Pour protester contre le projet de lois qui prévoit
d’appliquer la déchéance de la nationalité française en guise de
sanction contre des individus qui porteraient atteinte aux intérêts de
l’État, quelques personnes, regroupées dans un collectif nommé « Francs
tireurs Partisans d’une citoyenneté mondiale » ont adressé une lettre*
au président de la république, demandant d’être déchues elles-mêmes de
leur nationalité.
Même si nous ne participons pas à cette démarche, nous la soutenons.
Les nations, les États, leurs armées et leurs frontières sont des produits du système patriarcal et servent avant tout à délimiter les territoires appartenant aux hommes, pour les hommes et par les hommes. Le patriarcat fait de la planète une prison pour toutes les femmes, tous les enfants ainsi que pour les quelques hommes qui, par solidarité avec les femmes, refusent d’exercer leurs privilèges masculins.
Et la France ne fait pas exception à l’accord tacite et ancestral qui constitue l’un des piliers sur lesquels s’est construit le patriarcat.
Car en dépit des prétentions affichées, l’État français participe lui aussi à la reproduction de ces violences patriarcales, en particulier envers les femmes, les enfants et les homosexuel-le-s demandeuses d’asile et sans-papiers qui fuient les persécutions et les lois patriarcales en vigueur dans leur pays d’origine (tels la charia ou le code de la famille de l’État Algérien).
Le fait est que les hommes bénéficient d’une plus grande marge de manœuvre, ne serait-ce que pour envisager l’exil. Car les femmes et les enfants victimes de violences au sein de leur famille, de leur communauté, de leur pays, ne peuvent souvent même pas sérieusement envisager de s’échapper de leur village, voire du domicile du « chef de famille » où elles sont recluses.
Lorsqu’elles parviennent à s’enfuir, à leur arrivée en France, au terme d’un chemin où elles meurent plus nombreuses que les hommes, risquant davantage le viol, ou la capture par des réseaux de proxénètes, les persécutions spécifiques subies par elles ne sont pas officiellement reconnues comme des raisons valables pour obtenir l’asile politique : elles sont criminalisées, soumises à des tests osseux, condamnées à des amendes, enfermées dans des camps de rétention, renvoyées à leurs bourreaux... Celles dont le titre de séjour dépend de leur situation maritale et qui subissent des violences conjugales sont piégées, condamnées à espérer qu’elles seront toujours en vie le jour où elles trouveront éventuellement une issue dans un système où tout est fait pour qu’elles rencontrent davantage d’obstacles et de portes closes que de mains tendues.
Nous militons pour l’abolition de tous les systèmes de domination. Ils sont tous issu du plus ancien d’entre eux qui est le patriarcat. Ils se sont tous construits et structurés sur le modèle de ce dernier.
Nous souhaitons donc la destruction de toutes les nations, de tous les États, de toutes leurs armées et de toutes leurs frontières.
Si les islamo-fascistes français sont déchus de leur nationalité, au lieu d’être sanctionnés et mis hors d’état de nuire ici, ils pourront violer et massacrer d’autres personnes dans les pays vers lesquels ils seront expulsés. Ce serait intolérable. La vie des français-es n’est pas supérieure à celle des personnes de nationalités étrangères, les violences commises en France ne sont pas plus condamnables que celles qui sont commises à l’étranger.
De plus, si elle est voté, la nouvelle lois définissant les conditions d’application de la déchéance de la nationalité française risque de rendre possible la déchéance de la nationalité pour des militant-e-s anarchistes, communistes, écologistes et féministes pacifiques que L’État jugera arbitrairement dangereu-ses-x quand ça l’arrangera.
Depuis des milliers d’années le patriarcat nous confisque la planètes, la découpe, la quadrille l’achète, la vend, la souille en l’arrosant de sang humain au nom de ses divinités phalliques, et au nom de l’aliénation au concept de « patrie ».
Il est temps de cultiver un nouvel imaginaire contre ces mensonges qui nous enferment dans nos propres têtes. On peut être attaché-e-s à un lac, une montagne, une prairie, une forêt ou une rue, sans pour autant vouloir morceler le monde en occultant le fait que nous vivons tou-te-s sur la même planète et que ce qui se passe à un endroit aura, tôt ou tard, des conséquences partout ailleurs.
Il es temps de semer les graines de la liberté comme le font, à leur manière, les membres du collectif « Francs tireurs Partisans d’une citoyenneté mondiale » .
*Voici la lettre en question :
F.T.P. (Francs tireurs Partisans d’une citoyenneté mondiale)
35 allée de l’Angle
Chaucre le 22 janvier 2016
17190 St Georges d’Oléron
Tel : 05 46 76 73 10
Adresse électronique : editionslibertaires@wanadoo.fr
Objet : Demande de déchéance de la nationalité française
À Mr le président de la république française.
Mr le Président, nous vous faisons une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps.
Nous sommes nés dans ce pays, la France, par hasard. Nous n’avons choisi ni de naître, ni de naître en France. Il en va ainsi de tous les êtres humains.
Jusqu’à présent, ce non-choix ne nous posait pas de trop gros problèmes. Nous aurions pu tomber plus mal.
Depuis déjà quelque temps, cependant, entre Notre-Dame-des-Landes et la condamnation de syndicalistes à de la prison ferme, nous avions quelques doutes sur votre capacité à faire rêver d’une France dite pays des droits de l’homme. Vous nous accorderez de ne même pas parler de socialisme.
Avec votre dernier tripatouillage politicard à propos de la déchéance du droit de nationalité, les choses sont claires. Vous jouez avec les allumettes. Vous savez que les terroristes se moquent comme de leur première chemise d’être déchus ou non de… Et pourtant, vous êtes en train de mettre en place un arsenal juridique démagogue qui assigne aujourd’hui à résidence des écolos et des syndicalistes et qui, demain, se retournera contre vous..
Rappelez-vous, Martin Niemöller. Libéré des camps par la chute du régime nazi, en 1945. Il est l’auteur de Quand ils sont venus chercher… faussement attribué à Bertold Brecht. Il disait : « Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit,… je n’étais pas communiste. Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit,… je n’étais pas syndicaliste. Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs, je n’ai rien dit,… je n’étais pas juif. Lorsqu’ils sont venus me chercher, …il ne restait plus personne pour protester. »
Monsieur le Président, demain, quand ceux que vous prétendez combattre seront au pouvoir, ils se contenteront d’appliquer vos lois. Comment ne comprenez-vous pas cela ?
Par voie de conséquence, comme nous le permet encore la Constitution, nous nous déclarons en situation d’insurrection.
Par la présente, veuillez recevoir notre demande de déchéance de la nationalité française. Pourquoi ?
Nous autres, Français de hasard, ne voulons plus être français tant que vous incarnerez cette idée de la France.
Par la présente, nous vous informons également de notre volonté de créer dans les plus brefs délais une carte d’identité et un passeport de citoyen du monde.
Monsieur le président, prévenez vos gens d’armes, que nous serons lourdement armés de ces armes de destruction massive que sont l’intelligence, la non-violence, l’honneur et… l’humour. Et que nous n’hésiterons pas à tirer ! Avec ces armes là !
Jean-Marc Raynaud, Dominique Lestrat, Yannick Thébault, Stephane Troplain, Paul Boino, Annie Arroyo, Thierry Sassi
Même si nous ne participons pas à cette démarche, nous la soutenons.
Les nations, les États, leurs armées et leurs frontières sont des produits du système patriarcal et servent avant tout à délimiter les territoires appartenant aux hommes, pour les hommes et par les hommes. Le patriarcat fait de la planète une prison pour toutes les femmes, tous les enfants ainsi que pour les quelques hommes qui, par solidarité avec les femmes, refusent d’exercer leurs privilèges masculins.
Et la France ne fait pas exception à l’accord tacite et ancestral qui constitue l’un des piliers sur lesquels s’est construit le patriarcat.
Car en dépit des prétentions affichées, l’État français participe lui aussi à la reproduction de ces violences patriarcales, en particulier envers les femmes, les enfants et les homosexuel-le-s demandeuses d’asile et sans-papiers qui fuient les persécutions et les lois patriarcales en vigueur dans leur pays d’origine (tels la charia ou le code de la famille de l’État Algérien).
Le fait est que les hommes bénéficient d’une plus grande marge de manœuvre, ne serait-ce que pour envisager l’exil. Car les femmes et les enfants victimes de violences au sein de leur famille, de leur communauté, de leur pays, ne peuvent souvent même pas sérieusement envisager de s’échapper de leur village, voire du domicile du « chef de famille » où elles sont recluses.
Lorsqu’elles parviennent à s’enfuir, à leur arrivée en France, au terme d’un chemin où elles meurent plus nombreuses que les hommes, risquant davantage le viol, ou la capture par des réseaux de proxénètes, les persécutions spécifiques subies par elles ne sont pas officiellement reconnues comme des raisons valables pour obtenir l’asile politique : elles sont criminalisées, soumises à des tests osseux, condamnées à des amendes, enfermées dans des camps de rétention, renvoyées à leurs bourreaux... Celles dont le titre de séjour dépend de leur situation maritale et qui subissent des violences conjugales sont piégées, condamnées à espérer qu’elles seront toujours en vie le jour où elles trouveront éventuellement une issue dans un système où tout est fait pour qu’elles rencontrent davantage d’obstacles et de portes closes que de mains tendues.
Nous militons pour l’abolition de tous les systèmes de domination. Ils sont tous issu du plus ancien d’entre eux qui est le patriarcat. Ils se sont tous construits et structurés sur le modèle de ce dernier.
Nous souhaitons donc la destruction de toutes les nations, de tous les États, de toutes leurs armées et de toutes leurs frontières.
Si les islamo-fascistes français sont déchus de leur nationalité, au lieu d’être sanctionnés et mis hors d’état de nuire ici, ils pourront violer et massacrer d’autres personnes dans les pays vers lesquels ils seront expulsés. Ce serait intolérable. La vie des français-es n’est pas supérieure à celle des personnes de nationalités étrangères, les violences commises en France ne sont pas plus condamnables que celles qui sont commises à l’étranger.
De plus, si elle est voté, la nouvelle lois définissant les conditions d’application de la déchéance de la nationalité française risque de rendre possible la déchéance de la nationalité pour des militant-e-s anarchistes, communistes, écologistes et féministes pacifiques que L’État jugera arbitrairement dangereu-ses-x quand ça l’arrangera.
Depuis des milliers d’années le patriarcat nous confisque la planètes, la découpe, la quadrille l’achète, la vend, la souille en l’arrosant de sang humain au nom de ses divinités phalliques, et au nom de l’aliénation au concept de « patrie ».
Il est temps de cultiver un nouvel imaginaire contre ces mensonges qui nous enferment dans nos propres têtes. On peut être attaché-e-s à un lac, une montagne, une prairie, une forêt ou une rue, sans pour autant vouloir morceler le monde en occultant le fait que nous vivons tou-te-s sur la même planète et que ce qui se passe à un endroit aura, tôt ou tard, des conséquences partout ailleurs.
Il es temps de semer les graines de la liberté comme le font, à leur manière, les membres du collectif « Francs tireurs Partisans d’une citoyenneté mondiale » .
F.T.P. (Francs tireurs Partisans d’une citoyenneté mondiale)
35 allée de l’Angle
Chaucre le 22 janvier 2016
17190 St Georges d’Oléron
Tel : 05 46 76 73 10
Adresse électronique : editionslibertaires@wanadoo.fr
Objet : Demande de déchéance de la nationalité française
À Mr le président de la république française.
Mr le Président, nous vous faisons une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps.
Nous sommes nés dans ce pays, la France, par hasard. Nous n’avons choisi ni de naître, ni de naître en France. Il en va ainsi de tous les êtres humains.
Jusqu’à présent, ce non-choix ne nous posait pas de trop gros problèmes. Nous aurions pu tomber plus mal.
Depuis déjà quelque temps, cependant, entre Notre-Dame-des-Landes et la condamnation de syndicalistes à de la prison ferme, nous avions quelques doutes sur votre capacité à faire rêver d’une France dite pays des droits de l’homme. Vous nous accorderez de ne même pas parler de socialisme.
Avec votre dernier tripatouillage politicard à propos de la déchéance du droit de nationalité, les choses sont claires. Vous jouez avec les allumettes. Vous savez que les terroristes se moquent comme de leur première chemise d’être déchus ou non de… Et pourtant, vous êtes en train de mettre en place un arsenal juridique démagogue qui assigne aujourd’hui à résidence des écolos et des syndicalistes et qui, demain, se retournera contre vous..
Rappelez-vous, Martin Niemöller. Libéré des camps par la chute du régime nazi, en 1945. Il est l’auteur de Quand ils sont venus chercher… faussement attribué à Bertold Brecht. Il disait : « Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit,… je n’étais pas communiste. Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit,… je n’étais pas syndicaliste. Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs, je n’ai rien dit,… je n’étais pas juif. Lorsqu’ils sont venus me chercher, …il ne restait plus personne pour protester. »
Monsieur le Président, demain, quand ceux que vous prétendez combattre seront au pouvoir, ils se contenteront d’appliquer vos lois. Comment ne comprenez-vous pas cela ?
Par voie de conséquence, comme nous le permet encore la Constitution, nous nous déclarons en situation d’insurrection.
Par la présente, veuillez recevoir notre demande de déchéance de la nationalité française. Pourquoi ?
Nous autres, Français de hasard, ne voulons plus être français tant que vous incarnerez cette idée de la France.
Par la présente, nous vous informons également de notre volonté de créer dans les plus brefs délais une carte d’identité et un passeport de citoyen du monde.
Monsieur le président, prévenez vos gens d’armes, que nous serons lourdement armés de ces armes de destruction massive que sont l’intelligence, la non-violence, l’honneur et… l’humour. Et que nous n’hésiterons pas à tirer ! Avec ces armes là !
Jean-Marc Raynaud, Dominique Lestrat, Yannick Thébault, Stephane Troplain, Paul Boino, Annie Arroyo, Thierry Sassi
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