Communique de presse : La vie sexuelle et affective des personnes handicapées doit se faire dans la dignité
Les personnes handicapées
veulent exercer leur liberté de choix de partenaire et pouvoir
développer leurs propres relations amoureuses. La CLEF, Coordination
française pour le lobby européen des femmes, s’engage pour un
environnement les favorisant et respectueux de leur dignité. Le handicap
ne déshumanise pas. Les personnes handicapées sont des personnes avec
un corps, un cerveau, un sexe, des sentiments, des désirs, une pensée…
Jouer sur la commisération pour exprimer la détresse
affective et sexuelle des personnes handicapées et y répondre par la
marchandisation des corps en proposant des aidant(e)s sexuel(le)s est
une fausse solution, réductrice et de facilité. Une fausse solution qui
résulterait en une plus grande exclusion et invisibilité par la création
d’un service spécifique pour « ces pauvres handicapés », ainsi
marginalisés.
L’« achat de services sexuels » s’inscrit, selon la
CLEF, dans la continuité de la prostitution, source de contraintes et de
violences, domination du corps de l’autre par l’argent. Qu’est-ce qui
justifierait que des femmes (la demande est essentiellement masculine)
mettent encore une fois leur corps à la disposition des hommes, avec
toutes les dérives potentielles que l’on connait. Après plusieurs
années, cette pratique est d’ailleurs questionnée en Suisse et aux Pays
Bas.
Faire venir au sein d’un service hospitalier, d’un
centre ou d’une institution pour personnes handicapées, une ou un
assistant-e- sexuel-le au même titre que le/la médecin,
l’infirmier(ère), le/la kinésithérapeute ou l’aide-soignant(e) et
rémunérer ses « services » serait passible de la loi contre le
proxénétisme. De même que recourir à des personnes prostituées. Un
« ajustement » de cette loi ne saurait être justifié alors que la France
est engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes et le
trafic des êtres humains.
Une solution serait plutôt que, dans les
institutions, les rencontres entre deux personnes, les relations
consenties entre pensionnaires soient autorisées et que des chambres
soient mises à disposition des couples.
Changeons le regard de la société et ouvrons
l’environnement afin de multiplier les opportunités de rencontres. Ainsi
les personnes handicapées pourront gérer leur vie affective et sexuelle
dans le respect de leur dignité et de celle de l’autre.
Source : CLEF
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