Texte collectif d’associations
Est-ce une méconnaissance de la situation des
victimes de violences conjugales ou les enfants victimes de violences
intra familiales ? Nous ne savons plus quoi penser des propositions
législatives qui se penchent sur le sort des familles séparées. Une fois
encore, ce texte a été rédigé dans la rapidité. Déposé le 1er avril, il
sera examiné en première lecture à l’Assemblée Nationale le 19 mai,
sans prendre en compte les urgences de terrain rapportées par les
associations féministes depuis des années maintenant, et sans prioriser
les garde-fous pour les victimes de violences conjugales et leurs
enfants.
Les associations signataires, indiquent leur ferme
opposition au texte proposé par les député-es Bruno Le Roux, Marie-Anne
Chapdelaine, Erwann Binet, Barbara Pompili, François de Rugy, Véronique
Massonneau, et l’ont fait savoir lors de récentes audiences, ainsi qu’au
Ministère des Droits des Femmes, au Secrétariat d’Etat à la famille et à
la Délégation des Droits des Femmes à l’Assemblée Nationale.
Nous demandons à Mesdames et Messieurs les Sénatrices et Sénateurs , à Mesdames et Messieurs les député-es et au gouvernement de ne pas acter ce texte qui est contraire aux préconisations de la Convention d’Istanbul (Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique) que la France est en passe de ratifier. Il vient en particulier en contradiction avec son article 31 qui préconise une législation plus protectrice pour les victimes de violences au sein des couples et leurs enfants.
Nous demandons à Mesdames et Messieurs les Sénatrices et Sénateurs , à Mesdames et Messieurs les député-es et au gouvernement de ne pas acter ce texte qui est contraire aux préconisations de la Convention d’Istanbul (Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique) que la France est en passe de ratifier. Il vient en particulier en contradiction avec son article 31 qui préconise une législation plus protectrice pour les victimes de violences au sein des couples et leurs enfants.
L’ensemble des articles 3, 4, 5, 6, 7, 8, 16, 17 et
18 de la proposition de loi et leurs alinéas doivent inclure une
exception dans les cas, non seulement de violences condamnées
(conjugales, violences sur enfants dont l’inceste...) mais aussi de
violences avérées, vraisemblables, par exemple par des plaintes, ou des
certificats médicaux, ou encore des témoignages, une Ordonnance de
Protection, des alternatives aux poursuites (mesures de rappel à la loi,
compositions pénales), etc. sur la victime et/ou ses enfants ou de
défaillances manifestes (abandon matériel, physique).
Rappelons que :
Rappelons que :
- En moyenne chaque année, 201 000 femmes de 18 à 59
ans vivant en couple en France métropolitaine sont victimes de violences
conjugales, qu’elles soient physiques ou sexuelles, chiffre auquel il
faut ajouter les victimes de violences verbales, psychologiques ou
économiques. 166 femmes et 9 enfants ont été tués en 2012, suite à des
violences au sein du couple.
- Seulement 22 % des femmes victimes de violence
conjugale ayant appelé le 3919 ont déposé une plainte dont peu sont
suivies de condamnations.
- Entre 80 % et 90 % des enfants vivent au domicile
où s’exercent les violences et y sont exposés. 18 % d’entre eux sont
maltraités directement. Pour 5.3 %, les violences ont débuté ou se sont
aggravées lors d’une grossesse, d’une naissance ou d’une adoption. 2369
personnes signalent des conséquences pour la santé des enfants : peur,
anxiété, angoisse, stress, perte estime de soi, dépression, troubles de
l’alimentation et du sommeil, énurésie, phobies, automutilations,
tentatives de suicide...
- Les agressions sexuelles et les viols sur les enfants sont à 9 7% commises par des hommes.
Hors ordonnance de protection (de 6 mois selon le
PLE) cette proposition de loi les maintiendra sous la coupe de leurs
agresseurs au nom d’une autorité parentale partagée (quoiqu’il en
coûte), et une coparentalité intangible.
A qui s’adresse le projet de loi n°1856, et par qui est-il influencé ? Rappelons que :
A qui s’adresse le projet de loi n°1856, et par qui est-il influencé ? Rappelons que :
- La majorité des parents, pères et mères, qui se
séparent (80 %) n’ont besoin de la justice que pour acter des
conventions librement établies entre eux. Cette loi ne légifère que les
situations « conflictuelles ». Dans environ 9 %, l’un des parents
n’avait pas exprimé de demande en matière d’autorité parentale.
- Selon le rapport de la chancellerie qui porte sur
les séparations parentales, il n’existe donc « que » 10 % de conflits
parentaux (130 000 divorces indiqués dans la proposition de loi soit 13
000 dossiers). Dans ces « conflit », beaucoup de femmes et d’enfants
sont impactés par des faits de violences conjugales ou des violences sur
enfants.
- Ces victimes seront soumises au diktat d’une loi
encore plus répressive, alors qu’elles sont aux prises avec de longues
procédures pénales pour dénoncer des faits. Or, durant cette période,
d’autres décisions sont prononcées, sans prendre en compte les faits de
violences, par les juridictions de la famille chargées de statuer sur la
résidence des enfants et l’autorité parentale conjointe (les deux
juridictions ne travaillant pas de concert sur le même dossier).
- Enfin 93 % des demandes des pères en justice sont satisfaites, et seuls 1,5 % de pères se disent lésés.
Il semble donc qu’une nouvelle fois des instances ont
décidé d’un texte s’appliquant à tous les parents qui se séparent sans
considération de précédents de violences et de leur taux d’impunité,
sans considération de l’implication réelle de certains pères dans la
prise en charge de leurs enfants, y compris sur le plan économique, sans
considération des abandons de famille physiques.
Ne jamais perdre de vue le mécanisme d’emprise et de
pouvoir que révèlent les violences conjugales. Les violences conjugales
ne sont pas un conflit. Ces violences (sexuelles, physiques,
psychologiques et/ou économiques) ne s’arrêtent pas après la séparation.
Dans les cas où des enfants les subissent au travers de leur mère, ils
sont impactés à vie.
L’intérêt et les droits de l’enfant : Il est
impératif de modifier la loi en tenant compte du principe de précaution
et d’assurer l’objectif essentiel des droits et de l’intérêt de
l’enfant, celui-ci étant défini comme la protection de son développement
physique, affectif, intellectuel, et social. Cela nécessite pour les
alternances de foyer une décision au cas par cas avec l’accord des 2
parents et dans une relation non conflictuelle.
« Si l’on protège la mère, on lui redonne les moyens
de protéger son enfant » (Edouard Durand magistrat). Les instances de la
justice familiale, en remplissant leurs missions, ont aussi un rôle
éducatif et protecteur vis à vis des enfants et des parents, auxquels
elles manifestent ce qui est permis de ce qui ne l’est pas, sur la base
des valeurs de respect des droits fondamentaux. Fédération Nationale
Solidarité Femmes, Association SOS les Mamans, Collectif Abandon de
Famille, Collectif National pour les Droits des Femmes, Femmes
Solidaires, Libres Mariannes, Osez le Féminisme, AIVI, Voix de l’enfant,
la CLEF.
Source : https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com
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