Paru dans Le Monde libertaire hors-série #60. Il a
été attribué à « Fab » mais il s’agit d’une erreur. L’article a été
fait par l’ensemble du groupe Graine d’Anar de Lyon.
Le retour du religieux dans la vie de tous
les jours est un fait prégnant. Loin de nous l’idée de le nier, ou de
nier son instrumentalisation par certain-e-s, que ce soit pour ne pas
désigner les personnes victimes de la haine (l’emploi de plus en plus
systématique du terme « musulman » pour désigner les arabes) ou que ce
soit pour présenter les migrant-e-s ou issu-e-s des migrations passées
uniquement par le prisme d’une supposée communauté religieuse en faisant
croire que la religion pourrait être un moyen d’émancipation.
Cette désignation des personnes concernées les
enferme, de fait, dans une communauté qui se reconnaîtrait par la
religion, et qui pourtant ne les définit pas. Les « Arabes »,
français-es ou non, qui vivent ici se trouvent alors assimilé-e-s à une
religion diabolisée qui est censée les définir et les représenter
tou-te-s. Celle-ci est, certes, constitutive de leur héritage familial,
culturel et historique comme chaque religion est constitutive de
l’héritage familial, culturel et historique de n’importe quelle
catégorie ethnique, qu’on le veuille ou non. Cependant, nous ne sommes
pas responsables de ce que nous n’avons pas choisi, nous n’avons pas
choisi nos héritages et nous devons donc être libres d’en rejeter ce qui
ne nous plaît pas, en particulier la religion, que nous soyons
« Arabes », « Blanc-he-s », « Asiatiques », « Noir-e-s », etc.
L’emploi du terme « islamophobie » produit de
l’ambiguïté et de la confusion qui compliquent la lutte contre le
racisme et l’intégrisme religieux. Il exclut de la lutte anti-raciste
les personnes d’origine orientale et africaine qui ne sont pas
croyantes, tout en instaurant un amalgame systématique et stigmatisant
entre ces personnes et celles qui sont musulmanes. Dans la foulée,
l’effet est d’entraver le droit au blasphème, ainsi que toutes critiques
contre les dogmes religieux d’abord musulmans, puis logiquement et par
extension, chrétiens et juifs. En quelque sorte, c’est là le programme
des groupes d’extrême-droite qui instrumentalisent et falsifient la
notion de laïcité comme « Riposte Laïque » qui n’est pas si laïque que
ça mais juste raciste. Ou un site comme Oumma.com, fondé par un
créationniste musulman.
Participer à cet amalgame en employant le terme
« islamophobie » permet non seulement de ne pas nommer le véritable
problème qui est le racisme et la xénophobie, mais pousse aussi les
personnes visées par ce racisme et cette xénophobie à se réfugier dans
un repli communautaire qui leur offre une illusion de confort et de
sécurité.
Choisir le terme « islamophobie » plutôt que
« racisme » c’est enfermer une multitude de personnes dans une catégorie
définie de façon trompeuse et réductrice. C’est nier leur
individualité, leur subjectivité et leur droit à exercer la même liberté
que les autres. C’est s’enfermer soi-même et se soumettre à
l’injonction de se positionner par rapport à la religion pour défendre
sa propre existence ou celle d’autrui.
C’est reprendre à son compte un discours dogmatique.
Le terme « phobie » désignant une peur irrationnelle à caractère
pathologique, l’emploi du terme « islamophobie », dont la véritable
fonction est d’interdire toute critique de l’islam, vise à faire croire
que ce ne serait pas la religion elle-même qui est irrationnelle, mais
le fait de la critiquer…
Nous avons là un excellent exemple de rhétorique perverse.
L’islam n’est légitime en rien, il n’a pas à être
défendu car, comme toutes les religions, il apporte son cortège de
maltraitances, de soumissions et d’aliénations. Au contraire, il doit
être fustigé en tant que tel, comme toutes les autres religions. Par
contre nous devons dénoncer très haut le racisme haineux de nos
concitoyen-ne-s qui n’a d’égal que le racisme haineux de Daesh et autres
extrémistes religieux de tous poils.
Certain-e-s font, consciemment ou inconsciemment, le
jeu des racistes et extrémistes religieux en interdisant / diabolisant
toute critique de l’islam politique, radical et intégriste, et par là
même établissent une hiérarchie entre les religions…
En parallèle on peut noter le retour en grâce de la
« noble religion » en France, comprenez la religion catholique. Nous la
pensions en perte de vitesse mais le passage autour du mariage pour
tou-te-s est venu nous réveiller : elle est encore bien présente et a
bien l’intention de dicter ce que nous avons le droit de faire ou non
dans nos vies.
Elle ne se plaint pas trop de la laïcité, puisque
cette laïcité n’est que partiellement appliquée à son égard (par
exemple : financements publics attribués à de nombreuses écoles
catholiques, maintien du concordat en Alsace-Moselle, tolérance à
l’égard des agents du service public exhibant des crucifix sur leur lieu
de travail) et elle a su laisser croire qu’elle s’y conformait pour
mieux s’imposer dans chaque rouage du pouvoir étatique. D’ailleurs, nous
avons pu voir l’alliance de toutes les religions, du bouddhisme au
protestantisme dans le but de priver de droit de vivre une partie de la
population, sous prétexte que la sexualité qu’elle vit n’est pas
conforme à leurs textes sacrément archaïques.
Rien d’étonnant quand on sait que les trois branches
de la religion monothéiste et transcendantaliste ont pour base commune
un ensemble de textes et de récits qui font l’apologie du viol
(collectif, punitif, conjugal et incestueux), de l’infanticide, du
féminicide et du sacrifice d’autrui à des fins de vengeance. Ils
imposent des lois dogmatiques qui témoignent d’un rejet viscéral de la
philosophie et de la science, d’une haine profonde pour les femmes et
les homosexuel-le-s ainsi que d’un mépris radical à l’égard des enfants
et des autres espèces animales… Tout ce qui rappelle que nous sommes des
êtres vivants, sensibles, imparfaits, uniques et mortels déplaît à ce
dieu qui, en plus d’être tyrannique comme tous ses collègues, est aussi
fondamentalement sadique, phallocrate (1) et anthropocentriste (2).
Au nom d’une promesse de « salut » dans un au-delà
éternellement ennuyeux, il puise toute son inspiration et sa puissance
dans une haine inépuisable de la vie et de la liberté. Les religions
polythéistes et sans dieu mais avec transcendance les suivent sur ces
points-là, malheureusement.
Voici donc le temps du fameux « 21ème siècle religieux », et il fait froid dans le dos de tout-e anarchiste.
Car la religion n’est pas qu’une démarche
individuelle. Elle est l’organisation de croyant-e-s à des fins
politiques. C’est ce qui fait qu’elle est par essence un des piliers du
système de domination mondial.
Pas d’émancipation des personnes sans destruction des
quatre piliers de la domination que sont le patriarcat, l’État, le
capitalisme et la religion.
Nous voyons d’ailleurs le côté protéiforme des
différentes religions : condamnant le profit, elles ont pourtant toutes
permis d’ériger des empires, qu’ils soient financiers ou de droit divin,
et permis aux classes les plus aisées de se tailler la part du lion. Le
Qatar tout comme le Vatican sont deux exemples de ces multinationales
du turban et de la calotte.
Et ils sont nombreux : le fanatisme religieux se
lâche dans le monde. Que ce soit les bouddhistes birmans qui dézinguent
les musulman-e-s, Daesh et son califat de l’horreur avec épuration
ethnique en prime, Boko Haram et sa vision de la purification, les
catholiques en goguette qui s’acoquinent avec les milices
sud-américaines et les réactionnaires en France, le créationnisme qui
déferle sur le monde via les USA et la Turquie, etc… etc… Comme on dit :
y’a du boulot !
Il est vital de construire une solidarité
internationale concrète avec les organisations progressistes qui se
battent a minima pour la laïcité dans les pays où les intégristes
religieux détiennent le pouvoir politique, avoir le courage de combattre
également les intégristes religieux d’ici, et ce, quelle que soit leur
religion, leur importance numérique et leur impact politique, parce
qu’aucune personne ne doit être considérée comme négligeable ou
sacrifiable et que l’oppression religieuse doit être combattue à grande
comme à petite échelle. Et ce, à l’échelle du monde entier, comme au
sein de chaque pays, ainsi que dans la sphère dite « privée » des
communautés et des familles, en prenant garde de ne pas développer un
discours de haine à l’égard des croyant-e-s en tant que personnes.
C’est pour cela qu’il est temps de construire un
anticléricalisme anarchiste du 21ème siècle. Non pas celui fantasmé par
les personnes qui se rendent poreuses au mysticisme sous prétexte de
trouver là un lien avec les démuni-e-s (niant au passage les
constructions internationalistes du passé), mais bien un
anticléricalisme qui sache prendre la mesure des défis à relever. Des
gens, qui sont en apparence ennemis, défendent en réalité les mêmes
intérêts : les intégristes religieux, les anti-féministes, les
obscurantistes, les conspirationnistes, les racistes, bref, toutes les
sortes d’essentialistes (3), autrement-dit, d’adeptes des
extrêmes-droites (de quelque inspiration culturelle et/ou cultuelle
soient-elles).
Les confusions actuelles (profitant notamment à
Égalité et Réconciliation d’Alain Soral) qui tendent à nous faire
oublier la lutte contre le patriarcat, le racisme et le capitalisme, par
l’intrusion sur la scène politique des délires du type « choc des
civilisations » et « défense de la diversité » (les deux étant fondées
sur l’enfermement des personnes dans des catégories identitaires qui
nient leurs individualités) arrangent bien les dominant-e-s et les
extrêmes-droites. Pendant que certain-e-s instrumentalisent une illusion
d’anti-racisme afin de faire de la propagande anti-féministe, d’autres
font l’inverse, ce qui n’est pas mieux…
Car ce qui est évident, c’est avant tout que le club
des calotins et enturbannés a gagné une manche. Aujourd’hui, on parle de
« musulmans de France », de « catholiques de France » ou autres labels
religiophiles… C’est bien là une bonne dose de différentialisme qui est
entrée dans notre société ! Et ce n’est pas pour rien. Il est d’ailleurs
à souligner que ces désignations ne sont utilisées que si elles ont un
sens politique, et permettent une main mise. Car personne ne souligne
que les Roms sont majoritairement chrétien-ne-s… Mais les Roms ne pèsent
pas dans l’escarcelle électorale.
En découpant la société par le prisme de « à quoi tu
crois », on oublie déjà la masse très importante des athées, en
particulier dans le pays censé être laïque qu’est la France. Et on donne
l’impression que les croyant-e-s sont majoritaires. Or, c’est faux.
Selon diverses sources, l’athéisme se situerait entre 19 et 31 % des
français-es, les agnostiques autour de 18 à 30 %… Et pour les individus
qui se réclament d’une religion, cela se situe entre 15 et 23 %.
Seulement, miracle de la bêtise, on parle en permanence comme si les
religieux étaient non seulement majoritaires, mais en plus
incontournables.
Empêchant bien souvent l’expression de celles et ceux
qui ne croient pas, au nom d’un refus de blesser les croyant-e-s, mais
en réalité avec pour but de protéger les religions.
L’important, pour définir notre positionnement
politique est-il de savoir en quoi croire ou plutôt qu’est-ce que nous
voulons ? Nous voulons une Humanité sans religion car la religion a une
influence toxique sur l’Humanité.
Depuis des milliers d’années, la religion cautionne,
justifie et pardonne le fait que des êtres soient considéré-e-s et
traité-e-s comme des choses, que cela se traduise par l’exploitation
(sexuelle, esclavagiste et salariale), les différentes formes de
tortures (dont la plus courante est le viol), les mutilations (notamment
sexuelles), le meurtre, la manipulation mentale, etc…
Est-ce qu’une personne est ce qu’elle fait, ou
est-elle ce qu’elle dit penser ? Marine Le Pen est-elle sincère
lorsqu’elle dit ne pas être raciste et vouloir défendre la laïcité ?…
Évidemment non !
L’éthique précède l’idéologie. L’éthique qui précède
toutes les idéologies progressistes est fondée sur la reconnaissance de
la différence fondamentale entre les êtres vivant-e-s (en particulier
les êtres humain-e-s pour la plupart des idéologies progressistes) et
les objets. Une étiquette idéologique collée sur une personne, qui
n’adhère manifestement pas à la base éthique au fondement même de
l’idéologie qu’elle prétend représenter, est un mensonge.
Par la perte de repères universalistes et
anticléricaux, nous sommes sommé-e-s de prendre parti pour l’une ou
l’autre de ces deux tendances d’extrême-droite, l’une plutôt raciste
anti-arabes, l’autre plutôt raciste « anti-sioniste » (en réalité
antisémite).
Les deux sont racistes, les deux sont misogynes et
homophobes. Les deux sont identitaires et essentialistes. Les deux sont
obscurantistes.
Nous sommes censé-e-s être capables de penser, nous
positionner et agir de façon autonome par rapport aux partis et
tendances politiques, même les moins éloignés de nos valeurs. Nous ne
sommes pas obligé-e-s de tomber dans le piège d’un choix insensé à faire
entre une tendance d’extrême-droite et une autre. Si nous tombons dans
ce piège en choisissant un camp entre la peste et le choléra, alors ces
deux tendances d’extrême-droite, qui semblent s’opposer mais se
rejoignent, auront gagné.
Vive le blasphème ! À bas les Identitaires, Riposte
« laïque », le Parti des Indigènes de la République, la Ligue de
« Défense » Juive, le Hezbollah, le Hamas, le Betar, SOS « Tous
Petits », le FN, Égalité et réconciliation, Réconciliation nationale
etc, et merde à Le Pen, Soral, Dieudonné, Tariq Ramadan, De Villiers… À
bas TOUTES les extrêmes-droites !
LES intégrismes religieux en sont une composante
essentielle quelles que soient leurs inspirations culturelles et / ou
cultuelles !
Ils veulent que des personnes humaines soient
considérées et traitées comme des choses. Pour ça l’Église catholique,
lorsqu’elle détenait le pouvoir politique, a renforcé et organisé la
prostitution (4), comme le fait actuellement l’État Islamique sur les
territoires qu’il domine et contrôle. Puis l’Inquisition a érigé des
bûchers et pratiqué la torture pour terroriser et mater les femmes, les
personnes souffrant de troubles psychiques, les handicapées, les chats,
les alchimistes… les islamistes préfèrent le fouet et la lapidation.
Aujourd’hui encore les mensonges de l’Inquisition exercent une influence
non négligeable sur les mentalités occidentales, en témoignent les
représentations presque exclusivement négatives des « sorcières »… Ces
mêmes « sorcières » torturées et brûlées vives par l’Inquisition parce
qu’elles soignaient, aidaient et transmettaient à la population paysanne
les restes d’une tradition populaire profane antérieure à la
christianisation.
Et on retrouve la même misogynie, la même haine et la
même violence chez les islamistes. Et il suffit de voir les orthodoxes
juifs caillaissant une marche des fiertés ou demandant des séparations
homme / femme de partout pour comprendre les liens… La condition des
femmes en Inde nous laisse entrevoir que toutes les religions partagent
ce fond.
Dans les pays où les féministes luttent en risquant
leur vie tous les jours parce que les intégristes islamistes sont au
pouvoir, les homosexuel-le-s risquent la peine de mort, les femmes
peuvent être abattues comme du bétail défectueux par leur mari jaloux au
moindre soupçon d’adultère, elles sont mariées de force, recluses,
battues, violées, lapidées, esclaves domestiques, etc. Parce qu’elles
sont d’origine orientale ou africaine, l’oppression qu’elles subissent
en tant que femmes devrait être minimisée et traitée au second plan au
nom d’un intérêt soi-disant supérieur dicté par des courants et des
partis politiques français réputés « de gauche » ? De même lorsque l’on
voit applaudir l’arrivée au pouvoir d’un parti religieux nationaliste en
Inde sous prétexte d’un « changement » nécessaire. Il est là le
racisme ! Racisme doublé de machisme camouflé dans le costume de la
bonne conscience qui fait l’économie des questions embarrassantes !
Alors on choisit la solution de facilité qui consiste
à considérer certain-e-s comme quantité négligeable et sacrifiable.
C’est d’autant plus facile quand elles font partie d’une minorité
numérique, comme c’est le cas par exemple des victimes de l’oppression
religieuse islamiste présente en France. « T’es oppressée par un / des
opprimé-e-s ? Désolé-e-s, mais ce qui compte pour nous c’est notre image
et notre électorat… nous luttons contre l’islamophobie et puis tu n’es
qu’une femme alors sois gentille, ne joue pas la traître à la cause et
pleure en silence… »
Les religions se combattent pied à pied, face à face,
sans avoir peur. Car nous savons faire la distinction entre les
croyant-e-s et leurs chefs, même si nous ne retirons pas toute
responsabilité aux croyant-e-s qui alimentent les clergés, de même que
nous savons faire la distinction entre les salarié-e-s et le patronat
lorsque nous parlons d’abolition du salariat et de toutes les formes
d’oppression et d’exploitation. Nous ne laisserons plus passer l’idée
que nous devrions tolérer les faits religieux, voire les assimiler (quel
horrible mot), pour mieux aider les plus démuni-e-s, car nous savons
que les religions sont là avant tout pour consoler les démuni-e-s dans
l’immatériel en laissant le matériel aux plus riches.
L’anticléricalisme anarchiste doit être au cœur de
nos pensées politiques en ce 21ème siècle débutant, et ce pour que
demain nous puissions revenir à ce qui compte : une lutte des classes
claire, précise, et unificatrice.
Mort au patriarcat, mort à l’État, mort au capital, mort aux religions !Plus que jamais : ni dieu, ni maître, ni ordre moral.
Graine d’anar
Fédération anarchiste
Lyon, Février 2015
Notes
1 Le terme phallocratie (du grec phallos, « pénis en
érection » et cratos « pouvoir ») désigne la domination sociale,
culturelle et symbolique exercée par les hommes sur les femmes. Par
extension, elle est utilisée pour désigner une structure sociale
misogyne, patriarcale et sexiste.
2 L’anthropocentrisme est une conception
philosophique qui considère l’espèce humaine comme l’entité centrale la
plus significative de l’Univers et qui appréhende la réalité à travers
la seule perspective humaine.
3 En philosophie, l’essentialisme est le nom de la
conception de l’humanité qui s’oppose à l’existentialisme :
l’essentialisme philosophique vise à accorder le primat à l’essence sur
l’existence, et ne suppose pas de libre arbitre de l’individu, considéré
comme produit de déterminismes qui le définissent et dont il ne peut
s’extraire. L’essentialisme tend à réactualiser un débat opposant la
nature et la culture, l’inné et l’acquis.
4 Le deuxième sexe, Simone de Beauvoir.Source : http://grainedanar.org/2015/04/13/de-lurgence-dun-anticlericalisme-anarchiste-au-xxi-siecle/
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