La reproduction humaine
constitue un sujet central qui cristallise toutes les idéologies, au
niveau planétaire : la survie de l’espèce est en jeu. Le livre d’Alexis
Escudero (1), dont on rendra compte ici, a animé un débat sur les
nouvelles technologies proposées au monde riche et développé pour
favoriser cette reproduction.
La Reproduction artificielle de l’humain présente
pour l’essentiel une réflexion sur un thème devenu d’actualité – dont le
titre donne l’énoncé – concernant l’avenir des sociétés modernes et
donc nous-mêmes. L’auteur y dénonce, de manière souvent sarcastique, à
la fois les manipulations génétiques, le pouvoir des expert-e-s,
l’artificialisation du vivant, la médicalisation et la commercialisation
de tous les aspects de la vie, l’atomisation des personnes dans le
capitalisme mondialisé… et leurs conséquences, tant sur la liberté et la
responsabilité individuelles que sur le maintien de l’exploitation
capitaliste et de la domination patriarcale. La plupart des reproches ou
attaques à son encontre portent sur ses formules provocatrices (2) –
peu nombreuses mais assez frappantes par leur humour grinçant pour avoir
focalisé l’attention sur elles – et sur sa personnalité (Escudero étant
jugé élitiste ou prétentieux) ou sur sa proximité avec le groupe PMO
(critiqué pour son obsession anti-industrielle).
Le mieux, c’est de s’en remettre aux technoscientifiques ?
Escudero décrit le processus qui mènera, selon lui, à
une généralisation forcée de la procréation médicalement assistée, ou
PMA, si rien n’est fait pour l’empêcher. Le « mode de vie délétère
propagé aux quatre coins du monde par le capitalisme industriel :
obésité, stress, tabagisme et manque d’activité physique », et, surtout,
la pollution de notre environnement quotidien font que la production de
spermatozoïdes est actuellement en chute libre en Europe et en Amérique
du Nord. Face à ces ravages, démontre-t-il (sur un ton un peu donneur
de leçons, mais selon un procédé efficace), il y a deux façons de se
comporter : « On peut réclamer la PMA et militer en faveur de la
reproduction artificielle de l’humain ou se battre contre l’industrie
qui stérilise la population. » Lui choisit la seconde option,
assène-t-il, car il est « radical ». Il brosse le tableau de ce qui est
devenu un gigantesque baby business (3). Des personnes pauvres vivant
dans des pays riches, mais bien plus souvent dans des pays pauvres,
vendent leurs ovules ou leur sperme à des organismes qui les
sélectionnent en fonction de certains critères (origine sociale,
caractéristiques physiques, résultats aux tests de QI, etc.), afin de
favoriser les chances de réussite sociale des futur-e-s enfants
(intelligence, beauté, santé…). Cette matière est traitée dans des
centres (installés dans des Etats comme l’Espagne, où la législation le
favorise) pratiquant l’insémination artificielle, la fécondation in
vitro, ou encore l’injection directe du spermatozoïde dans le
cytoplasme. Parallèlement se développe la GPA, ou gestation pour autrui,
de par le monde – notamment en Inde – car « la location de matériel
reproductif humain séduit particulièrement des couples aisés des pays
occidentaux ». On en est vite arrivé à la sélection du meilleur embryon à
implanter dans l’utérus de la future mère ou mère porteuse : « Aux
Etats-Unis et dans les pays où c’est autorisé, de plus en plus de
couples parfaitement fertiles – et riches – choisissent désormais la
fécondation in vitro dans le seul et unique but de recourir au DPI
[diagnostic pré-implantatoire] et de garantir ainsi à leur descendance
le meilleur potentiel génétique. » A partir de là, dixit Escudero, c’est
la porte ouverte au transhumanisme, courant selon lequel l’humanité
« doit être dépassée, transformée, améliorée » grâce aux outils fournis
par les nanotechnologies, les biotechnologies, l’informatique et les
sciences cognitives : « Implants bioniques – bio-technologiques –,
intelligence artificielle et, bien sûr, amélioration génétique des
embryons. » Et cela débouche aussi sur l’eugénisme qui, s’il s’est
épanoui au début du xxe siècle au sein des démocraties libérales (4), a
été utilisé par l’Allemagne nazie pour tenter de créer une « race
supérieure ». Cette liberté consumériste de choisir son enfant « entre
des modèles présélectionnés, standardisés et améliorés par de grands
groupes industriels – publics, semi-publics ou privés, peu importe » –
est dangereuse, souligne Escudero : « La sélection s’opérera selon deux
types de critères. Le premier sera l’adéquation aux normes sociales,
économiques et esthétiques du capitalisme et de l’industrie du
divertissement. Ne seront retenus que les embryons garantissant des
produits sains, standards, fonctionnels, et exploitables sur le marché
du travail. Ensuite les futurs parents exerceront toute leur liberté de
consommateurs. La distinction portera sur la couleur des yeux, des
cheveux, la forme du visage. Elle suivra les modes et tendances du
moment. » C’est là que l’auteur commet une grossière erreur
d’appréciation, en citant (p. 131) un extrait de Réflexions sur un
tabou : l’infanticide pour ranger ses auteures dans les « prétendues
féministes » et « consommatrices extrémistes ». Il a visiblement mal
saisi la revendication des femmes dans les années 1970 (bien qu’il la
mette en avant ailleurs) concernant la libre disposition de leur corps :
« Un enfant si je veux quand je veux », cela signifie que l’on doit
avoir le droit non de prendre ou de jeter un enfant, mais de pouvoir
choisir d’en avoir un ou non à tel ou tel moment de sa vie (quand ce
n’est pas un problème, une galère ou une catastrophe, mais un
« projet », dit l’extrait en question). Escudero ne s’intéresse pas au
désir d’un enfant biologique à tout prix exprimé aujourd’hui ; ce désir
nous interroge quant à nous fortement : pareille revendication à la fois
d’une filiation génétique et d’un enfant considéré comme un droit – qui
incite à recourir à des techniques très lourdes et coûteuses, même si
elles sont désagréables et échouent dans près de 85 % des cas (22 401
naissances pour 139 344 tentatives en 2010) – constitue à nos yeux une
bien étrange évolution du concept de maîtrise de la maternité (5). Par
ailleurs, l’importance qu’Escudero donne à la baisse de qualité du
sperme nous semble (à ce jour) à relativiser, car la (dé)natalité dépend
de multiples facteurs (comme le désir d’enfant, mais aussi les
politiques étatiques…), et le taux de natalité français ou anglais vient
actuellement contredire celui de l’Italie ou de l’Allemagne. Quoi qu’il
en soit, pour nous, il n’y a évidemment pas plus lieu de s’en remettre
aveuglément au pouvoir de la science et de la médecine (6) qu’à celui
des technocrates qui nous gouvernent afin de servir au mieux leurs
intérêts de classe. Et ce refus de les laisser décider de nos vies, et
de celle de la personne humaine en général, en développant un commerce
lucratif qui tendrait à l’uniformisation biologique de l’espèce ne
signifie pas pour autant le rejet de tout progrès ou le désir d’un
retour en arrière vers quelque état naturel idyllique (de même qu’être
antinucléaire n’implique en rien de vouloir revenir à la bougie).
La PMA, c’est le moyen d’atteindre l’égalité ?
Mais c’est précisément la critique de fond portée par
Escudero à la PMA qui lui vaut la polémique en cours : il la refuse en
tant que telle – au nom des dangers qu’elle représente pour la
communauté humaine dans son ensemble – « et non, assure-t-il, pour son
extension aux homosexuels »… à l’heure où une partie de la communauté
homo revendique l’accès à celle-ci. Mauvais timing : l’alerte qu’il
lance est de ce fait reçue par les pro-PMA pour tous et toutes comme une
charge contre leur revendication – d’où l’étiquetage « homophobe » ou
« réactionnaire » d’Escudero, même si rien dans son texte ne permet d’en
arriver à une telle conclusion. A la vérité, s’insurger contre les
pratiques de sélection et de marchandisation des bébés ne relève ni de
l’homophobie ni d’un antiféminisme ainsi que l’affirment d’aucun-e-s ;
en revanche, énoncer les méfaits de la PMA incite bien sûr davantage à
désirer voir une limitation du recours à celle-ci que son extension à
tous les êtres humains. « Aujourd’hui, rappelle Escudero, la PMA n’est
ni ouverte ni remboursée à l’ensemble des couples hétérosexuels, mais
uniquement à ceux dont l’un des membres souffre d’infertilité
médicalement diagnostiquée. » L’accorder « aux couples infertiles de
lesbiennes fertiles » constituerait donc, selon lui, un élargissement de
son champ rendant possible sa généralisation à tous les couples,
fertiles ou non, et même aux personnes seules. D’autant que, « en
présentant la PMA, et plus largement le recours aux biotechnologies de
la procréation comme la condition sine qua non de l’égalité entre homos
et hétéros, les associations LGBT, et derrière elles l’ensemble de la
gauche libérale, interdisent, par un chantage à la discrimination, toute
critique de la reproduction artificielle de l’humain ». Pour notre
part, si nous affirmons qu’en termes de droits les homos doivent bien
sûr avoir les mêmes que les hétéros, nous ne militons pas seulement pour
l’obtention de droits dans la société existante : nous voulons un
changement radical de société par l’abolition des rapports
d’exploitation et de domination. Aussi avons-nous quelque difficulté à
considérer la généralisation du mariage (institution bourgeoise basée
sur l’appropriation des femmes et la défense de la propriété privée) ou
de la PMA (moyen susceptible de permettre une sélection des êtres
humains et s’inscrivant dans le cadre de rapports marchands) comme des
axes de lutte favorisant une émancipation sociale. Au regard du
caractère subversif qu’avaient les revendications du Front homosexuel
d’action révolutionnaire (FHAR) dans les années 1970, nous ne pouvons
que déplorer la respectabilité recherchée maintenant par certains
milieux homos.
Le sociétal, c’est pareil que le social ?
« Si leur désir d’enfant dans un monde surpeuplé les
travaille à ce point, estime Escudero de façon assez abrupte, ils
peuvent toujours adopter. Donner des parents à des orphelins en levant
les restrictions aux procédures d’adoption, voilà un engagement digne. »
Mais ce qui constituerait une solution, face à la démographie mondiale
galopante, implique de revoir fondamentalement la politique suivie en
matière d’adoption, en particulier en France, et le gouvernement
« socialiste » ne s’oriente pas du tout vers elle (7). La « gauche » a
abandonné depuis belle lurette la lutte contre les inégalités
économiques et sociales pour se replier sur le terrain sociétal, ajoute
Escudero, et depuis qu’elle est au pouvoir elle feint « d’ignorer que
(…) soutenir le développement de la PMA et de la GPA, c’est soutenir le
commerce des ovules et du sperme, l’exploitation des femmes du
tiers-monde, et, en définitive, le principe maître du capitalisme selon
lequel tout se vend et tout s’achète ». Et parce que ses soutiens sont
« terrifiés à l’idée de faire le “jeu des réactionnaires”, ou, pire,
qu’on les accuse de le faire en questionnant la PMA, la plupart ont
ravalé leurs idéaux anticapitalistes – ce qu’il en reste – pour se
rallier à la gauche libérale ». Une faute qu’ils n’ont pas fini de
payer, considère Escudero, puisque cela a permis à la droite catholique
d’avoir « désormais le champ libre pour envahir ces territoires
abandonnés de la critique ». Ce bilan de la « gauche » nous paraît
juste, et nous considérons comme contreproductif de laisser d’une façon
générale certains thèmes à la droite, que ce soit pour ne pas « faire
son jeu » (elle n’a nul besoin de nous…) ou pour ne pas être assimilé-e à
elle (nous n’avons rien à voir avec elle – et puis ce n’est pas parce
que le Front national rejetait le traité constitutionnel européen que
nous sommes allé-e-s voter en faveur de ce dernier au référendum de
2005). Si la conflictualité entre les classes sociales ne porte plus que
sur les sujets dits sociétaux alors que ceux-ci sont loin de refléter
le clivage existant entre elles, les gouvernants peuvent dormir sur
leurs deux oreilles.
Etre égal, c’est être identique ?
« L’antienne progressiste voudrait qu’on n’oppose pas
égalité sociale et égalité sociétale, constate Escudero : “On peut
avoir le mariage gay ET le SMIC à 2 000 euros.” Manque de pot, on n’a
pas encore le SMIC à 2 000 euros. (…) Une fois de plus, l’égalité
prétendue sur le plan sociétal ne sert qu’à occulter les inégalités
sociales (…) parce que les bergers de la gauche libérale confondent
sciemment égalité et identité – entendue ici comme caractère de ce qui
est identique. » L’égalité qui a formé jusqu’ici la matrice idéologique
de la gauche est sociale, économique et politique, ajoute Escudero :
« Elle est l’idée que les individus, quelles que soient leurs
différences biologiques, (…) doivent bénéficier des mêmes droits, des
mêmes richesses et des mêmes pouvoirs de décision dans les choses de la
cité. » Or « c’est cette conception de l’égalité que les avant-gardes de
la gauche libérale (…) falsifient de jour en jour, au bénéfice des
biologistes, médecins et industriels spécialisés dans la reproduction
artificielle. Réduisant la réalité sociale à l’opposition binaire entre
dominants et dominés, hantées par l’idée que toute différence est
nécessairement inégalité, elles en déduisent qu’on ne peut lutter contre
la seconde sans abolir la première. L’égalité, c’est l’identité. Les
bio-technologies sont les armes de ce combat pour l’uniformisation.
Bientôt, la dépigmentation des personnes de couleur afin de lutter
contre le racisme. » A nos yeux aussi, l’égalité n’a de sens qu’entre
des personnes différentes – les femmes en mouvement dans les années 1970
ne visaient pas une identification aux hommes, ne l’oublions pas, mais
cherchaient au contraire à faire entendre leur différence. Ce ne sont
pas les différences (de sexe, de couleur…) en soi qui posent problème,
mais la hiérarchisation établie à partir de la valeur qu’on leur
accorde, et qui entraîne discriminations, dévalorisations,
subordinations. Nous ne pouvons ainsi être d’accord avec un courant
(qu’Escudero appelle le cyberféminisme ou le postféminisme), encore
ultraminoritaire en France, qui entendrait abolir les différences
biologiques entre hommes et femmes – recherches sur l’utérus artificiel,
sur la possibilité de procréer jusqu’à pas d’âge (comme les hommes)…
Escudero force-t-il le trait pour son tableau style SF d’horreur d’un
monde prochain peuplé de « cyborgs unisexe et monocolore, où
manipulations, sélections génétiques et embryonnaires, implants
bioniques et technologies convergentes effacent les différences, et
uniformisent les corps – et les esprits ? » ? Nous l’espérons, car la
dérive vers le tout-technologique se paierait sans doute d’un
renforcement des inégalités : tout le monde ne bénéficiant pas de la
même façon des progrès technologiques, les inégalités sociales se
doubleraient d’une inégalité biologique. Par ailleurs, le raisonnement
d’Escudero concernant le désir de la « gauche » d’« assigner à la
technologie la tâche de (…) rendre [tous les êtres] identiques, dans
l’espoir que ce nivellement mettra fin aux discriminations et aux
inégalités », nous paraît partiellement faux : le repli de cette
« gauche » sur le terrain sociétal découle d’après nous d’abord de ce
qu’elle est libérale et non socialiste (comme elle-même le reconnaît de
plus en plus sans complexe), et également de la forte aspiration de ses
composantes et soutiens à une liberté consumériste et non politique. En
revanche, nous nous accordons avec Escudero sur l’idée que « l’égalité,
comme toute valeur démocratique, n’est jamais acquise », mais est un
combat permanent qui se joue dans l’éducation, le débat d’idées, la
confrontation perpétuelle des personnes et des groupes constituant la
société, comme dans l’organisation, l’établissement de règles de vie et
la prise de décisions communes.
Le naturel, c’est forcément réactionnaire ?
Le naturel, c’est forcément réactionnaire ?
Aux postféministes et autres transhumanistes qu’il
soupçonne de détester la nature et de désirer absolument ne rien laisser
au hasard en formatant tout, Escudero oppose la nature telle que la
« gauche » la voyait avant : « Dans le sillage des Lumières, [elle]
avait fait sienne l’idée qu’un ordre naturel, quasi divin, devait céder
la place à la raison, “la faculté de bien juger, de discerner le vrai du
faux, le bien du mal”, pour organiser la société des hommes. (…) La
gauche combattait alors une pensée réactionnaire – au sens premier du
terme, c’est-à-dire tournée vers la restauration de l’ancien régime –
qui légitimait les inégalités sociales au nom de la nature. »
S’affranchir des « pesanteurs charnelles et naturelles » revient en
réalité à quitter la vraie vie ; or, constate Escudero, c’est bien parce
que la nature existe, parce que chacun-e a des liens avec son propre
corps, que des lesbiennes demandent à pouvoir recourir à la PMA plutôt
qu’à l’adoption… Nous partageons avec lui l’idée que mieux vaut une vie
imparfaite, parce que humaine, qu’une vie résultant d’une sélection ou
d’une amélioration génétique lors de sa conception. « Je ressentirais
comme un empiétement insupportable sur ma liberté d’être et d’agir
l’idée que quelqu’un ait pu manipuler consciemment mon génome, déclare
Escudero, décider même d’une fraction de mes caractéristiques physiques
ou intellectuelles. Les attentes des parents pèsent déjà lourd sur des
enfants conçus et éduqués de façon ordinaire. Imaginez ce qu’elles
pèseront sur des enfants génétiquement programmés, et qui auront fait
l’objet d’un investissement financier et narcissique extraordinaire !
(…) Au moins cette vie est-elle la mienne ; j’ai une responsabilité dans
ce que je réussis comme dans mes échecs. (…) Mais il n’y a pas de
liberté sans responsabilité. En livrant à autrui, même partiellement, la
détermination de ce que je suis, l’eugénisme me prive de l’un et de
l’autre. » Cette réflexion vaut tant à l’échelle individuelle qu’à celle
de générations entières, continue Escudero. De plus, l’eugénisme ne
peut être que de « contrainte », et non « libéral » comme d’aucun-e-s
sembleraient le croire : « Quand les Etats et les gestionnaires du
cheptel humain auront les outils à leur disposition, rien ne les
empêchera d’améliorer la qualité de leur troupeau » – à des fins
économiques aussi bien qu’environnementales (si la personne humaine est
de taille plus petite, ses déjections seront moins importantes et donc
pollueront moins, etc.).
On le voit, alors que dans certains milieux la
science paraît être devenue le nec plus ultra pour parvenir à l’égalité,
quand elle ne peut conduire qu’à un renforcement de la domination de
classe, de sexe et de couleur, l’ouvrage d’Escudero mérite d’être
débattu, les méthodes de procréation ainsi que leur développement
marchand sans concertation aucune et débridé ne pouvant laisser
indifférent-e-s. Et ce même s’il se rapproche d’un pamphlet
apocalyptique et si les thèses anti-industrielles que défend le courant
de pensée autour de PMO doivent être relativisées. Pour nous, tant que
l’humain reste humain, l’espoir subsiste, et des résistances peuvent
toujours apparaître – même là où on s’y attend le moins (8).
Vanina et ChantalSource : http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1645
1. La Reproduction artificielle de l’humain, Le Monde à l’envers, 228 p., 7 euros.
2. C’est à partir de ces formules (reprises en tout
ou partie, déformées ou non, sur des sites ou dans des tracts) que
l’ouvrage est rejeté sans avoir toujours été lu.
3. En dehors de tous les spécialistes médicaux que le
commerce de l’« enfant sur catalogue » fait vivre, il y a les
professions qui gravitent autour : publicitaires, agents de sondage,
communicants et marketeurs ; et cette filière s’expose depuis 2009 au
Fertility Show, le Salon de la procréation médicalement assistée
londonien.
4. Aux Etats-Unis, de nombreux Etats imposèrent la stérilisation forcée des malades mentaux, des alcooliques et des criminels.
5. Le planning familial a pourtant de tout temps
consisté à avoir le moins d’enfants possible, car la nature
« généreuse » nous met, nous les femmes, en capacité d’enfanter jusqu’à
quatorze fois.
6. A noter que l’auteur appuie son scénario
catastrophe d’une reproduction artificielle généralisée sur les
capacités de scientifiques qui envisagent un développement illimité de
leurs fantasmes, comme si leur parole avait force de loi. Des
« experts » ont auparavant aussi été consulté-e-s face aux avancées
technologiques en matière de contraception, ou à l’évolution partielle
du droit en matière d’avortement – et leurs pronostics démentis.
7. La ministre Vallaud-Belkacem défend plutôt l’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes.
8. Des scandales récents en Thaïlande ont eu un tel
retentissement mondial que le Parlement a voté fin novembre 2014
l’interdiction de la GPA. Entre autres l’histoire de cette mère porteuse
qui, attendant des jumeaux dont l’un se révélait trisomique au septième
mois de sa grossesse, s’est vu demander un remboursement par les futurs
parents australiens puis un avortement qu’elle a refusé de faire ; de
plus, une fois que lesdits parents ont récupéré l’autre bébé, la presse a
révélé que le nouveau père avait auparavant été emprisonné pour des
actes de pédophilie.
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