternalistes, le plus sympa
des sympas, devra subir comme les autres. Parce que, lorsqu’il n’y a
plus de politique, il n’y a plus de détail, il n’y a plus que la haine.
Et qui paiera pour tous ? Ce sera n’importe lequel, n’importe laquelle
d’entre vous. C’est pour cela que c’est grave et que c’est dangereux ;
si vous voulez sauver vos peaux, c’est maintenant. Les Indigènes de la
République, c’est un projet pour vous ; cette société que vous aimez
tant, sauvez-là… maintenant ! Bientôt il sera trop tard : les Blancs ne
pourront plus entrer dans un quartier comme c’est déjà le cas des
organisations de gauche. Ils devront faire leurs preuves et seront
toujours suspects de paternalisme. Aujourd’hui, il y a encore des gens
comme nous qui vous parlons encore. Mais demain, il n’est pas dit que la
génération qui suit acceptera la présence des Blancs. »
[20] extraits
de tracts d’appel à des marches de nuit : Rennes 5 octobre 2012 « Parce
que tu ne veux plus avoir à te justifier parce que tu portes un voile »
_ Lille 29 mai 2010 « Nous sommes (...) avec un voile, une casquette ou
un chapeau… » _ Paris 11 juin 2011 « Brisons l’isolement en reprenant
ensemble la rue, nous qu’on tente de classer : voilées/non voilées
(...) » _ Paris 12 mai 2012 « Arsenal législatif contre les femmes
voilées à l’école ou au travail » _ Lyon 26 novembre 2011 « En jupe, en
jean ou en burqa, mon corps n’est qu’à moi ! »
[21] Paris
27 novembre 2010 et Bordeaux 29 septembre 2012 « Nous sommes contre la
stigmatisation et l’exclusion des femmes voilées, et soutenons celles
qui refusent le voile imposé. »
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