Par Samantha Berg
Levez votre main si vous êtes un porteur d’utérus !
Parlons maintenant du « trou avant », autrefois connu sous le nom de vagin.
Version originale : http://johnstompers.com/2017/03/sam-berg-words-in-the-world-of-gender-identity/
Allocution pour le panel « Déconstruire l’identité de
genre en régime de domination masculine », donnée au Left Forum de New
York, 2016
(Introduction – coupée de la vidéo)
Je suis linguiste de formation et j’ai passé 14 ans à
organiser politiquement des féministes radicales contre la
prostitution. Mon allocution va combiner ces compétences et examiner
comment le nouveau vocabulaire du transgenrisme fonctionne pour effacer
les femmes et supprimer la parole des femmes.
(Début de la vidéo)
Même si j’ai eu des rapports d’amitié et de travail
avec des personnes transgenres durant de nombreuses années à Portland –
c’est là que j’habite, à Portland (Oregon) – c’est à travers la question
de la prostitution que j’en suis venue à me pencher sur les éventuels
risques de la politique transgenriste.
Georgina Beyer a vécu en tant qu’homme blanc en
Nouvelle-Zélande avant de transitionner à l’âge de 27 ans. Georgina
s’était prostitué comme gay avant de remporter un siège au parlement
néo-zélandais et de réclamer la légalisation de la prostitution.
Lorsqu’a été adoptée en 2003 la loi légalisant la prostitution, aucune
travailleuse du sexe ne siégeait au parlement néo-zélandais.
Ce fait m’a conduite à apprendre que partout au
monde, plusieurs organisations de « droits des travailleurs sexuels »
comptent des transfemmes dans des postes de premier plan, et j’ai dû
réfléchir beaucoup aux raisons pour lesquelles une catégorie
démographique aussi restreinte parmi les prostituées bénéficiait d’une
plate-forme médiatique aussi disproportionnée. Avec tout ce que je sais
sur la façon dont la hiérarchie de genre fonctionne dans la
prostitution, je ne pouvais plus ignorer l’augmentation des militants
transgenres dont les voix marginalisaient celles des femmes à propos de
lois concernant presque exclusivement la vie des femmes.
J’ai organisé de nombreuses conférences et événements
de lutte contre la prostitution, et j’ai une longue expérience face aux
réactions verbalement agressives de défenseurs de l’industrie du sexe.
Mais je n’ai pas connu de premières menaces de violence crédibles avant
2012, lorsque j’ai organisé une conférence féministe radicale à Portland
. C’est à ce moment-là que des activistes transgenres ont commencé à
harceler les propriétaires de lieux de conférence que j’avais loués pour
les forcer à annuler les contrats de location signés ; ils ont aussi
lancé des appels publics à agresser les femmes que j’avais invitées à
mes conférences. Ils ont dressé la liste des hôtels où séjournaient ces
femmes et ont dit des choses comme « Allez les attraper, allez les
suivre, lancez-leur des briques à la figure. »
Je pourrais parler de ces menaces terroristes pendant
plusieurs heures, mais comme je ne dispose que de quinze minutes, je
vais passer à l’étape où on a commencé à me traiter de « SWERF » et de
« TERF ».
Définitions des mots SWERF et TERF
En tant qu’activiste anti-prostitution, mes articles
et mon travail tournent autour de l’industrie du sexe, alors mon statut
de SWERF (féministe radicale critique du travail du sexe) a été
confirmé. Par contre, mon statut de TERF (féministe radicale critique du
transgenrisme) n’a été que suggéré parce que je n’écris pas sur les
enjeux du transgenrisme, je m’occupe surtout de la prostitution.
Beaucoup de féministes radicales sont elles-mêmes des
femmes autrefois prostituées, mais comme avec toutes les expressions
dont je vais discuter aujourd’hui, il ne s’agit pas de descriptions
précises de ces femmes, mais d’agressions verbales.
L’examen des étalages de n’importe quel magasin de
pornographie devrait démontrer à quel point les hommes sont créatifs
dans leurs façons d’exprimer leur mépris des femmes. Par contre, on n’a
pas multiplié d’expressions pour désigner les hommes qui achètent du
sexe ; on les qualifie simplement de « johns » ou michetons. Les
michetons qui violent, agressent et assassinent des prostituées
continuent à être simplement appelés des michetons. Tout se passe comme
si le prétendu crime d’exclusion reproché aux féministes était en
quelque sorte la plus grave des agressions que vivent les femmes
prostituées. Je peux vous assurer que ce n’est pas le cas.
Voici quelques exemples des insultes concrètes
adressées aux TERF. Je pourrais vous en citer des milliers, mais je me
suis limitée à quelques exemples pour vous en donner un aperçu… et puis
il y a cette personne (photo d’une personne couteau à la main qui dit
sur Twitter « Allez me chercher une TERF »)…
De façon similaire, tout comme il n’y a pas de
nouveau mot spécifique pour désigner les michetons agresseurs, il
n’existe pas de mot à propos des hommes qui s’en prennent surtout aux
personnes transgenres. C’est dire que les appellations SWERF et TERF
n’ont pas du tout été créées pour mettre en lumière les problèmes réels
auxquels sont confrontées les personnes trans, qui sont de graves
problèmes. Ces mots servent essentiellement à intimider des femmes, à
blackbouler des femmes et à retirer aux femmes le droit d’association
politique.
cis-
Un autre dispositif linguistique utilisé par les
transactivistes est le préfixe cis-. La transactiviste renommée Janet
Mock a écrit un livre intitulé Redefining Realness où elle définit le
concept de cis- comme désignant « les personnes non trans qui sont plus
susceptibles de s’identifier au genre correspondant au sexe qui leur a
été assigné à la naissance ».
Un fait assez cocasse à propos du bouquin de Janet
Mock est que son titre original était Fish Food avant de devenir
Redefining Realness. « Fish » est un terme du jargon transgenre pour
désigner une transfemme qui passe pour une femme de façon si
convaincante qu’elle dégage pratiquement une odeur de poisson… Juste au
cas où il y a dans la salle des personnes naïves, il faut savoir que les
hommes disent depuis longtemps que nos vagins sentent le poisson. Je
vais simplement tenir pour acquis que la plupart d’entre vous avez déjà
entendu cela.
Revenons à l’expression « cis- » ; elle est censée
être plus neutre que TERF mais fonctionne tout de même comme une massue
anti-femmes.
Parler de cisfemme confère aux femmes un pouvoir qu’elles n’ont pas. Bien qu’il soit vrai que les personnes trans souffrent d’énormes discriminations, il ne s’ensuit pas logiquement qu’être une cisfemme constitue un privilège. Dans notre monde misogyne, être une femme signifie encourir de la discrimination et du manque de respect dans presque toutes les interactions sociales. Être perçue comme une femme ne fournit donc pas d’avantages, de ressources ou de pouvoir au départ.
Parler de cisfemme confère aux femmes un pouvoir qu’elles n’ont pas. Bien qu’il soit vrai que les personnes trans souffrent d’énormes discriminations, il ne s’ensuit pas logiquement qu’être une cisfemme constitue un privilège. Dans notre monde misogyne, être une femme signifie encourir de la discrimination et du manque de respect dans presque toutes les interactions sociales. Être perçue comme une femme ne fournit donc pas d’avantages, de ressources ou de pouvoir au départ.
En outre, il est faux d’affirmer que quiconque n’est
pas transgenre est cisgenre. L’exemple le plus évident est celui des
lesbiennes. Celles-ci ne se conforment certainement aux attentes
sociales à l’égard des femmes lorsqu’elles aiment romantiquement
d’autres femmes. Il est facile de songer à beaucoup d’autres exemples.
Il n’y a rien que le préfixe cis- réalise que
l’expression « non-trans » ne peut également réaliser sans relayer
littéralement des milliards de femmes dans une sous-catégorie. Nous
sommes déjà placées dans des catégories sous-humaines, nous n’avons pas
besoin de nouvelles formes de subordination.
identité de genre
identité de genre
Un comité parlementaire britannique a récemment
signalé la définition suivante de l’identité de genre : « L’identité de
genre est le genre auquel une personne s’identifie. » Bref, votre
identité de genre est votre identité de genre. C’est une définition
terrible. Vous n’avez pas besoin d’un diplôme en linguistique pour
savoir que c’est une définition horrible et inutile.
Sans une forme ou une autre de fondement objectif,
l’identité de genre semble faire surtout référence à des stéréotypes
sexuels. Je n’ai pas encore vu de définition de l’identité de genre qui
ne dépend pas soit de faits biologiques soit de stéréotypes sexuels.
Mais si nous ne sommes pas censées nous référer à la
biologie, nous devons connaître le nouveau critère à partir duquel
définir maintenant les hommes et les femmes. Quel est ce critère ? La
présente partie de mon allocution sur le langage porte sur le fait que
j’aimerais pouvoir critiquer des définitions de l’identité de genre qui
font sens pour moi, mais ces définitions ne cessent de bouger et de se
référer à elles-mêmes, de sorte que je ne peux même pas trouver de base
par où commencer.
genderfluid et genderqueer
Les mots genderfluid et genderqueer sont des termes
utilisés par les personnes qui se perçoivent comme extérieures à la
structure binaire de genre ; elles s’identifient comme ni masculines ni
féminines. Elles sont « non binaires ».
Par contre, si le genre est un spectre et non une
structure binaire, alors tout le monde est non binaire. Personne n’est
un simple stéréotype caricatural tiré de la boîte rose de la féminité
d’un côté ou de la boîte bleue de la virilité de l’autre. Les pénis et
les vagins ne déterminent pas des traits de personnalité innés.
Les gens se disant genderfluid ou genderqueer
tiennent pour acquis le fait d’être extérieurs aux boîtes rose et bleue.
Or nous vivons tous et toutes à l’extérieur des boîtes rose et bleue.
Personne ne veut être mis dans une boîte. Je suis sans boîte, ne me
mettez pas en boîte. Il en est de même pour vous. Les boîtes de genre ne
sont pas adaptées aux êtres humains, les féministes le savent depuis
très longtemps et protestent contre ces boîtes depuis très longtemps.
Nous devons briser le pouvoir que possèdent les
stéréotypes de genre pour façonner les expériences humaines et cesser
d’insister sur la nécessité pour les hommes et les femmes de
s’identifier aux caricatures rose et bleue des êtres humains.
cissexisme et transmisogynie
Parlons maintenant du cissexisme, un mot que je
n’arriverai jamais à prononcer facilement, et de la transmisogynie. La
transmisogynie est attribuée aux cissexistes. Une règle clé du
patriarcat est d’excuser et de dissimuler la domination masculine et les
mécanismes qui la préservent ; vous gagnez des points bonus si vous
arrivez à en blâmer une femme.
Les accusations de transmisogynie sont surtout
dirigées contre des femmes, principalement les femmes féministes,
beaucoup plus qu’elles ne l’ont jamais été pour décrire les hommes qui
commettent les violences réelles que vivent les personnes trans. Tout se
passe comme si on prenait le sang des personnes transgenre que
répandent des hommes et que l’on en barbouillait les mains de femmes.
Pourtant, ce n’est pas nous qui causons cette violence.
La conformité de genre des femmes, aujourd’hui
qualifiée de cisféminité, ne protège pas les femmes contre l’oppression.
Pour les femmes, le genre est le plus souvent une expérience lourde et
menaçante.
J’aimerais pouvoir me souvenir du nombre de fois où
des hommes m’ont dit à propos de la prostitution : « Bon sang,
j’aimerais bien pouvoir être payé juste pour avoir des rapports sexuels,
ça semble génial, le meilleur boulot au monde ! » Comme si le fait que
des hommes soudoient des femmes démunies pour leur imposer des rapports
qu’elles ne désirent pas était un privilège auquel on a droit du fait
d’être une femme. Que nous sommes chanceuses, hein ?!
Ce n’est pas par hasard si le stéréotype d’une
prostituée est une femme hyperféminisée portant trop de maquillage,
exhibant trop de peau, portant ce qu’on appelle des talons de
strip-teaseuse, les plus hauts talons hauts que l’on puisse acheter. Les
prostituées sont les plus féminisées des femmes et elles sont les
femmes les plus souvent violées et les plus souvent assassinées.
L’accusation de cissexisme empêche les femmes
d’aborder des problèmes comme la prostitution qui affectent de manière
disproportionnée et parfois exclusivement les femmes. Nous ne pouvons
plus dire que la misogynie vécue par les femmes est un problème, parce
que ces propos sont qualifiés d’« exclusionnaires ». Nous sommes entrées
dans une politique qui reconnaît la transmisogynie comme un problème et
la misogynie comme un privilège que les femmes auraient en regard des
personnes transgenres…
Comme l’a écrit Sarah Ditum sur son blogue :
« J’essaie de vivre en tant que femme dans un monde patriarcal et,
franchement, c’est suffisamment pénible comme tel sans me faire dire que
le corps féminin pour lequel ma culture me punit est un privilège en
soi. »
Voici quelques exemples de la façon dont les
accusations de transmisogynie rendent littéralement indicible le sexisme
qui arrive aux femmes :
droits des porteurs d’utérusLevez votre main si vous êtes un porteur d’utérus !
Le journal étudiant de l’Université d’Amherst, dans
l’État du Massachussets, a publié un article sur le droit à l’avortement
et ils l’ont inscrit sous leur nouvelle rubrique intitulée « droits des
porteurs d’utérus ».
J’ai une hypothèse quant à la raison pour laquelle il
est contraire à l’éthique de dire que les femmes ont des vagins mais
progressiste de dire que les femmes ont des utérus. Cette hypothèse est
basée sur le fait qu’il y a des douzaines, sinon des centaines de termes
d’argot pour désigner les seins et les vagins des femmes – je suis
certaine que nous pouvons toutes penser à plusieurs mots pour cela –
mais avez-vous considéré qu’il n’existe pas de terme d’argot pour
l’utérus ? Il n’y a pas de terme d’argot pour un ovaire. Il n’y a pas de
terme d’argot pour le col de l’utérus. Les femmes sont jugées par ce
que les hommes voient, et comme ils ne voient pas notre utérus et nos
ovaires et notre col de l’utérus, alors, qui s’en soucie ?
Les hommes n’ont pas vraiment montré beaucoup
d’intérêt pour la vie intérieure ou le corps intérieur des femmes, et je
pense que cela se reflète dans ce vocabulaire.
Cette illustration est censée favoriser une prise de
conscience de l’enjeu de l’avortement et quelqu’un a cru avoir une bonne
idée en remplaçant le mot femme par l’expression « adulte porteur
d’utérus ».
Les lois limitant l’avortement sont bien sûr dirigées
contre les femmes parce que nous sommes des femmes. Il s’agit des
efforts de la société pour contrôler le corps des femmes car seules les
femmes peuvent produire de nouveaux êtres humains. Nous ne pouvons pas
déconnecter le débat sur l’avortement de l’oppression des femmes puisque
tout le débat sur l’avortement existe parce qu’il repose sur la
production de ressources que seules les femmes peuvent produire.
« parent d’accouchement » et « chestfeeding »
« parent d’accouchement » et « chestfeeding »
Dans l’édition 2014 de son Manuel de compétences de
base, L’Alliance des sages-femmes de l’Amérique du Nord a remplacé les
mots « femme » et « mère » par « individu enceint » (pregnant
individual) et « parent d’accouchement » (birthing parent).
(Un membre de l’auditoire ajoute : « En espagnol, vous traduiriez le mot « parent » par « père ».)
Il y a seulement deux semaines, des transactivistes
ont envahi les médias sociaux pour se plaindre de la façon dont la Fête
des mères était « transphobe ».
Les femmes ne sont plus censées parler
d’« allaitement au sein ». On recommande l’utilisation du terme
« chestfeeding » (« nourrir à la poitrine… ») parce que les seins sont
maintenant tenus pour transphobes. Pourtant les hommes ont des seins,
eux aussi. Lorsque des hommes contractent un cancer du sein, on parle
bel et bien d’un cancer du sein, et non de cancer de la poitrine pour
épargner les sentiments de ces pauvres petits mâles. Le terme biologique
de poitrine englobe beaucoup plus que les glandes mammaires
anciennement connues sous le nom de seins.
trou avantParlons maintenant du « trou avant », autrefois connu sous le nom de vagin.
Le collège Mount Holyoke, un établissement
d’enseignement des arts et des lettres, a récemment annulé une
représentation de la pièce emblématique d’Eve Ensler Les Monologues du
vagin, et voici ce qu’ils ont donné comme raison de cette annulation :
« La pièce offrait une perspective extrêmement étroite de ce que
signifie le fait d’être une femme. »
Dans un billet écrit pour le New York Times au sujet
de cette annulation, Elinor Burkett note que les transactivistes
insistent pour parler de « trou avant » et d’« organes génitaux
internes » comme solutions de rechange au mot « vagin ».
Soyez à l’affût du nouveau spectacle « Les Monologues du trou avant », qui devrait être lancé sous peu…
Ces exigences irrationnelles sabotent des collectes
de fonds féministes et font annuler des performances des pièces
féministes. Il ne s’agit pas d’un problème marginal : cela a commencé à
Mount Holyoke, mais cette mode a maintenant gagné le New York Times et
New York Magazine et les journaux The Nation et The Guardian. Ce
vocabulaire de trous avant, de chestfeeding et d’adultes porteurs
d’utérus est aujourd’hui notre monde.
Le capitalisme offre une variété infinie de choix
entre des produits peu importants, mais très peu de choix en ce qui
concerne les questions les plus cruciales et influentes. Vous pouvez
vous procurer du déodorant à aisselles sous forme de bâton, d’aérosol,
de tube à bille, de crème, de gel, de poudre et même d’une pierre, mais
vos choix pour le président du pays se résument à des Démocrates et des
Républicains.
Le capitalisme aime mettre l’accent sur vous
l’acheteur, vous l’individu, vous qui êtes si spécial, plutôt que de
mettre l’accent sur les communautés de classe, de race et de sexe, parce
qu’il aime découper la population en données démographiques toujours
plus commercialisables. Le fait de supprimer le mot « femme » de la
langue anglaise, et vraisemblablement de toutes les autres langues si
les objectifs transactivistes sont atteints, rend le féminisme
impossible en niant que les femmes constituent une classe définissable.
Les femmes resteront exploitées sexuellement et resteront opprimées,
mais aujourd’hui nous ne pouvons en parler sans être accusées d’opprimer
d’autres personnes.
Le capitalisme adore les jeux de langage
éternellement changeants qui fragmentent les gens en des catégories de
plus en plus multiples, et les quelque 50 genres proposés par Facebook
démontrent qu’il est impossible de suivre le rythme accéléré de ces
nouveaux termes. Mais un mur recouvert de boue demeure un mur, quelle
que soit la quantité de boue que vous y lancez, et une femme à qui on
enfonce de la terre dans la bouche pour l’empêcher de parler demeure
encore une femme.
Merci beaucoup.Version originale : http://johnstompers.com/2017/03/sam-berg-words-in-the-world-of-gender-identity/
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